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Henri SALVADOR : CROONER JAZZY
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CD1 Le crooner, îles et farniente 1948-1962
01 Le Voyageur (B. Michel / H. Salvador) 2’54’’
02 Y’a rien d’aussi beau (B. Vian / H. Salvador) 2’53’’
03 Le Gosse (B. Vian / H. Salvador) 3’10’’
04 Je peux pas travailler (B. Vian / H. Salvador) 3’08’’
05 Une île au soleil (H. Belafonte - adapt. J. Plante / L. Burgess) 2’23’
06 Oh ! Si y’avait pas ton père (B. Vian / H. Salvador) 2’27’’
07 J’aimerais tellement ça (B. Vian / H. Salvador) 2’50’’
08 Tout doux, tout doucement (B. Ellis / G. Troxel / G. Christopher) 2’19’’
09 Ne dis plus rien (B. Vian / H. Salvador) 3’10’’
10 Toi mon bel amour (M. Pon / H. Salvador) 2’39’’
11 Ne sois pas méchante (M. Pon / H. Salvador) 2’23’’
12 Le Chercheur d’or (B. Michel / H. Salvador) 2’08’’
13 Verte campagne (R. Varnay - R. Mamoudy / T. Gilkyson - R. Dehr - F. Miller) 3’03’’
14 L’Amour est là (M. Pon / H. Salvador) 2’34’’
15 Pic nic (M. Pon / H. Salvador) 2’05’’
16 Comme j’aimais (M. Vandair / M. Lanjean) 3’04’’
17 Rendez-vous au Lavandou (A. Pascal / P. Mauriat) 2’36’’
18 Dis, dis, dis (M. Pon / H. Salvador) 2’30’’
19 C’est celle-là que j’aime (G. Moustaki / H. Salvador) 2’26’’
20 Boua-Nina (G. Weiss - H. Peretti / L. Creatore - H. Salvador) 2’07’’
21 Un garçon des îles (H. Salvador - M. Stelimann / K. Feltz - H. Salvador) 2’42’j’
22 Tout ça (B. Michel / B. Coquatrix) 2’54’’
23 C’était hier (J. Broussolle / H. Salvador) 2’41’’
24 Saint-Germain-des-Prés (L. Ferré / L. Ferré) 3’08’’
25 Amour de Saint-Tropez (F. Lithier - A. Maheux / G. Calvi) 2’36’’
26 Soleil de minuit (M. Guérin / Q. Jones - H. Salvador) 2’52’’
CD2 Rythmes et Jazz 1949-1962
01 C’est le be-bop (B. Vian / J. Diéval) 2’10’’
02 Papa Loves Mambo (A. Hornez / A. Hoffman - D. Manning - B. Reichner) 3’21’’
03 Le Roi du fox-trot (B. Michel / H. Salvador) 3’02’’
04 Le Roi des caves (B. Michel / H. Salvador) 3’55’’
05 Rock-Hoquet (B. Vian / H. Salvador) 2’30’’
06 Va t’ faire cuire un œuf man (B. Vian / M. Legrand) 2’53’’
07 Rock and Roll Mops (B. Vian / M. Legrand) 2’44’’
08 Le Cinglé de la grosse caisse (B. Michel / H. Salvador) 1’54’’
09 Trompette d’occasion (B. Vian / H. Salvador) 2’40’’
10 Oh ! Quand les saints (B. Vian / Trad. - arr. Q. Jones) 3’03’’
11 Mon ange gardien (B. Michel / H. Salvador) 2’35’’
12 Chiche (M. Trévières / H. Salvador) 1’55’’
13 Oh ! Quelle nuit (M. Tézé / M. Gibson) 2’35’’
14 Place Blanche (B. Vian / H. Salvador) 1’56’’
15 Mon Homme (A. Willemetz - J. Charles / M. Yvain) 2’06
16 Ma Louise (A. Willemetz - C.L. Pothier / R.A. Whiting) 2’22’’
17 C’est un gigolo (A. Mauprey / L. Casucci) 1’39’’
18 Je ne suis pas (R. Denoncin - E. Marnay / M. Philippe-Gérard) 2’31’’
19 Jalousie (.A. Mauprey - J. Larue / Gade) 2’27’’
20 Pas mon papa (P. Delanoë / H. Salvador) 2’34’’
21 La Bronzette (J. Constantin / E. Barclay) 2’17’’
22 Donne donne donne (B. Vian / H. Salvador) 2’46’’
23 Tu me fais chaud partout (B. Michel / H. Salvador) 2’06’’
24 Papa Liszt Twist (Wienzeri - Reiden / G. Aber - H. Salvador) 2’07’’
25 Sherry (H. Ithier / B. Gaudio) 2’37’’
26 Purée de pommes de terre (Rozier / C. Carrère - H. Salvador) 2’05’’
CD3 Rigolo 1954-1962
01 Ha ! ha ! ha ! (H. Salvador / H. Salvador) 1’15’’
02 Colonel Bogey (R. Chabrier / K.J. Alford) 1’59’’
03 Buena noches mi amor (M. Fontenoy / H. Giraud) 3’00’’
04 Bon voyage (J. Larue / D. Small) 2’55’’
05 Gondolier (J. Broussolle / P. De Angelis) 2’40’’
06 Come prima “Tu me donnes” (M. Panzeri - J. Larue / V.Di Paola - S. Taccani) 2’03’’
07 Blues de la grève (H. Salvador / H. Salvador) 3’15’’
08 Flashes - Écoute ! (H. Salvador / H. Salvador) 2’28’’
09 Gertrude (H. Salvador / H. Salvador) 2’29’’
10 Les Enrhumés (H. Salvador / H. Salvador) 2’54’’
11 Hoy Tongtchi (H. Salvador / H. Salvador) 2’05’’
12 La Chanson d’Orphée (L. Lienas - M. Camus / A. Maria - L. Bonfa) 2’51’’
13 Ça c’est d’ la musique (M. Rivgauche / N. Glanzberg) 2’28’’
14 Je ne peux pas rentrer chez moi (C. Aznavour / C. Aznavour) 2’19’’
15 Ah ! Si j’avais su (B. Michel / H. Salvador) 2’26’’
16 Dracula cha cha (F. Bonifay- B. Brighetti / M. Brunini) 2’44’’
17 Coutufon et Foncoutu (B. Michel / H. Salvador) 2’48’’
18 Allo Brigitte (Babylone 21-29) (N. Maine / G. Lifermann) 2’52’’
19 Scotch Cha-cha (J. Yanne / J. Bouchéty) 2’31’’
20 Le Cid-Rock (P. Corneille / H. Salvador) 2’16’’
21 Horace-Rock (P. Corneille / H. Salvador) 2’25’’
22 Athalie-Rock (J. Racine / H. Salvador) 2’31’’
23 Cinna-Rock (P. Corneille / H. Salvador) 2’28’’
24 Dialogue de glace (H. Salvador / H. Salvador) 2’14’’
25 Le Twist de l’enrhumé (B. Michel / H. Salvador) 2’27’’
26 J’ m’en fous twist (B. Michel / H. Salvador) 1’53’’
27 Twist SNCF (B. Michel / H. Salvador) 2’20’’
28 Le Rire - Salvador s’amuse ! (H. Salvador) 2’40’’
CD4 Tubes et succès 1948-1962
01 Faut rigoler (B. Vian / H. Salvador) 3’25’’
02 Clopin-clopant (P. Dudan / B. Coquatrix) 2’24’’03 Ça pince (B. Vian / H. Salvador) 2’21’’
04 À Cannes cet été (B. Vian / E. Barclay - Q. Jones) 2’36’’
05 Le Lion est mort ce soir (adapt. H. Salvador / S. Linda) 2’45’’
06 Maladie d’amour (L. Gabriel - M. Lanjean / H. Salvador - G. Soime) 1’58’’
07 Quand je monte chez toi (J. Broussolle / H. Salvador) 3’03’’
08 Blouse du dentiste (B. Vian / H. Salvador) 3’38’’
09 Le Marchand de sable (B. Michel / H. Salvador) 2’57’’
10 L’Abeille et le papillon (M. Pon / H. Salvador) 2’28’’
11 Moi, j’ préfère la marche à pied (B. Vian / H. Salvador) 2’31’’
12 Petite fleur (F. Bonifay / S. Bechet) 2’43’’
13 C’était la Miss (B. Michel / H. Salvador) 2’22’’
14 Qui sait… qui sait… qui sait ! (J. Larue / O. Farrès) 3’09’’
15 Le Petit souper aux chandelles (P. Misraki - P. Misraki) 2’39’’
16 Parce que ça me donne du courage (J. Nohain / Mireille) 3’26’’
17 C’était pour jouer (B. Vian / H. Salvador) 2’33’’
18 Le Loup, la biche et le chevalier “Chanson douce” (M. Pon / H. Salvador)2’26’’
19 Adieu foulards, adieu madras (Trad.) 2’17’’
20 Il n’y a plus d’amandes (G. Moustaki / H. Salvador) 2’52’’
21 Dans mon île (M. Pon / H. Salvador) 3’19’’
22 Le Petit indien (M. Pon / H. Salvador) 3’10’’
23 Ma doudou (B. Michel / H. Salvador) 2’54’’
24 Si jolie (E. Marnay / M. Philippe-Gérard ) 3’08’’
25 Maman, la plus belle du monde (F. Bonifay / M. Marini) 3’13’’
26 Bonne année (M. Pon / H. Salvador) 2’39’’
Henri Salvador (Cayenne (Guyane), 1917-Paris, 2008)
Troisième enfant de parents d’origine guadeloupéenne, Henri Salvador naît le 18 juillet 1917. Il a 12 ans en 1929 quand la famille s’embarque pour la France et rejoint la capitale. Dans un milieu où la musique est très présente, il apprend à jouer de plusieurs instruments, avant de choisir principalement la guitare, dont il deviendra plus tard un brillant instrumentiste de jazz… ce jazz qu’il découvre en 1933 (Louis Armstrong, Duke Ellington…). Le jeune Henri est littéralement fasciné par cette musique qui ne le quittera plus. Dès 1935, il chante et joue en duo avec son frère aîné André dans les cabarets parisiens, dont le Jimmy’s. Il effectue son service militaire à partir de 1937, puis est mobilisé à la déclaration de guerre. Après l’armistice, les frères se rendent en zone libre en 1941, se produisant à Biarritz et sur la Côte d’Azur. C’est là que le célèbre chef d’orchestre Ray Ventura remarque Henri et l’engage comme chanteur-guitariste dans sa formation avec laquelle il s’embarque pour le Brésil. Henri parcourra les pays du continent sud-américain jusqu’en 1945, révélant, outre ses qualités de musicien, des talents de fantaisiste et d’animateur hors pair. Il enregistrera abondamment avec Ray Ventura, de 1942 à 1945 à Buenos Aires, puis à Paris de 1946 à 1948.
De retour, donc, à Paris, Henri Salvador ne reprend pas sa place aux côtés de son frère, ce qui occasionne une rupture difficile dont André ne se remettra jamais vraiment. Désirant avant tout faire une carrière personnelle, Henri monte sa propre formation, obtenant un grand succès lors de son premier passage sur une grande scène parisienne, Bobino. Il a quitté Ray Ventura en bonne entente et le rejoindra sur le tournage de trois films, “Mademoiselle s’amuse” (1948), “Nous irons à Paris” (1949), et “Nous irons à Monte-Carlo” (1952). Il a également commencé à enregistrer des disques sous son nom en 1948 (Clopin clopant et Maladie d’amour) et obtient, l’année suivante, un Grand Prix de l’Académie Charles Cros (Parce que ça me donne du courage). Il passe ensuite à l’A.B.C dans la revue de Mistinguett et, en 1954, se présente en one man show sur la scène de la prestigieuse Salle Pleyel.
À partir de cette période, Henri Salvador va mener une carrière habile, en combinant « chansons douces » et tendres qui ont constitué ses premiers succès et dont certaines plaisent beaucoup aux enfants, sketchs et ritournelles comiques qui font crouler les salles grâce à son rire contagieux, ses mimiques et ses facultés à combiner toutes les voix. Il n’oublie pas le jazz et se révèle un excellent crooner, y compris dans les bossas novas qu’il a contribué à rendre populaires. Bref, un artiste de music-hall surdoué et absolument complet. Il signe une grande partie de son répertoire avec des auteurs fidèles comme Bernard Michel (Ma Doudou, Le Marchand de sable, Le Voyageur, Le Chercheur d’or, Le Roi du fox-trot, Twist SNCF…), Maurice Pon (Le Loup, la biche et le chevalier, Dans mon île, Le Petit indien, Toi mon bel amour, L’Abeille et le papillon…) et, bien sûr, son complice en farces Boris Vian (Faut rigoler, Blouse du dentiste, Moi j’ préfère la marche à pied, Je peux pas travailler, Trompette d’occasion…). Avec ce dernier (surnommé Vernon Sinclair) et Michel Legrand (Big Mike), il publie dès 1956 un disque de rock and roll parodique sous le nom de Henry Cording. Salvador excelle d’ailleurs dans les parodies de chansons à succès du moment, se moquant volontiers de Dalida (Buena noches mi amor, Come prima, Gondolier) et de Gloria Lasso (Bon voyage, Buena noches également), égratignant même Colette Renard (Ça c’est d’ la musique) et Charles Aznavour (Je ne peux pas rentrer chez moi). Il s’attaquera même aux tragédies de Corneille et de Racine !
En 1960, Salvador obtient un succès considérable avec Faut rigoler (« Nos ancêtres les Gaulois… »), une véritable « scie » qui va ouvrir la porte à de nombreuses chansons comiques, que le chanteur mettra en scène dans d’hilarants scopitones – les clips de l’époque – que l’on peut visionner dans les cafés et que l’on voit à la télévision où le fantaisiste fait de nombreuses apparitions, animant même sa propre émission “Salves d’Or”. Après Minnie petite souris et Mr Boum-Boum, tous ses tubes, souvent des paroles françaises sur des airs américains, paraitront à partir de 1964 sur son propre label Rigolo (Zorro est arrivé, Le Travail c’est la santé, Veunise, Juanita Banana…).
Henri Salvador est à l’apogée de sa popularité, mais la disparition de sa femme (et impresario) Jacqueline en 1976 le plonge dans une profonde dépression. Il refait surface en 1979, participant au conte musical pour enfants “Émilie Jolie” et, s’il ralentit un peu ses activités musicales durant les années 1980-90, il donne à plusieurs reprises de grands récitals parfaitement mis en scène. En 1998, il reçoit une Victoire d’honneur de la Musique avant d’effectuer, deux ans plus tard, un retour triomphant avec l’album “Chambre avec vue” où ses talents de crooner font merveille, en particulier dans la chanson Jardin d’hiver qui grimpe au sommet des hit-parades. Dès lors, il remonte sur les planches et effectue des tournées dans toute la France et à l’Étranger, jusqu’à plus de 90 ans. Salvador fera ses adieux en décembre 2007 au Palais des Congrès à Paris, et s’éteindra quelques semaines plus tard, le 13 février 2008.
Cent ans après sa naissance, dix ans après sa disparition, et après une carrière au sommet de plus de soixante ans, Henri Salvador demeure l’une des plus grandes figures de la chanson française, toutes époques confondues. La popularité de cet artiste prodigieux reste intacte et la simple évocation de son nom fait immédiatement sourire petits et grands. Son étoile brille au firmament et ne semble pas près de s’éteindre. Un monument.. Jean Buzelin