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Liste des produits et biographie de Stuff SMITH
Violoniste de jazz américain
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Stuff SMITH
Ce volume consacré à Hezekiah Leroy "Stuff" Smith, le plus fou des violonistes de jazz, réunit l'ensemble des gravures que celui-ci réalisa sous son nom à l'époque (1936-1941) où il remportait à la tête de son petit orchestre un succès considérable à l'Onyx Club, sis dans la Cinquante-deuxième Rue de New York - celle que l'on avait alors baptisée "Swing Street"…
Deux faces demeurées inédites, With All My Heart (17 janvier 36) et Swing Time (1er Juillet 36), n'y figurent cependant pas, non plus que les émissions radiophoniques, dont certaines, à en croire Jonah Jones, trompettiste de l'équipe au jeu à la fois solide et mobile, tournèrent plus d'une fois à l'épopée pure et simple. Il n'était en effet pas rare que les deux complices, fort adéquatement soutenus par la batterie de Cozy Cole, s'emparent de l'un ou l'autre swinger du moment et alignent chacun sans faiblir vingt-cinq ou trente chorus d'affilée. Soit tout la durée de l'émission! Et même lorsque celle-ci était finie, ils continuaient comme si de rien n'était, jusqu'à ce qu'on les mette enfin à la porte du studio… Malheureusement, ces moments de grâce extrême ne semblent pas avoir été conservés; les deux seuls extraits radiophoniques que l'on connaisse de cette époque donnent à entendre des versions de I'se A Muggin' et de Here Comes The Man With The Jive assez proches de celles enregistrées pour le commerce et ici reproduites…
Né le 14 août 1909 à Portsmouth (Ohio), Smith est donc de quinze ans plus jeune que Joe Venuti, pionnier du violon "hot", et le cadet de cinq ans de Juice Wilson et d'Eddie South, les deux autres grands violonistes noirs américains (le premier est représenté dans le recueil dévolu au violon-jazz de cette collection EPM/Jazz Archives n°158002 par l'un des trop rares morceaux qu'il enregistra, Kansas City Kitty; le second, présent dans la même collection, a eu également droit à un disque pour lui tout seul, numéroté EPM/Jazz Archives 157942). Stuff est aussi le contemporain des deux meilleurs spécialistes européens des cordes chaudes, Stéphane Grappelli et Michel Warlop, auxquels deux autres recueils de la série Jazz Archives ont là encore été consacrés (EPM/Jazz Archives 158582 et 158192). C'est probablement Warlop qui était stylistiquement le plus proche de lui, mais c'est avec Grappelli qu'il enregistrera des années plus tard (Steff And Stuff - 1965)…
L'étude du violon débuta en 1916 pour le jeune Smith que l'on trouva dans des revues noires itinérantes dès le début des années 20. De 1916 à 1930, il fut membre de l'intéressant orchestre provincial (territory band) du pianiste Alphonse Trent (qui compta aussi dans ses rangs de talentueux débutants comme Peanuts Holland, Sy Oliver et Snub Mosley), surtout connu au Texas et en Oklahoma. C'est avec cette formation que Stuff enregistrera en 1930 ses premiers disques. La période suivante (1930-35) le trouva principalement à la tête de ses propres groupes en la bonne ville de Buffalo, mais il passa également au Lafayette Theater de New York. Puis, grâce à l'appui du saxophoniste Dick Stabille, il décrocha au début de 1936 l'engagement à l'Onyx Club qui devait durer cinq ans et se trouver renouvelé en 1944-45. En 1935, le groupe du trompettiste Eddie Farley et du tromboniste Mike Riley avait fait un tabac dans le même établissement avec la composition des deux patrons The Music Goes 'Round And Around, illico reprise par à peu près tout le monde, de Louis Armstrong à Ray Ventura en passant par Tommy Dorsey. Ce mélange du swing et des effets humoristiques, fort goûté par la clientèle de la 52 Rue, n'était point fait non plus pour déplaire à l'audacieux violoniste, qui commença à user d'un instrument amplifié et mit au point quelques "tubes" comme I'se A Muggin', You'se A Viper, Here Comes The Man Whit The Jive, Upstairs ou Onyx Club Spree, bien propres à réjouir ses admirateurs. Le premier de ces morceaux, sorte de petit jeu loufoque faisant intervenir les chiffres et les lettres, fut également enregistré par Mezz Mezzrow avec le concours du grand pianiste Willie "The Lion" Smith (voir l'album Mezzrow EPM/Jazz Archives n°158042), par Andy Kirk, le Quintette du Hot Club de France et Nat Gonella… Pour le reste, le répertoire fut surtout composé d'airs à la mode du jour, presque toujours chantés (seul des séances de 1936 Serenade For A Wealthy Widow est entièrement instrumental) et revisités selon les canons du swing le plus échevelé par deux solistes exceptionnels donnant libre cours à leur verve sainement dévastatrice.
Impressionné à ses début par Venuti, Stuff Smith se débarrassa sans doute assez vite de cette influence initiale. De même, le jeu rond, souple, chaleureux, dominé avant tout par le souci de la belle sonorité, d'un Stéphane Grappelli ne dut guère le tenter. S'il est, dans le jazz, un musicien dont on peut le rapprocher c'est bien plutôt Louis Armstrong! Le phrasé véhément et violent, l'attaque, la sonorité, évoquent immanquablement la trompette, et les spécialistes de l'instrument nouveaux venus ne s'y trompèrent pas : Dizzy Gilespie par exemple cita Stuff Smith parmi ceux qui l'influencèrent…
Tout ceci est peut-être même encore plus évident dans les deux ultimes sélections de ce volume, le prodigieusement dingue Bugle Call Rag (où, justement, le violon tient le rôle du bugle!) recueilli sur une transcription de l'époque de guerre, et aussi ces pilotes d'essai (Test Pilots) enregistrés en pleine répétition dans le plus délicieuse décontraction. Parmi ces essayeurs de bolides aériens, outre Stuff et le batteur vétéran George Wettling, deux petits jeunes encore presque inconnus et qui ne tarderont pas à faire parler d'eux : Lucky Thompson, grand saxophoniste ténor aux conceptions si novatrices, et un nommé Erroll Garner, pianiste alors influencé par le stride à la recherche de son identité. Il la trouvera bientôt, soyez sans crainte…
Daniel Nevers
This first album dedicated to the work of Hezekiah Leroy “Stuff” Smith, the most inventive and daring of all jazz violinists, comprises the recordings made under his own name from 1936 to 1941 at a time when he and his quintet were enjoying considerable success at the Onyx Club on New York’s 52nd Street, henceforth known as “Swing Street”.
However, two unpublished sides, With All My Heart (11 January 1936) and Swing Time (1 July 1936), are not included and neither are the radio broadcasts that, if we are to believe trumpeter Jonah Jones whose solid, animated playing was a feature of the group, often turned into truly epic sessions. In fact, it was not at all unusual for Jones and Stuff Smith, strongly backed by Cozy Cole’s drumming, to seize on some popular swing tune of the time and turn out twenty-five or thirty choruses in a row. Sometimes lasting the entire broadcast! And even after they’d been faded out they often went on playing until they were thrown out of the studio. Unfortunately none of these wonderful moments appears to have been preserved for posterity: the only two radio extracts left to us from this period are versions of I’se A Muggin’ and Here Comes The Man With The Jive, very similar to the commercial recordings that are included here.
Born on 14 August 1909 in Portsmouth, Ohio, Stuff Smith was fifteen years younger than Joe Venuti who pioneered the “hot” violin, and five years younger than Juice Wilson and Eddie South, the other two great black American violinists (both of whom can be heard on the EPM/Jazz Archives violin jazz collection, the former on one of his all-too-rare recordings, Kansas City Kitty while EPM has devoted a complete disc to Eddie South, EPM 157942). Smith was also a contemporary of the two best European jazz violinists, Stéphane Grappelli and Michel Warlop (see EPM /Jazz Archives 158582 and 158192). While Warlop was perhaps stylistically closer to Smith, it was with Grappelli that he recorded some years later (Steff and Stuff 1965).
The young Smith began studying violin in 1916 and by the early 20s we find him playing in touring revues. From 1926 to 1930 he was a member of pianist Alphonse Trent’s territory band that included such talented newcomers as Peanuts Holland, Sy Oliver and Snub Mosley and was particularly well-known in Texas and Oklahoma. It was with this formation that he cut his first records in 1930. He then spent most of the following five years, up to 1935, fronting his own groups in the town of Buffalo but he also took time out to appear at the Lafayette Theatre in New York. At the beginning of 1936, with the aid of saxophonist Dick Stabille, he landed the residency at the Onyx Club which was to last five years and was later renewed for another year in 1944-1945. In 1935, at the same venue, the group fronted by trumpeter Eddie Farley and trombonist Mike Riley had already had a roaring success with a number composed by the two leaders, The Music Goes ‘Round and Around , that was immediately taken up by jazzmen everywhere, from Louis Armstrong to Ray Ventura to Tommy Dorsey. This mixture of swing and humour was not only appreciated by the habitués of 52nd Street but also appealed to our adventurous violinist who began to use an amplified instrument on which he produced such popular hits as I’se A Muggin’, You’se A Viper, Here Comes The Man With The Jive and Onyx Club Spree. Mezz Mezzrow also recorded the first of these titles, a sort of crazy play on numbers and letters, accompanied by the great pianist Willie “The Lion” Smith (see the Mezzrow album in the Jazz Archives collection EPM 158042), as did Andy Kirk, the Quintette du Hot Club de France and Nat Gonella. The remainder of the repertory was mainly made up of popular tunes of the day, usually with a vocal (only the 1936 takes of Serenade For A Wealthy Widow being entirely instrumental), revamped into frenziedly swinging numbers by two exceptional soloists giving free rein to their devastatingly inventive gifts of expression.
Stuff Smith soon shrugged off the early influence of Venuti and neither was he really tempted by Grappelli’s agile style, based as it was on a desire to produce a round, sweet tone. The one jazz musician to whom he might be compared is Louis Armstrong. His vehement phrasing, his attack, his tone are all strongly reminiscent of the trumpet and up-and-coming trumpeters were quick to recognise this. Dizzy Gillespie, for example, cites Smith as having had a profound influence on his playing.
All these aspects of Stuff Smith’s musicianship are clearly illustrated on the two closing tracks of this album: a transcription from the war years, the wonderfully way-out Bugle Call Rag (on which the violin really does take over the role of the trumpet!) and the test pilots recorded in extremely relaxed rehearsal conditions. Apart from Stuff and veteran drummer George Wettling, the artists who produced these musical fireworks included two youngsters, as yet unknown but whose names would soon be on everyone’s lips: the outstanding, innovative tenor saxophonist Lucky”Thompson and a certain Erroll Garner, still playing “stride” piano … but it wouldn’t be long before he discovered his own inimitable style.
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