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Liste des produits et biographie de Johnny DODDS
Musicien américain, clarinettiste de jazz
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Johnny Doods
L’association Johnny Dodds-Jimmie Noone-Sidney Bechet représente aux yeux de beaucoup l’essentiel du monde de la clarinette néo-orléanais. On insiste souvent sur l’opposition des styles, notamment entre Dodds et Noone. Dodds représentant le style “brut”, sauvage, le plus proche du blues. On n’a jamais tiré grand chose de telles oppositions (Coleman Hawkins-Lester Young, Miles Davis-Dizzy Gillespie), même si on les retrouve tout au long de l’histoire du jazz.
Plus intéressant, du moins en ce qui nous concerne, est la détermination d’un certain nombre d’éléments permettant de mieux “circuler” à travers l’œuvre de Dodds. Or celle-ci n’est pas une et même si son jeu n’évolue pas tellement il est bon de considérer la manière dont il réagit selon les contextes. Il est également intéressant de rappeler quelques réflexions importantes relatives à cette œuvre, notamment celles que nous devons à Hugues Panassié et André Hodeir, qui s’éclairent mutuellement. A la suite d’Hodeir et de manière générale, on peut considérer que Dodds se trouva davantage mis en valeur chez King Oliver qu’au sein du Hot Five de Louis Armstrong. Et qu’il fut souvent tellement plus à son aise dans des contextes plus modestes, notamment dans un format aussi “primitif” que celui des Jimmy Bertrand’s Washboard Wizards (Bertrand au washboard et Jimmy Blythe au piano). Panassié ne s’y est pas trompé, qui apprécia avec sobriété un des sommets de l’art du clarinettiste. Que Dodds ne fut jamais aussi efficace que sur le blues et, plus encore, sur le blues en tempo lent est une constatation qui revient souvent sous la plume des critiques. A contrario les fautes de mise en place et autres pêchés « doddsiens » ont tendance à disparaître lorsqu’il se sent chez lui. Le panorama que nous proposons est relativement large, sans éviter systématiquement les enregistrements avec Armstrong et Oliver, il tend à écarter des faces très connues (notamment auprès de Jelly Roll Morton où, même s’il joue fort bien et parfois même magnifiquement, il ne peut pas toujours donner le meilleur de lui-même; en trio avec Morton, on sent un peu de timidité et avec les Red Hot Peppers, toujours avec le pianiste, la présence de Stump Evans le déroute parfois).
Un peu à l’écart des “best of”, nous avons donc parfois retenu des pièces un peu moins connues, de celles qui nous troublent pourtant (la complémentarité avec le trompettiste Freddie Keppard, et que l’on ne nous parle pas de primitivisme des styles !), manière peut-être de redécouvrir une œuvre fort connue en empruntant aussi des chemins moins fréquentés.
François Billard
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