Liste des produits et biographie de Albert NICHOLAS

Albert NICHOLAS
Musicien de jazz, clarinette
Albert Nicholas Albert Nicholas est né à la Nouvelle-Orléans le 27 Mai 1900. Dès l'âge de 10 ans, il joue de la clarinette et prend des leçons avec le fameux Lorenzo Tio Jr, qui prodigue aussi son enseignement à des clarinettistes aussi renommés que Barney Bigard, Johnny Dodds ou Jimmie Noone, c'est-à-dire la fine fleur des vedettes de cet instrument, si important dans la musique de la Nouvelle-Orléans. Rapidement il joue avec les chefs d'orchestres réputés de la Louisiane avant de rejoindre King Oliver en 1924. Il enregistre avec les "Dixie Syncopators" de ce dernier, quatre titres qui se trouvent dansle recueil EPM/Jazz Archives "King Oliver's Dixie Syncopators". Il quitte les USA fin 1926, pour se produire en Chine, à Shanghaï au Plaza Hôtel, puis via l'Inde il part pour l'Egypte en 1927, passe même par Paris (dans une revue au Théatre de la Porte St-Martin!). Retour aux USA pour jouer dans l'orchestre de Luis Russell, avec lequel il restera jusqu'en 1933. Il collabore avec diverses formations, dont celle de Chick Webb, principalement dans la région de New-York, avant de devenir pour deux ans en 1937, membre du grand orchestre de Louis Armstrong. On le trouvera ensuite avec Zutty Singleton et également John Kirby. Pendant la guerre, il travaille dans les services de renseignements de son pays, puis en 1946 rejoint Kid Ory en Californie, partage son activité entre Côte Ouest et New York, avant de venir en France en 1953. Il séjourne et se fixe sur le vieux continent, accumulant engagements, tournées et enregistrements… Albert "Nick" Nicholas est le prototype du clarinettiste New Orleans au jeu fluide et mobile de l'école Jimmie Noone, quoique à ses débuts il semblait plus proche du courant plus emporté, plus âpre, plus tendu de Johnny Dodds, comme son solo de Jackass Blues avec King Oliver le démontre à l'évidence! Mais, par la suite, "Nick" utilisera avec brio un style plus sinueux avec une sonorité limpide qui n'est pas sans rappeler par moment celle de Barney Bigard. Est-ce étonnant lorsque l'on sait qu'ils ont été tous deux, à la Nouvelle-Orléans, disciples de Lorenzo Tio et qu'ils jouèrent côte à côte pendant plusieurs années au sein des Dixie Syncopators de King Oliver? Comme ses collègues louisianais, il est particulièrement à l'aise dans les improvisations collectives, où son jeu souple d'une extrême mobilité, fait merveille. Comme Barney Bigard, encore un point en commun, il sait brillamment développer des contrepoints vifs et agiles à des ensembles orchestraux. Sa sonorité chaude, sa flamme, son brio dans les phrases les plus longues sont, bien sûr, des atouts de première importance pour ce clarinettiste élégant et racé! Sa parfaite technique instrumentale lui permet de donner à ses interventions une impression de facilité, d'aisance et de confort. C'est ainsi qu'il est un des meilleurs pour jouer impeccablement les fameuses variations du difficile solo traditionnel de High Society mis au point dans les premiers temps de la Nouvelle Orléans par Alphonse Picou. Ce solo était du reste un test impitoyable pour tous les clarinettistes de la région! Qui n'y brillait pas ne pouvait se targuer du titre de bon clarinettiste! C'est lui qui joue ce solo après Sidney Bechet et reste au premier plan jusqu'à la fin du High Society de Jelly Roll Morton. On peut alors se livrer à une intéressante comparaison avec la version qu'il en donne en 1945 en compagnie de l'infaillible Baby Dodds. Comme tous les grands musiciens, c'est aussi un intense et remarquable interprête de blues, au cours desquels il lui arrive de charger sa sonorité d'un léger growl (Slow Drivin'). Son jeu fluide forme un intéressant contraste avec celui, plus massif, de ses collègues de l'orchestre de Luis Russell, Henry Allen et J.C. Higginbotham, deux redoutables souffleurs (It Should Be You, Saratoga Shout)! Au cours de ses deux ans passés dans l'orchestre de Louis Armstrong, il n'a l'occasion de briller en disque que dans I've Got A Heart… car managers et marques de disques ne laissaient que peu de place aux musiciens de l'orchestre, réservant la part du lion au Roi du Jazz. Avec Jelly Roll Morton en 1939, Albert participe à deux belles séances, où il brille d'un vif éclat tant dans High Society déjà cité que dans les excellents Climax Rag et Ballin' The Jack. Il retrouve en studio Baby Dods, toujours aussi efficace, mieux, infaillible, à la batterie, pour une série de titres évoquant les trios clarinettes-piano-batterie qu'enregistrait, dans les années 20, le pianiste Jelly Roll Morton (Wolverine Blues). Sidney Bechet le convie à partager la vedette de disques comportant de savoureux duos. Les parties des deux enfants de la Nouvelle Orléans se conjuguent à merveille pour nous donner des interprétations pleines de vie et de complicité. Sidney tient le saxo-soprano dans Quincy Street Stomp et la clarinette dans Weary Way Blues. Dans ce dernier titre, Albert borde en marge de la partie de Sidnet Bechet, que l'on reconnaît aisément à son vibrato plus marqué, avant de se détacher en solo pour le 3ème chorus. Les amateurs de musique créole du sud des États-Unis se régaleront à l'audition de Creole Blues qui comporte un amusant vocal en patois créole-louisianais (dérivé du français), destiné à une "jolie fille" qui ne devait pas rester insensible, sinon aux exhortations vocales de Nick, du moins à son jeu de clarinette toujours aussi éloquent sur le blues lent! Qu'importe les styles lorsque les grands interprètes du blues se réunissent, c'est ce qui se passe pour Mr Clarinet Knocks Twice, blues semi-lent qui semble avoir été enregistré au cours d'une jam-session dans un cabaret aux petites heures du matin, avec Pete Johnson, Jimmy Shirley et J.C. Heard. Jazzmen de styles et d'horizons musicaux différents, mais qui communiquent à la perfection, grâce à leur langage commun : le blues! Retour à un environnement musical New Orleans au cours de la séance de novembre 1947 avec d'autres enfants de la Louisiane : Mutt Carey, Danny Barker, Pops Foster et Baby Dodds, ainsi que Jimmy Archey qui a toujours parfaitement assimilé ce style! Improvisations collectives cohérentes, brillants solos, section rythmique robuste, bref, des disques fort réussis qui permettent à Albert, très en évidence, de démonter, une fois de plus, qu'il est un musicien important issu de ce magnifique creuset musical que fût la Nouvelle Orléans (Cake Walking Babies). Homme modeste, discret, Albert Nicholas était un artiste, certes, mais plus simplement un de ces solides artisans, qui, à sa manière, construisit et participa activement à l'histoire de la vraie musique de jazz! Jacques Morgantini THE ALBERT NICHOLAS STORY Albert Nicholas was born in New Orleans on 27 May 1900. By the time he was ten he was studying clarinet with the celebrated Lorenzo Tio Jr., who also taught such renowned clarinettists as Barney Bigard, Johnny Dodds and Jimmie Noone. In other words the greatest exponents of this instrument that played such a large part in New Orleans music. He was soon playing with well-known Louisiana bands before joining King Oliver’s “Dixie Syncopators” in 1924, with whom he recorded four sides (see EPM/Jazz Archives 159242) King Oliver’s Dixie Syncopators). He left the States in late 1926 for China, where played at the Shanghai Plaza Hotel before moving on to Egypt in 1927, even passing through Paris for a revue at the Théâtre de la Porte St. Martin! Back in the States he joined Luis Russell’s orchestra, staying with the band until 1933. He worked as sideman with various formations in and around New York, notably that of Chick Webb, before beginning a two-year stint with Louis Armstrong’s big band in 1937. We later find him with both Zutty Singleton and John Kirby. During the war he worked for the US Intelligence Service. Then, in 1946, he teamed up with Kid Ory in California, dividing his time between the West Coast and New York. After arriving in France in 1953 he decided to settle in Europe, playing, recording and touring throughout the continent. Albert “Nick” Nicholas is considered one of the most outstanding clarinettists in the New Orleans tradition, his fluid, nimble style recalling that of Jimmie Noone although his earlier playing was closer to the tighter tone of Johnny Dodds as his solo with King Oliver on Jackass Blues clearly demonstrates. But Nicholas later adopted a more sinuous, limpid tone, at times reminiscent of Barney Bigard. This is hardly surprising as both had been pupils of Lorenzo Tio in New Orleans and had played alongside each other for several years with King Oliver’s “Dixie Syncopators”. Like many of his fellow-musicians from New Orleans, Nicholas is particularly at home in collective improvisation, an ideal vehicle for his nimble agility. Something also he shared with Barney Bigard was the ability to embroider brilliant counterpoint on orchestral ensembles. His warmth, passion and panache are the hallmark of a naturally elegant clarinettist. His perfect control makes it all look so easy—even those famous variations on the incredibly difficult High Society clarinet solo , first perfected in the early days of New Orleans jazz by Alphonse Picou, which became the accepted test-piece for any clarinettist worthy of the name. Nicholas takes up this solo, after Bechet, on Jelly Roll Morton’s High Society, providing an interesting comparison with the later 1945 version, accompanied by the faultless Baby Dodds. He is also a remarkable interpreter of blues, for which he occasionally adopts a slight “growl” (Slow Drivin’). With Luis Russell’s Orchestra his lighter, fluid tone is in sharp contrast to the more solid sound of his colleagues Henry Allen and J.C. Higginbotham (It Should Be You, Saratoga Shout). His two-year stint with Louis Armstrong afforded him few recording opportunities—with the exception of I’ve Got A Heart Full Of Rhythm—for managers and labels alike showed little interest in sidemen, reserving the limelight for the King of Jazz. In 1939, during two beautiful sessions with Jelly Roll Morton, Nicholas stands out not only on the previously mentioned High Society but also on the excellent Climax Rag and Ballin’ The Jack. Then he teamed up again with Baby Dodds, as reliable as ever on drums, for a series of titles reminiscent of the clarinet-piano-drums trios that Jelly Roll Morton cut in the 20s (Wolverine Blues). The 1946 session, on which he shared the lead with Sidney Bechet, resulted in some breathtaking duets, revealing the innate complicity that existed between these two New Orleans old-timers. Sidney plays soprano sax on Quincy Street Stomp and clarinet on Weary Way Blues; his more marked vibrato on the latter easily distinguishable from that of Nicholas, who begins by weaving a background for Bechet before taking a solo on the third chorus. Creole Blues was an immediate hit with Southern fans, Nicholas’ amusing vocal in Louisianian patois must surely have moved the “jolie fille” to whom it was addressed as much as his eloquent, slow, bluesy clarinet! Other great blues players team up on the medium-slow Mr. Clarinet Knocks Twice, apparently recorded during an after-hours jam session at some club, with Pete Johnson, Jimmy Shirley and J.C. Heard. All jazzmen from different musical backgrounds but united by a common language—the blues. On the November 1947 session, Mutt Carey, Danny Barker, Pops Foster and Baby Dodds return once more to their Louisianian roots, alongside Jimmy Archey who had readily adapted to the New Orleans style. Coherent collective improvisations, dazzling solos, a solid rhythm section—in short, wonderful sides on which Nicholas, yet again, reveals his superb musicianship (Cake Walking Babies). Albert Nicholas was a modest, retiring man, not only a brilliant artist but also one of those solid craftsmen who played an active part in, and contributed so much to, jazz history. Adapted from the French by Joyce Waterhouse Less
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