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Liste des produits et biographie de Jacques PRÉVERT
Écrivain scénariste et poète français
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1900-1977 Né en 1900 dans une famille de condition modeste, Jacques Prévert a deux frères : Jean, son aîné de deux ans et qui meurt de la typhoïde en 1915, et Pierre son cadet de six ans. Sa scolarité interrompue en 1914, il est employé dans un grand magasin. Incorporé en 1918, il rencontre Yves Tanguy et Marcel Duhamel, le futur créateur de la “Série Noire”. Libérés de l’armée, les trois amis s’installent au 54 rue du Château qui devient l’un des foyers des surréalistes. C’est là qu’est mis au point le jeu du “cadavre exquis”. En 1928, Prévert qui n’a pratiquement encore rien écrit, répond à deux sollicitations: celle du danseur Pomiès auquel il confie Les animaux ont des ennuis que Christiane Verger met en musique, celle de son frère Pierre qui l’incite à participer à son premier film Souvenirs de Paris. Dès lors, il ne cesse plus d’écrire.
S’éloignant en 1930 d’André Breton, il rejoint de 1932 à 1936 le groupe de théâtre “Octobre” qui se produit dans la rue ou dans les usines. Il leur compose des sketches, des chœurs parlés, des pièces liées à l’actualité...
Comme scénariste, Prévert est constamment sollicité : Le crime de Monsieur Lange ( 1935) Drôle de drame ( 1937) Quai des brumes ( 1938) Le jour se lève ( 1939) Les visiteurs du soir ( 1942) Les enfants du paradis ( 1945). Ses poèmes, chantés par Marianne Oswald et Agnès Capri sur de petites scènes, ou diffusés confidentiellement tel cet ensemble ronéotypé par des lycéens de Reims, rencontrent peu à peu leur public. Lorsque paraît, édité en 1946 par René Bertelé le recueil Paroles, le succès, immédiat et considérable, s’amplifie en 1947 avec la seconde édition qui est augmentée de 16 nouveaux poèmes. Plus de trois millions d’exemplaires vendus à ce jour. Cette même année voit la naissance de sa fille Michèle. Paraissent aussi deux volumes de chansons en 1946 et 1947 sur des musiques de Kosma incluant un titre encore peu connu : Les feuilles mortes.
L’après-guerre est pour Prévert le temps de la reconnaissance la plus large. C’est la grande époque de Saint-Germain-des-Prés dont il devient avec Boris Vian, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir l’une des figures emblématiques. Il entame aussi un nouveau pan de sa création par la pratique régulière du collage.
En 1948, après sa chute d’un premier étage qui le plonge plusieurs jours dans le coma, il s’installe à Saint-Paul de Vence et ne revient à Paris qu’ en 1955. Il a pour voisin, Cité Véron, Boris Vian. En 1957, la galerie Maeght organise la première exposition de ses collages. C’est aussi avec cette technique qu’il compose en 1966 le volume Fatras.
En 1971, Jacques Prévert et son épouse Janine se retirent en Normandie. Leur fille Michèle donnant naissance, en 1974, à une petite Eugénie, il connaît alors le bonheur d’être grand-père, avant de disparaître trois ans plus tard des suites d’un cancer du poumon.
Qu’il s’agisse de textes très brefs ou de longues accumulations, Jacques Prévert affranchit ses poèmes-chansons des traditionnels refrains-couplets en vers réguliers rimés. Il use du langage le plus quotidien qu’il vivifie par d’inattendues jongleries avec les mots. Il plante ses banderilles contestataires avec une redoutable efficacité: “Notre-Père qui êtes aux cieux, restez-y!”
Quelques cinq cent collèges et lycées de France portent de nos jours le nom du “cancre” Prévert. Comment le monde scolaire, élèves et enseignants, serait-il resté indifférent aux invitations ludiques de En sortant de l’école et de Page d’écriture ou à l’humour de son bestiaire ? Mais cette popularité, pour sympathique qu’elle soit, a son revers. Elle rejette dans l’ombre sa critique virulente des exploiteurs de tout poil et de leurs chiens de garde.
De sa protestation publique — il n’a alors que dix-sept ans — contre le passage à tabac de soldats qui chantent l’Internationale et À Craonne sur le plateau, à ses textes de soutien, en 1953 à Henri Martin, en 1971 à Angela Davis, c’est le même Prévert qui n’a de cesse d’offrir “ à ceux qui s’aiment” et aux autres des messages de généreuse liberté. Bernard Ascal
Jacques Prévert et la chanson
L’un des auteurs les plus importants de la chanson du XXième siècle, Jacques Prévert, présente une double anomalie : d’une part il a écrit très peu de paroles de chansons à l’exception de celles devant accompagner un film et, d’autre part, ses textes n’ont aucunement respecté le moule strict et toujours en vigueur qui réclame l’alternance des couplets et refrains ainsi que l’usage d’une versification régulière.
Ce sont les compositeurs et les interprètes qui vont s’emparer de ses poèmes et faire que plus de 500 d’entre eux deviennent des chansons.
Après Christiane Verger qui, la première, met en musique un texte de Prévert suivent en 1933 Hanns Eisler pour Vie de famille et Histoire du cheval, en 1934 Germaine Tailleferre pour La chanson de l’éléphant, Wal-Berg pour Embrasse moi que la chanteuse Florelle enregistre la même année, en 1934 et 1935 Louis Bessières pour Marche ou crève et La chanson des sardinières ( deux titres qu’interprète sur scène le Groupe Octobre).
Aussi la voie « chanson » est-elle déjà largement ouverte lorsqu’a lieu, en 1935, la rencontre de Prévert et Joseph Kosma et qu’ils signent leur première œuvre À la belle étoile. Plus de 80 compositions suivront avant leur rupture en 1951. De 1936 à 1945, la liste des chansons de Prévert s’étoffe à mesure que paraissent les films. Elle permet, la paix revenue, en parallèle à l’immense succès du recueil Paroles, la multiplication des spectacles et des enregistrements. En 1945, le récital de Germaine Montero à Paris comporte 10 titres de Prévert. En 1949, Catherine Sauvage enregistre 12 de ses chansons, les Frères Jacques 9, puis en 1951 Juliette Gréco grave 6 titres. En 1953, l’entier d’un 25 cm (14 plages) est consacré aux « Chansons de Jacques Prévert ».
Auparavant, en janvier 1948, Cora Vaucaire a enregistré Les feuilles mortes, suivi en 1949 par Yves Montand puis Jacqueline François, par Edith Piaf en 1950 dans sa version américaine Autumn leaves. Le titre devient un succès de la chanson internationale, repris par Franck Sinatra et Nat King Cole — la version de Roger Williams aux USA se vend à plus de 2 millions d’exemplaires —, puis un standard de jazz gravé par Erroll Garner, Stan Getz, Miles Davis, Ahmad Jamal, etc…On dépasse aujourd’hui les six cents versions différentes ! En France, c’est avec le millionième disque vendu des Feuilles mortes que Yves Montand reçoit en 1954 son premier Disque d’Or.
En 1954, Jacques Prévert enregistre 20 poèmes accompagnés à la guitare par son ami Henri Crolla. Un deuxième ensemble de 11 poèmes suivra en 1960,quelques mois avant la disparition du musicien.
En 1962, Yves Montand grave 15 chansons de Prévert, en 1974 Serge Reggiani fait paraître 22 textes puis en 1975 sont publiées 12 chansons dont les musiques sont signées Sebastian Maroto.
La disparition du poète le 11 avril 1977 n’entraîne aucun fléchissement de l’intérêt, ni côté public, ni côté interprètes. Ainsi, en 1978, paraît « Jacqueries » de Catherine Ribeiro, en 1979 l’album de la chanteuse japonaise Megumi Satsu, puis en 1991 la dernière réalisation de Catherine Sauvage « Démons et merveilles ». En 1996, c’est au tour de Magali Noël — créatrice de nombreuses chansons de Boris Vian — d’enregistrer 17 titres connus dont 12 inédits, précédant la parution, en 1999, de 10 autres chansons inédites par Vanina Michel. En 2000, 1’album « Je suis comme ça » de Lio regroupe 14 titres puis en 2001 sort le CD de 17 textes mis en musique par Philippe-Gérard dans une interprétation de Nicolas Reggiani.
Ce phénomène de reconnaissance populaire, pour exceptionnel qu’il soit, n’est pas unique en France puisqu’au milieu de la décennie soixante, sous l’impulsion de Léo Ferré puis de Jean Ferrat, un autre poète assistera à la transmutation par dizaines de ses poèmes en chansons. Il s’agit de Louis Aragon qui, soixante années plus tôt, à Neuilly, rue Saint Pierre jouait avec un autre enfant : Jacques Prévert. Ils avaient quatorze- quinze ans à eux deux. Bientôt « dix-sept » !
Bernard Ascal
Bibliographie sélective
Œuvres poétiques
1946 Paroles (Gallimard)
1946 Histoires (Le Pré aux Clercs)
(en collaboration avec André Verdet)
1951 Spectacle (Gallimard)
1955 La pluie et le beau temps (Gallimard)
1992-1996 Œuvres complètes (Gallimard – La Pléiade)
(édition en 2 volumes établie et annotée par Danièle Gasiglia-Laster et Arnaud Laster)
Biographie
1900-1977.
Né en 1900 dans une famille de condition modeste, Jacques Prévert a deux frères : Jean, son aîné de deux ans et qui meurt de la typhoïde en 1915, et Pierre son cadet de six ans. Sa scolarité interrompue en 1914, il est employé dans un grand magasin. Incorporé en 1918, il rencontre Yves Tanguy et Georges Duhamel (le futur créateur de la « Série Noire ») et se lie d’amitié avec eux. Libérés de l’armée, les trois amis s’installent au 54 rue du Château qui devient l’un des foyers des surréalistes. C’est là qu’est mis au point le jeu du « cadavre exquis ». En 1928, Prévert qui n’a pratiquement encore rien écrit, répond à deux sollicitations : celle du danseur Pomiès, pour lequel il crée Les animaux ont des ennuis que Christiiane Verger met en musique, celle de son frère Pierre qui l’entraîne à participer à son premier film Souvenirs de Paris. Dès lors, il ne cesse plus d’écrire.
S’éloignant en 1930 d’André Breton, il rejoint de 1932 à 1936 le groupe de théâtre « Octobre » qui se produit dans la rue ou les usines et lui compose des sketches, des chœurs parlés, des pièces liées à l’actualité…
Il est reconnu comme scénariste à partir de 1935 ; Le crime de Monsieur Lange (sur ce tournage il rencontre Joseph Kosma) Drôle de drame (1937) Quai des Brumes (1938) Le jour se lève (1939) Les visiteurs du soir (1942) Les enfants du paradis (1945). Ses poèmes, chantés par Marianne Oswald et Agnès Capri sur de petites scènes, sont diffusés confidentiellement, tel cet ensemble ronéotypé par des lycéens de Reims qui sert de base au recueil Paroles, édité en 1946 par René Bertelé. Le succès est immédiat et considérable : plus de deux millions d’exemplaires vendus à ce jour. Cette même année voit la naissance de sa fille Michèle. Paraissent aussi deux volumes de chansons en 1946 et 1947 sur des musiques de Kosma. Le tandem Prévert-Kosma signera plus de quatre-vingts titres dont Les feuilles mortes. Cette chanson, enregistrée par Cora Vaucaire en janvier 1948, par Montand en mai 1949, par Edith Piaf en 1950 pour sa version américaine – Autumn leaves – devient un succès de la chanson internationale repris par Frank Sinatra et Nat King Cole, puis un standard de jazz gravé par Erroll Garner, Stan Getz, Miles Davis, Ahmad Jamal, etc…Plus de deux cents versions différentes en disque !
L’après-guerre est pour Prévert non seulement le temps de la reconnaissance littéraire mais aussi celui de la pratique régulière du collage. Après un grave accident, il s’installe en 1948 à Saint-Paul-de-Vence. Il revient à Paris en 1955 où s’organise en 1957, à la galerie Maeght, la première exposition de ses collages. C’est avec cette technique qu’il compose en 1966 le volume Fatras.
En 1971, Jacques Prévert et son épouse Janine se retirent en Normandie. C’est là qu’atteint d’un cancer du poumon, il décède en 1977.
Qu’il s’agisse de textes très brefs ou de plus vastes proportions, Jacques Prévert affranchit ses poèmes-chansons des traditionnels refrains-couplets en vers réguliers rimés. Il use du langage le plus quotidien qu’il vivifie par d’inattendues jongleries avec les mots. Il plante ses banderilles contestataires avec une indiscutable efficacité : « Notre-Père qui êtes aux cieux, restez-y ! »
Quelque cinq cents collèges et lycées de France portent de nos jours le nom du « cancre » Prévert. Comment le monde scolaire, élèves et enseignants, serait-il resté indifférent aux invitations ludiques de En sortant de l’école et de Page d’écriture ou à l’humour de son bestiaire ? Mais cette popularité, pour sympathique qu’elle soit, a son revers. Elle rejette dans l’ombre sa critique virulente des exploiteurs de tout poil et de leurs chiens de garde.
De ses dix-sept ans où il proteste publiquement contre la passage à tabac de soldats qui chantent l’Internationale et A Craonne sur le plateau jusqu’à son texte de soutien à Angela Davis dans les années soixante-dix, c’est le même Prévert qui n’a de cesse d’offrir « à ceux qui s’aiment » et aux autres des messages de généreuse liberté.
Jacques Rabemananjara
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