(Joseph MUSTACCHI. Alexandrie, Egypte, 1934 - ) auteur, compositeur et interprète d'origine égyptienne.
Après des études au lycée français d'Alexandrie, il vient travailler à Paris, en 1951. Journaliste, puis barman dans un piano-bar, il collabore et écrit des chansons pour Henri Salvador, Yves Montand et Colette Renard. Dès 1953, celui qui se fait encore appeler Jo Moustaki sera chanté par Jacques Doyen, Catherine Sauvage, Irène Lecarte, puis par Juliette Gréco et Pia Colombo. Ecrit également pour Edith Piaf qu'il suit en tournée et avec qui il aura une relation sentimentale et professionnelle en 1957-58 : elle lui doit notamment le célèbre "Milord" ainsi que "Eden blues". Enregistre lui-même, à partir de 1960, mais sans succès, et se met en 1961 à l'étude de la composition musicale. Dix ans plus tard, il écrit pour Serge Reggiani ("Sarah", "Ma liberté", "Votre fille a vingt ans", "Ma solitude"). En 1968, il enregistre "La Dame brune" en duo avec Barbara.
Moustaki trouve sa véritable voie comme auteur, compositeur et interprète à partir de 1969, avec ce qui restera son tube le plus fameux et qui le représente si bien : "Le Métèque". Suivront "Il est trop tard", "Joseph", "Le temps de vivre", etc. Fan de musique brésilienne ("Bahia"), fidèle à ses origines ("Alexandrie"), admirateur de Brassens ("Les amis de Georges"), ami de Catherine et Maxime Le Forestier, ce grand voyageur qui, basé sur l'île Saint-Louis, aime rouler à moto tout en prenant "le temps de vivre", a fait de la paresse une véritable philosophie ("Dans mon hamac", "Le droit à la paresse", etc.) Ce qui ne l'empêche nullement de rester à l'écoute attentive des autres. Principaux albums récents : Moustaki au Dejazet (1988), Ballades en balade (1989 - compilation de quatre CD couvrant les années 1969-1984), Méditerranéen (1992), Tout reste à dire (1996).
Biographie
Né en Égypte, de parents grecs de religion juive romaniote et de langue italienne, originaires de l'île de Corfou, il grandit dans un environnement multiculturel (juif, grec, turc, italien, arabe, français) et se passionne vite pour la littérature et la chanson française ; pour le linguiste Louis-Jean Calvet, « né à Alexandrie d’une famille juive grecque mais de langue italienne, baptisé Giuseppe par ses parents, inscrit à l’état civil égyptien sous le nom de Youssef, appelé à l’école française Joseph, puis Jo, un diminutif qui a fait croire, lorsqu’il est arrivé en France, qu’il s’appelait Georges, ce qu’il a laissé faire par admiration pour Brassens, il symbolise par cette simple succession de prénoms l’univers méditerranéen ».
Il y avait à Alexandrie une très grande famille Mustacchi. Son père, libraire francophone, l'inscrit ainsi que ses deux sœurs au lycée français d'Alexandrie.
Georges vient en 1951 à Paris où il s'installe chez une de ses sœurs et son beau-frère, le poète Jean-Pierre Rosnay, lui aussi libraire et pour qui il fait du porte-à-porte en vendant des livres de poésie.
Il exerce par la suite la profession de journaliste[réf. souhaitée], puis de barman dans un piano-bar, ce qui l'amène à fréquenter des personnalités du monde musical de l'époque, notamment dans le haut lieu de la vie intellectuelle et culturelle parisienne, le quartier Saint-Germain-des-Prés. Il entend ainsi Georges Brassens se produire un soir ; c'est pour lui une révélation : il n'aura de cesse par la suite de faire référence à ce maître, allant jusqu'à adopter son prénom en guise de pseudonyme. Ils s'entendent très bien, et Brassens lui prodigue des conseils.
Georges Moustaki en 1961
En 1958, le guitariste Henri Crolla lui présente Édith Piaf, pour laquelle il écrira quelque temps plus tard une de ses chansons les plus connues, Milord8, et avec qui il connaîtra une courte et fougueuse liaison d'un an ; c'est lui qui présentera Georges Brassens à Édith Piaf, quelque peu hermétique aux chanteurs solistes qui s'accompagnent à la guitare, dits « rive gauche ». Elle incite Moustaki à sortir de ce mouvement, et tout au long des années 1960, il se positionne comme un compositeur et parolier pour les grands noms de la chanson française comme Yves Montand, Barbara et Serge Reggiani avec qui il se lie d'amitié. Sa différence d'âge avec Piaf lui inspire Sarah, qui sera tout d'abord interprétée par Reggiani avant que lui-même ne l'enregistre à son tour avec son aval[réf. nécessaire]. Il crée alors des chansons qui resteront parmi ses plus grands succès : Ma solitude, Joseph et Ma Liberté ou encore La Longue Dame brune, qu'il interprète alors en duo avec Barbara. Sa devise, tirée d'un écrit d'Antoine Blondin est « l'homme descend du songe ».
En 1968, artiste engagé au moment des événements de mai 68, il écrit, compose et interprète Le Métèque, ballade romantique qui parle d'un étranger un peu éthéré, doux rêveur, sans attache. C'est un grand succès international qui marque un nouveau début de sa carrière d'artiste. En janvier 1970, il fait son premier grand concert en vedette à Bobino. On découvre alors un artiste qui privilégie une ambiance chaleureuse, de proximité avec son public.
Georges Moustaki à la guitare, 1974
En 1973, son album Déclaration, prend ses racines dans la musique populaire brésilienne (MPB). On y trouve la chanson Les Eaux de Mars, traduite de la chanson Águas de Março paroles de Vinícius de Moraes sur une musique du fameux compositeur, Antônio Carlos Jobim. Il est aussi proche des mouvements trotskistes comme le montre sa chanson Sans la nommer où il personnifie la révolution permanente, une des théories principales de Trotski. Pendant les trois décennies suivantes, il parcourt le monde pour se produire, mais surtout trouver de nouvelles inspirations ; il écrit entre autres La Vieillesse à 50 ans.
Georges Moustaki en septembre 2008 avant l'un de ses derniers concerts.
Le 8 janvier 2009, Georges Moustaki monte sur scène, à Barcelone, et explique au public que ses problèmes respiratoires ne lui permettent pas d'assurer le concert. Le 14 octobre 2011, le chanteur annonce à la presse qu'il est définitivement incapable de chanter.
Grand amateur de la guitare, son instrument de prédilection auquel il rend hommage dans plusieurs de ses chansons, il avait noué des liens d'amitié avec le guitariste virtuose Alexandre Lagoya, comme lui né à Alexandrie et d'origine familiale gréco-italienne.
Lors de l'élection présidentielle française de 2012, il donne son soutien au candidat du NPA Philippe Poutou14.
Mort
Tombe de Georges Moustaki au cimetière du Père-Lachaise (division 95).
Il meurt le 23 mai 2013 à Nice des suites d'une maladie pulmonaire, un emphysème. Il était hospitalisé à la clinique Maison du Mineur à Vence (Alpes-Maritimes).
Il est inhumé dans l'après-midi du lundi 27 mai 2013 dans un caveau provisoire au cimetière parisien du Père-Lachaise avant d'y être transféré dans sa sépulture définitive (95e division).
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