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Liste des produits et biographie de Gérard de NERVAL
Poète français
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Gérard de NERVAL 1808 - 1855 Gérard Labrunie naît en 1808. Son père, chirurgien militaire, est en campagne avec les armées napoléoniennes. Sa mère qui le suit meurt de fatigue et de fièvres alors que Gérard n’a que deux ans. Jusqu’à l’âge de six ans il est élevé par son grand-oncle dans le Valois dont les paysages imprègneront fortement son œuvre. En 1814, au retour de son père, il entre au lycée Charlemagne à Paris où il se lie avec Théophile Gautier. À dix-huit ans, en 1826, il publie Les Élégies nationales puis, en 1828, une traduction du Faust de Goethe qui lui apporte la notoriété.
Il fréquente Hugo, Dumas, Sand, Balzac et participe avec Gautier à la « bataille » d’Hernani en 1830. Il fait paraître la même année une étude sur les poètes du XVIième siècle accompagnée d’un choix de poèmes de Ronsard qui conforte sa sortie du purgatoire, ainsi que des traductions de poètes allemands ( Klopstock, Goethe, etc…). Il adopte en 1831 le pseudonyme de Nerval. En 1835, il fonde grâce à un héritage Le Monde dramatique afin d’y célébrer l’actrice Jenny Colon dont il est fortement épris. Cette passion non réciproque participera sans doute à ses fragilités ultérieures. Rapidement ruiné par son entreprise éditoriale, il devient journaliste au Figaro, à La Charte de 1830, puis à La Presse.
Il voyage beaucoup et cela jusqu’à sa mort : en Allemagne (quatre ou cinq fois), en Angleterre, Belgique, Hollande, Suisse, Autriche (il reste tout l’hiver 1839-1840 à Vienne). En 1841 il est victime à Paris de troubles psychiques qui nécessitent une première hospitalisation chez le docteur Blanche de mars à novembre. Il en ressort rongé par un sentiment de diminution et par une permanente inquiétude de rechute. Celle-ci survient en 1843 alors qu’il visite l’Égypte, le Liban, Constantinople.
Il participe à de nombreuses créations scéniques. Il écrit le livret de Piquillo en 1837 (musique de Monpou), de La Damnation de Faust en 1846 (musique de Berlioz), et de Les Monténégrins en 1849 (musique de Limnander). Il est, pour le théâtre, l’auteur de Léo Burckart en 1839, et de L’Imagier de Harlem en 1851. Il collabore régulièrement avec Dumas à la conception de nombreux spectacles.
Ses voyages en Orient attisent son intérêt pour les mythologies, les cultes ésotériques, les doctrines des Illuminés du XVIIIième siècle. Sa croyance en la métempsychose s’affirme. À partir de 1851, les crises s’aggravent. Entre deux internements, durant ses périodes de lucidité, il rédige Lorely et Les Nuits d’octobre ( 1852) , Sylvie, Les Chimères, Les Filles du feu (1853), Aurélia ( 1854.) Gérard de Nerval, qui écrit à son père en 1854 : « ma situation est bonne, quoi que toute dans l’avenir », n’a plus de domicile fixe et ne parvient plus à assurer sa subsistance. On le retrouve pendu par –18 ° dans une ruelle parisienne à l’aube du 26 janvier 1855.
Pour Gérard de Nerval « le rêve est une autre vie ». Le songe transforme la vie réelle. Le passé et la mémoire individuelle deviennent intemporels et se fondent avec ceux de l’humanité. Son aspiration à un syncrétisme religieux le porte vers un état où tout devient signe et symbole : « Tout vit, tout agit, tout se correspond ; c’est un réseau transparent qui couvre le monde ». Ses vers, dont l’un des enjeux est de « franchir les portes d’ivoire et de corne qui nous séparent du monde invisible », sont imprégnés d’une part indéchiffrable que nulle approche rationnelle ne peut réduire.
Pour ses contemporains, Gérard de Nerval apparaît comme un brillant compagnon, un grand voyageur, un journaliste renommé mais un auteur mineur de nouvelles et de poèmes étranges. Il faut attendre Proust, Apollinaire, puis Breton qui dans le Premier manifeste du surréalisme le reconnaît comme l’un des précurseurs du mouvement, pour que l’importance de son œuvre et l’originalité de sa démarche prennent leur pleine dimension. Aussi le XXième siècle développe-t-il les conceptions nouvelles du temps explorées par Nerval. Nombre d’œuvres—celles de Pieyre de Mandiargue, de Michel Leiris, de Franz Kafka entre autres — portent en elles les échos de son onirisme fantastique.
Bernard Ascal
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