Liste des produits et biographie de Woody HERMAN
WOODY HERMAN
"Si je pensais que dans la vie il n'y ait plus jamais de défis alors je jetterai l'éponge. Mais tant qu'il y en a, le vie est une joie." (1)
Ainsi s'exprime Woody Herman dans un entretien accordé au critique George T. Simon. Car Woody connaissait bien la question. Des défis il en a affronté durant toute sa carrière de chef d'orchestre, réunissant et dirigeant différentes formations, suivant les évolutions musicales pendant près de cinquante ans malgré de multiples déboires commerciaux.
Woodrow Charles "Woody" Herman est né à Milwaukee, Wisconsin, le 16 mai 1913. Il est mort à Los Angeles le 29 octobre 1987, ruiné et couvert de dettes, victime d'un entourage peu scrupuleux.
Projeté dans l'univers du show-bizness, "The Boy Wonder Of The Clarinet", comme le présentaient ses parents acteurs et musiciens de vaudeville, cet enfant de la balle a consacré toute son ambition et son énergie à la survie de la formule du grand orchestre de jazz.
Pour ses débuts professionnels, il a six ans, il est chanteur et danseur aux cotés de ses parents. Bientôt il apprend à jouer de la clarinette puis du saxophone alto, il a neuf ans.
Ses premiers engagements de musicien sont dans d'obscurs orchestres dont les plus connu sont ceux d' Harry Sosnick et de Gus Arnheim (1933). La popularité vient quand il est dans les rangs d'un orchestre contemporain de celui de Paul Whiteman, celui d'Isham Jones où il pousse la romance le plus souvent. Malheureusement l'orchestre est dissous à la fin de l'été de 1936.
Avec cinq musiciens, rescapés du naufrage de l'orchestre, il constitue sa propre formation.
Les big bands sont alors à la mode et la rivalité fait rage entre les orchestres de Tommy Dorsey, Bunny Berigan, Benny Goodman, Charlie Barnet, Artie Shaw, Glenn Miller, Gene Krupa et autres Casa Loma. Pour ne pas sacrifier à cette "mode swing", la douzaine de musiciens, sorte de "coopérative" sous la houlette de Woody, adopte un répertoire principalement basé sur le blues qui sera "modernisé" et même détourné allègrement et sans complexe. La formule remporte tellement de succès que l'orchestre est baptisé "The Band That Plays The Blues" (l'orchestre qui joue le blues).
Les treize premiers titres présentés ici appartiennent à cette période que l'on peut situer entre 1936 et 1943. Laughin Boy Blues est l'exemple parfait d'une équipe loin de se prendre au sérieux non seulement par la présence de Sonny Skylar, "The Laughing Boy" mais aussi avec l'humour de Woody Herman dans ses interventions vocales.
Woodchopper's Ball s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires. La recette est semblable à celle du One O'clock Jump de Count Basie. Tous les solistes sont détaillés dans la discographie.
Get You Boots Laced, Papa! bénéficie d'un excellent arrangement de Joe Bishop, le tutti final est remarquable. Ici aussi Woody chante avec une bonne dose d'humour. La discographie donne la répartition des solos.
The Golden Wedding est une pièce écrite vers 1900 (?) par le compositeur français Gabriel Marie. Elle est le prétexte à une interprétation dan le genre du Sing, Sing, Sing de Benny Goodman. Le batteur Frank Carlson est très en vedette ainsi que la clarinette de Woody.
Woodsheddin' With Woody est un arrangement de Lowell Martin. Là encore on perçoit l'influence des productions de l'orchestre de Count Basie.
Avec Ten Day Furlough, toujours de la plume de Lowell Martin. point l'évolution musicale de l'orchestre tant par le traitement du pupitre des saxophones que par la cohésion des ensembles.
Hot Chestnuts, un arrangement de Robert Hartsell pris sur un tempo assez vif, est de la même veine.
Yardbird Shuffle interprété par la petite formation des "Four Chips", clarinette, piano, contrebasse et batterie est semblable à la formule de Benny Goodman Quartet. La solide contrebasse de Walter Yoder prend la place du vibraphone de Lionel Hampton et le piano de Tommy Linehan s'inspire du style de Teddy Wilson.
Amen retour à l'humour avec se pseudo spiritual qui fut un énorme succès lorsque l'orchestre se produisit sur scène. L'arrangement est de Roger Segure qui travailla pour la formation de Jimmie Lunceford. Au demeurant Amen, par sa facture, fait penser à Yes Indeed écrit par Sy Oliver, autre arrangeur de Lunceford.
Four Or Five Times bien qu'elle offre une lointaine ressemblance avec l'interprétation gravée par l'orchestre de Jimmy Lunceford avec Sy Oliver en vedette, la version de Woody Herman possède un climat et une approche très différente mais le swing est bien présent.
Down Under est un arrangement que Woody demanda à Dizzy Gillespie. Ce dernier livra aussi un second thème écrit pour Woody, Swing Shift qui ne semble pas avoir été enregistré, sauf erreur ou omission. Down Under apporte une véritable métamorphose au sein de l'orchestre, du moins dans l'emploi du pupitre des cuivres. A ce sujet signalons, pour l'anecdote, que Billie Rogers est une trompettiste!
Déjà l'orchestre est en perpétuels progrès grâce aux audaces de Woody Herman. Woody possède une qualité indispensable à un chef d'orchestre, tout comme Duke Ellington, celle de "sentir" le talent de compagnons qui vont l'aider à maintenir l'entreprise au niveau le plus haut possible tout en sortant des sentiers battus.
Lentement mais sûrement "The Band That Plays Blues" devient "The First Herd" (le premier troupeau). Peu avant la fin de la grève de l'Union des Musiciens, connue sous le nom de Petrillo's Recording Ban de 1942 à 1944, Woody, grand admirateur de Duke Ellington, invita plusieurs de ses musiciens à participer à ses prestations et séances d'enregistrement : Ben Webster, Johnny Hodges, idole de Woody, Ray Nance et Juan Tizol. Nous les retrouvons dans les gravures de Who Dat Up Dere et Perdido. Dans la section rythmique de l'orchestre un pilier apparaît à la contrebasse : Greig "Chubby" Jackson, puis Ralph Burns, pianiste et, surtout, atout formidable pour l'orchestre, un des meilleurs arrangeurs qui soient. Il a vingt et un ans à l'époque, tout comme un autre arrangeur, Neal Hefti, également trompettiste.
Encore un atout supplémentaire : au poste de la batterie la venue d'un vétéran de l'école de Chicago, né en 1907, Dave Tough, tout le contraire d'un exhibitionniste, évitant les longs solos trop bavards, sachant unir subtilité avec finesse, élégance avec efficacité.
Durant l'été de 1944 ce premier troupeau sera véritablement constitué avec la présence des trompettiste Sonny Berman, grand admirateur de Dizzy Gillespie, tout comme Neal Hefti, de Pete Candoli, du tromboniste Bill Harris, du saxophoniste Joseph Filipelli, mieux connu sous le nom de Flip Phillips, et plein d'autre sidemen de qualité.
Seront enregistrés les neuf derniers titres de ce disque. :
Woody Herman's Apple Honey selon l'avis de Woody Herman ce titre rappelle "la coopérative" des débuts de l'orchestre en 1936. Flip Phillips, Bill Harris, Pete Candoli Ralph Burns et Neal Hefti apportent leur contribution à la construction de ce succès.
Caldonia crée par Louis Jordan, permet à Woody de donner la pleine mesure de son humour habituel lorsqu'il chante. Ralph Burns a écrit un brillant arrangement comportant d'astucieux changements de tonalité au cours de l'interprétation.
Goosey Gander est basé sur le traditionnel Shortnin' Bread. Avec l'amusant arrangement écrit par Ralph Burns, les trombones s'en donnent à cœur joie.
Dans Northwest Passage Bill Harris joue avec passion et une grande fermeté. L'ensemble sonne admirablement grâce à l'arrangement de Ralph Burns qui fait appel au talent de madame Marjorie "Margie" Hyams-Tatum au vibraphone.
The Good Earth, composition et arrangement de Neal Hefti est incontestablement une des plus belles réussites. Cette pièce, fort bien construite, fut originellement enregistrée sous le titre de Helen Of Troy et parut en V-Disc, matrice CO-35104-1. C'est la deuxième prise CO-35104-2 qui figure ici.
Bijou ; Ralph Burns a écrit cette pièce spécialement pour Bill Harris. L'interprétation de Bill est remarquable par son lyrisme à la fois suave et sensuel. Confidentiellement, le regretté Boris Vian appréciait énormément cet enregistrement !
Your Father's Moustache ; Red Norvo au vibraphone fait une bien trop courte intervention mais, en compensation, Buddy Rich à la batterie, remplaçant Dave Tough souffrant, soutient fermement cette interprétation concoctée avec humour par Bill Harris, Chubby Jackson et Neal Hefti. Woody Herman est seul responsable de la poétique du vocal!
Wild Root est une composition et un arrangement de Neal Hefti. Ce thème est basé sur les accords de Flying Home rendu célèbre par Illinois Jacquet au sein de l'orchestre de Lionel Hampton. Splendide solos par l'équipe habituelle, Pete Candoli concluant dans le registre suraigu de la trompette.
Blowin' Up A Strorn est encore une production "bluesy" de la "coopérative" Herman, notamment avec Neal Hefti et Pete Candoli. Le court ensemble piano-guitare par Tony Aless et Billy Bauer mérite d'être signalé.
Ces gravures sont aujourd'hui devenues avec le temps des témoignages éloquents d'une époque éminemment novatrice et musicalement riche, qui influença nombre de musiciens. Pour Woody il en sera tout autrement dans un lointain futur.
Après le premier troupeau il y en aura un second, en 1947, qui produira, entre autres, le fantastique Four Brothers, puis un troisième troupeau succédera… etc… etc…
Woody Herman à réussi à maintenir bien vivante la formule du big band, sa raison de vivre et de jouer, en adaptant ses nouvelles conceptions orchestrales avec l'évolution des styles et des genres.
En 1979, venu au Jazz Festival de Nice avec un nouveau troupeau merveilleux, Woody et l'orchestre jouèrent lors d'un "day-off" à Paris, au défunt Totem.
J'eus, entre deux sets, l'opportunité de m'entretenir avec Woody Herman pendant quelques instants. Comme je le complimentais sur la valeur de ses hommes, Frank Tiberi étant du nombre, il me confia: "Ce sont des gars formidables. J'aimerai bien les garder en leur procurant du travail. Trouvez-moi une animation à faire dans un supermarché et je signe de suite".
N'est-ce pas là une véritable déclaration de foi digne d'un homme envers lequel le jazz reste débiteur ?
Jacques Lubin
(1) : The Best Of The Music Makers" par George T. Simon
Edit. Doubleday & Co. Inc. - Garden City, New York (1979)
“If I thought there weren’t any more challenges in life, I would have thrown in the towel. But as long as there is a challenge, living is fun!”. So said Woody Herman in an interview with critic George T. Simon [1]. And Woody knew what he was talking about, for against all the commercial odds he’d been leading and running bands big and small, ancient and modern, in a career that ultimately spanned almost 50 years.
Woodrow Charles Herman was born in Milwaukee, Wisconsin, on 16 May 1913. Bankrupt and riddled with debts, the victim of unscrupulous management, he died in Los Angeles on 29 October 1987. Launched into the show-business world as “Boy Wonder Of The Clarinet” by vaudeville-artist parents, this child of simple beginnings spent his entire life channelling his talent and energy into ensuring the perenniality of big-band jazz.
He made his professional debut at the age of six as a singer and dancer with his parents’ act. By the age of nine, he had learned to play clarinet and alto saxophone. His first musical engagements were in obscure outfits of which the best known were those of Harry Sosnick and Gus Arnheim (1933). He first began to establish the Herman name as member of the Isham Jones orchestra, a contemporary outfit to that of Paul Whiteman, his particular speciality being the rendering of romantic material. Unfortunately, the Jones aggregation folded in the late summer of 1936, but, roping in five other members of the group, Woody formed his own outfit.
Big bands were then all the rage, and rival groups operated behind such eminent names as Tommy Dorsey, Bunny Berigan, Benny Goodman, Charlie Barnet, Artie Shaw, Glenn Miller, Gene Krupa, Casa Loma and so on. To try to steer clear of this already crowded territory, the dozen musicians, functioning as a sort of co-operative under Woody’s name, adopted a blues repertoire that they modernised and manipulated to their own ends. The formula proved so successful that the orchestra began advertising itself as “The Band That Plays The Blues”. The first 13 titles of the present album stem from this 1936-43 period.
Laughing Boy Blues is the perfect example of a band quite obviously not prepared to take itself too seriously. Not only because of the presence of “The Laughing Boy”, Sonny Skylar, but also thanks to Woody Herman’s funny vocal interjections.
Woodchoppers’ Ball, a musical recipe similar to Count Basie’s One O’Clock Jump, sold over a million copies. Soloists are listed in the discography.
Get Your Boots Laced, Papa! benefits from a wonderful arrangement by Joe Bishop, the final tutti absolutely remarkable. Here Woody sings with considerable humour. Again, soloists are listed in the discography.
The Golden Wedding is an old piece (dating from around 1900) by French composer Gabriel Marie. It serves as pretext for a performance in the mould of Benny Goodman’s Sing, Sing, Sing. Drummer Frank Carlson is featured, as is the Herman clarinet.
Woodsheddin’ With Woody is a Lowell Martin arrangement that once again brings echoes of the Count Basie orchestra.
Ten Day Furlough, another piece from the pen of Lowell Martin, comes as an early pointer of the band’s evolution, revealed by both the saxophone-section work and the tight ensembles.
Hot Chestnuts, a Robert Hartsell arrangement taken at a fairly lively tempo, is in the same vein.
Yardbird Shuffle, played by the clarinet-piano-bass-drums line-up that operated as the “Four Chips”, inevitably reminds us of the Benny Goodman Quartet formula. Walter Yoder’s solid bass takes the place of the Lionel Hampton vibraphone, while the piano of Tommy Linehan finds its inspiration in the work of Teddy Wilson.
Amen returns us to the humorous. This pseudo spiritual was a big favourite with the band’s live audiences. The arrangement is by Roger Segure, who worked for the Jimmie Lunceford orchestra. Indeed, the very sound of Amen is reminiscent of Sy Oliver’s Yes Indeed, one of the Lunceford crew’s big numbers.
Four Or Five Times, while revealing a vague resemblance to the Jimmie Lunceford orchestra’s recording, takes a different approach and distils a different atmosphere. But swing is still the keyword.
Down Under is an arrangement Woody commissioned from Dizzy Gillespie. Gillespie penned another piece for Woody, Swing Shift, which, unless we are mistaken, was never recorded. Down Under brings a real change in the band, at least as far as the work of the brass-section is concerned. And talking of brass, note that Billie Rogers is a woman trumpeter.
In the meantime, the Herman orchestra had been in perpetual evolution, thanks to Woody’s daring and initiative. For, like Duke Ellington, Woody possessed a quality indispensable for a bandleader: that ability to sniff out the musicians capable of maintaining a high level of performance while at the same time breaking new ground. Slowly but surely, “The Band That Plays The Blues” was turning into “The First Herd”.
Shortly before the end of the 1942-44 recording band imposed by American Federation of Musicians boss James C. Petrillo, Woody, a great admirer of Duke, had invited various Ellingtonians to join his band at recording sessions. Among them, Ben Webster, Johnny Hodges (an idol of Woody’s), Ray Nance and Juan Tizol, who are to be found here on Who Dat Up Dere? and Perdido. This was also the period when there were some important new arrivals in the Herman ranks. To the heart of the rhythm section, on double-bass, came Greig “Chubby” Jackson. He was followed shortly after by a talented young pianist by the name of Ralph Burns and a trumpeter called Neal Hefti, both 21-year-olds with a second, vital string to their bow — they were both wonderful arrangers. And the drum chair had been taken over by a veteran of the Chicago school (a man born in 1907), the undemonstrative, superbly effective Dave Tough. No showman he, but what finesse and elegance.
During the summer of 1944, this first “Herd” would be completed by the arrival of trumpeters Sonny Berman (a great admirer of Dizzy Gillespie) and Pete Candoli, trombonist Bill Harris, tenor-saxophonist Joseph Filipelli (better known as Flip Phillips) and a number of other highly-capable sidemen. It was this impressive line-up that produced the nine closing performances of the present disc.
Woody Herman’s Apple Honey is a Herman tribute to the “co-operative” days of 1936. Flip Phillips, Bill Harris, Pete Candoli, Ralph Burns and Neal Hefti all contribute to the great success of this recording.
Caldonia, a big number premiered by Louis Jordan, gives vocalist Woody a wonderful opportunity to deploy his humour. Ralph Burns’ brilliant arrangement takes the orchestra through several changes of key.
Goosey Gander is based on the traditional Shortnin’ Bread. The trombones have great fun on what is another clever Ralph Burns arrangement.
Northwest Passage features the strong, passionate trombone of Bill Harris. The Ralph Burns chart inspires some marvellous ensemble work, while also leaving room for the talented Mrs. Marjorie Hyams-Tatum on vibraphone.
The Good Earth, a Neal Hefti composition and arrangement, is undoubtedly one the Herman herd’s finest efforts. This beautifully-constructed piece was first recorded under the title of Helen Of Troy and published on V-Disc (Matrix CO-35104-1). It is the second take (Matrix CO-35104-2) that is included here.
Bijou is a Ralph Burns composition written especially for Bill Harris. Bill’s lyrical trombone work is remarkable for its smooth, velvety sensuality. This, incidentally, was one of Boris Vian’s favourite records.
Your Father’s Moustache offers an all-too-brief solo spot to vibraphonist Red Norvo, but in compensation a driving Buddy Rich (replacing an ailing Dave Tough) whips the band along magnificently. A humorous number concocted by Bill Harris, Chubby Jackson and Heal Hefti, this piece again finds Woody taking care of the poetry!
Wild Root is a Neal Hefti composition and arrangement based on the chords of Flying Home, an earlier tune made famous by tenor-saxophonist Illinois Jacquet and the Lionel Hampton orchestra. There are some fine solos here, and Pete Candoli takes the piece home by soaring into the top register.
Blowin’ Up A Storm is a bluesy number from the Herman “co-operative”, but knocked into shape by Neal Hefti and Pete Candoli. Particularly worthy of note is the short piano-guitar passage by Tony Aless and Billy Bauer.
These recordings today constitute eloquent testimony to a period of innovation and musical riches in jazz, and have influenced a great number of musicians. At this time, a high-flying Woody Herman could not possibly have suspected what cruel ignominy the distant future held in store for him.
After the First Herd, in 1947 came the Second, an outfit that produced, among so many other marvels, the legendary Four Brothers. Then came a Third Herd, then a Fourth, and so on and so on. Woody was one of the elite few able to keep the big-band banner flying, and this he did through sheer devotion, skill, energy and … innovation. He was a bandleader who always kept abreast of evolving fads and styles.
On a day off from the 1979 Nice Festival, Woody brought the band to play a gig in Paris. Talking of an orchestra that included Frank Tiberi in its ranks, the veteran bandleader enthused: “They’re wonderful guys. I’d like to be able to keep them by finding us some work. Find me a supermarket gig and I’ll sign immediately!”
What a declaration of faith, and frustration, from a man to whom the jazz world still stands deeply in debt.
Adapted from the French by Don Waterhouse
[1] The Best Of The Music Makers, by George T. Simon. Doubleday & Co. Inc., Garden City, New York, 1979.
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