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ZIAKO / NÉ EN VOYAGES
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Lacez vos chaussures, préparez votre sac à dos, au delà des sentiers battusune invitation au voyage, la musique de Ziako vous attend.Son nom claque comme la voile d'un bateau ; Ziako voudrait « faire commeCorto, le tour de la terre ... » ; mais à pas lent. Son petit monde est enracinédans le quotidien. Pourtant, le feu couvre la cendre.Une dose de guitare folk d'inspiration blues, une pincée de rythmes sud-américains ; N'y aurait-il pas un soupçon de flamenco dans le grain de voix deZiako ? De l'énergie et de l'émotion il y en a d'ailleurs plus qu'il en faut. C'estprobablement pour toutes ces raisons que cet artiste hors-pair a su rassemblerau fil des ans et des concerts, un public plus aimant et nombreux. Des contréesverdoyantes de la Havane aux plaines sauvages du Nouveau Mexique, lestableaux se succèdent.Ainsi, au milieu de ce décors, vous vous surprendrez à battre la mesure tantôtd'une bossa, tantôt d'un swing manouche ... 01-mon île02-ton tatouage03-l echos04-la cerise05-je voudrais faire comme corto06-pas radin pour un sou07-le bilan08-ton tatouage (en groupe)09-le même metier10-mamie gisele (en public)
« musique à textes ciselés avec des couleurs métissées » Nul ne sait vraiment, à l’instar d’un Cendrars ou d’un Lavilliers, s’il a pris toutes les routes qu’inspire sa musique, mais il nous fait voyager. Toute une décennie que Johann Brard, dit Ziako, caravane ses p’tits airs joyeux et dansants dans nos têtes et sur scène. Lui qui, dans une précédente vie musicale, développait du lourd au sein d’une formation à consonnance celte, se fait désormais léger, prêt et prompt à toutes interventions, là où ses chansons peuvent se poser, savent ruiner la grisaille pour nous ensoleiller. Naguère, Ziako fut chanteur dans le métro, la plus grande scène au monde s’il en est, la plus difficile aussi. Il fit également la riche expérience de la rue : attirer et retenir l’oreille du passant n’est pas mince affaire et ses musiques portent en elles l’impérieux et efficace besoin de séduire, de chauffer les corps et les cœurs.La musique, Ziako l’a depuis toujours en lui. Du plus loin que remontent ses souvenirs, il y a son grand-père, musicien de bal, émérite membre du parquet donc, des rotondes. L’envie et la fonction de faire danser. Ce n’est pas autre chose que Jo Ziako pratique au quotidien, en d’autres scènes, parfois prestigieuses, parfois plus modestes comme chez l’habitant, seul ou avec ses musiciens. Une malle, un palmier, une valise pour tout décor. Et surtout ces airs épicés, à fleur de peau : « Tu ne fais que graver / Et aggraver ton cas / Toi qui m’a dans la peau » chante-t-il dans Ton tatouage. Car la vie de Jo semble tatouée sur sa peau, pareille que dans ses chansons, nuancier d’encres et d’ancres. Lui a beaucoup écouté Lavilliers, voyageur aux multiples ports d’attache. Raison n’est pas comparaison : on ne fera pas plus que ça le parallèle entre Ziako et le Stéphanois de la chanson, encore que, tous deux avouant sans mal leur admiration pour Corto Maltese, gentilhomme de fortune et d’infortune. Tant que, pour Ziako et après deux ep qui invariablement portent le même titre que ce premier album, cette chanson figure une nouvelle fois, certes dans une interprétation et une orchestration plus pêchue, plus proche encore de son véritable ADN : « J’voudrais faire comme Corto / Partir en bateau / Voyager de jour comme de nuit / Bourlinguer pour un tendre répit ». Le chant porte loin quand les vents sont de la partie…Avec, au milieu des mers, une île « comblée de merveilleux / où les enfants auraient le cœur joyeux ». On ne refera pas Ziako, cet irréductible optimiste, cet homme honnête, nourri d’idéal, d’idéaux. C’est dire l’importance, dans sa bouche, de cet hommage au chanteur de Bruxelles et de Mireille (la mouche) : « Dick Annegarn, tu gardes / la noblesse de ce métier / comme Allain Leprest et Romain Didier / comme Tryo et François Corbier ». Ainsi dit, il précise les contours et références de son art, auquel on ajoutera des comme Brassens ou Manitas de Platas, non pour faire bon poids mais parce que c’est rare évidence.
Tout ici, mots comme notes, est nourri de ces rencontres que Ziako apprécie plus que tout, moments de partage, d’échange de savoir, de restitution. L’histoire ne dit cependant pas où et quand il a rencontré Mamy Gisèle, la « reine des emmerdeuses », croisement de Carmen Cru et de Tatie Danièle, qu’il immortalise par une de ces chansons. On sait cependant que Ziako accepte toutes les propositions, toutes les scènes, fut-ce celles plus intimistes des hôpitaux et maisons de retraite où ses petits airs malins font, comme partout ailleurs, des ravages. A sa vie musicale d’antan faite de gros son, il a substitué la finesse de l’acoustique qui, paradoxalement, lui autorise toutes les audaces, les facéties, et des vers décontractés qui dès l’écoute se reprennent en chœur, à la manière d’une chanson à la fois exigeante et populair
A chaque disque il faut ses chansons d’amour et Ziako n’y déroge pas, qui fait évoluer dans ses sillons ardents presque des Esméralda sur d’autres airs gitans. Comme, cerise sur le gâteau, la plus belle fille qu’il connaisse, aux « yeux d’espoir comme en plein soleil ». Ou cette autre à qui « j’ai posé mon oreille sur ton cœur / sept fois tourné ma langue dans ta bouche… » Là, il prend des accents à la Jamait, autre fragrance d’une palette qu’un seul album ne saurait complètement dévoiler.
Michel Kemper