Liste des produits et biographie de SONNY BOY WILLIAMSON
Aleck Miller (né à une date incertaine, entre 1894 et 1912, possiblement le 5 décembre 1899 - mort le 25 mai 1965), également connu sous les noms de Sonny Boy Williamson II, « Rice Miller », « Willie Williams », « Willie Miller », « Little Boy Blue », « The Goat » et « Footsie », est un harmoniciste, chanteur et compositeur de blues de nationalité américaine.
Rice Miller naît dans la plantation Sara Jones près de Glendora (en) dans le Mississippi. Sa date de naissance reste incertaine : Miller prétend dans ses dernières années être né le 5 décembre 1899, mais il a auparavant donné d'autres dates dans la première décennie du xxe siècle et en outre sa pierre tombale mentionne comme date de naissance le 11 mars 19081 ; David Evans, enseignant en musique spécialiste du blues, prétend même qu'il serait né en 19122, année qui semble cependant tardive au regard des autres éléments de sa biographie.
Miller vit et travaille avec son beau-père, Jim Miller, qui est métayer ainsi qu'avec sa mère, Millie Ford, jusqu'au début des années 1930. Puis, il voyage dans le Mississippi et l'Arkansas et rencontre Blind Lemon Jefferson, Big Joe Williams, Elmore James et Robert Lockwood Jr.. C'est également au cours de cette période, qu'il joue avec Robert Johnson et développe son style musical ainsi que sa façon désinvolte de se produire sur scène. Willie Dixon se souvient, en effet, avoir vu Rice Miller avec un harmonica amplifié à Greenville dans le Mississippi dans les années 1930 avec lequel il captive l'auditoire en jouant, par exemple, sans les mains en tenant son harmonica entre sa lèvre supérieure et son nez.
Miller vit alors à Twist dans l'Arkansas avec la sœur de Howlin' Wolf, Mary Burnett, et en profite pour apprendre à Wolf l'harmonica (Williamson fera plus tard pour Chess Records une parodie de Howlin' Wolf intitulée Like Wolf). En 1941, Miller est embauché dans l'émission King Biscuit Time (en), l’un des plus célèbres programme sur le blues, sur la radio KFFA (en) à Helena (Arkansas) avec Lockwood.
Le propriétaire, Max Moore, l'engage sous le nom de Sonny Boy Williamson, pensant apparemment à l'harmoniciste et chanteur du Tennessee, John Lee Williamson. Alex Miller prétendra avoir été le premier à utiliser ce nom et certains pensent même que la prétendue naissance de Miller en 1899 est une ruse pour convaincre le public qu'il était assez vieux pour avoir utilisé ce nom avant John Lee Williamson (né en 1914). Quelle que soit l'origine de son nom, Miller devient à partir de là Sonny Boy Williamson et Lockwood et le reste du groupe deviennent les King Biscuit Boys.
Le premier enregistrement de Williamson date de 1951 pour Lillian McMurray du label Trumpet Records (Mississippi). Cependant, lors de la faillite de Trumpet Records en 1955, le contrat de Sonny Boy est transféré aux créditeurs qui le vendent à Chess Records à Chicago (Illinois).
Williamson enregistre environ 70 chansons pour Chess Records entre 1955 et 1964. Dans les années 1960, il parcourt l'Europe durant les beaux jours du British blues où il enregistre avec The Yardbirds et The Animals. C'est pendant sa tournée au Royaume-Uni à cette époque qu'il adopte le chapeau melon et qu'il transporte son harmonica sur scène dans une mallette, ce qui deviendra son signe distinctif. Au cours de cette tournée, il blesse un homme au cours d'une bagarre et quitte donc le pays rapidement.
Dans les années 1940, Williamson épouse Mattie Gordon, qui reste sa femme jusqu'à sa mort le 25 mai 1965 (ou le 23 d'après sa pierre tombale) à Helena dans l'Arkansas.
Il participe à la tournée American Folk Blues Festival en 1963 et 1964.
Succès
Parmi ses succès, on peut noter : Fattenin' Frogs for Snakes, Don't Start Me To Talkin', Keep It To Yourself, Bye Bye Bird, Nine Below Zero, Help Me, Your Funeral and My Trial, Bring it on Home (reprise par Led Zeppelin) et le moins célèbre Little Village, dans lequel on retrouve un dialogue avec Leonard Chess, patron de Chess Records.
De nombreux groupes anglais et américains ont repris ses chansons : Eyesight to the Blind a été utilisée dans l'opéra-rock des Who : Tommy, entre autres..
De plus, il porte toujours des tenues bien plus élégantes qu'il ne peut s'offrir et sa tournée en Europe lui permet même d'ajouter à sa panoplie un costume noir et son célèbre chapeau melon.
wikipédia
SONNY BOY WILLIAMSON
L'année 1940 résonne de bien funeste manière dans les pays européens submergés par le joug nazi. De l'autre côté de l'Atlantique on vit encore sous des retombées plus bénéfiques, celles du New Deal mis en place par l'administration Roosevelt. Les Etats-Unis ne sont pas en guerre et, plus que jamais, règnent alors le spectacle, le divertissement, le cinéma, la musique... Dans ce domaine, entièrement au mains des Blancs, prospèrent les orchestres swing de Glenn Miller, Tommy Dorsey, Benny Goodman, Artie Shaw, Bob Crosby, Harry James... tandis que ceux de Count Basie, Chick Webb, Jimmy Lunceford ou Cab Calloway défendent âprement la grande musique noire; Duke Ellington atteint l'un des sommets et le public noir raffole de Fats Waller, de Slim & Slam, des Mills Brothers et des Ink Spots.
Plus loin, plus bas, dans l'angle mort des projecteurs, au détour de quelques sombres rues, résonnent d'autres sons à l'intérieur de petites tavernes, clubs modestes ou sordides bistrots : c'est le monde du blues, celui qui s'anime quotidiennement dans tous les ghettos. Le blues est aussi un marché qui représente une quantité appréciable de disques produits et vendus par les grandes compagnies en direction exclusive du public noir : ce sont les race records, une catégorie commerciale qui possède aussi ses "vedettes", Tampa Red, Big Bill Broonzy, Walter Davis, Lil Green, Memphis Minnie, Washboard Sam, Blind Boy Fuller... et Sonny Boy Williamson. Presque tous sont basés à Chicago, là où s'organisent les rencontres, les orchestres, les séances de studio sous la houlette de producteurs comme Lester Melrose, responsable du blues chez RCA, maison pour laquelle Williamson enregistre en exclusivité.
Les Etats-Unis ne sont pas (encore) en guerre et pourtant les échos de celle qui se déroule en Europe et en Asie retentissent jusqu'au fin fond du South Side de Chicago. Sonny Boy Williamson est le premier à écrire un blues sur le thème de la guerre alors que les classes les moins élevées de la communauté noire, confrontées
quotidiennement aux problèmes matériels, sociaux et raciaux, sont réputées ne pas s'intéresser aux évènements extérieurs. Ce lucide et magistral démenti, War Time Blues, est gravé lors de l'unique et mémorable séance de l'année 1940 réalisée avec le concours du grand pianiste Joshua Altheimer qui apporte une dynamique rythmique, un poids, une densité et un son nouveau qui se marie à merveille avec le chant et le jeu d'harmonica du leader. D'un seul coup, et la comparaison est frappante avec les séances précédentes (cf. Vol.I, Blues Collection 157602), la musique de Sonny Boy bascule, change d'époque sans pour autant perdre ses racines profondément rurales et sans qu'y soit ajoutés d'autres instruments mélodiques. I Been Dealing With The Devil et les deux suites à Decoration Day et Early In The Morning, autres chefs-d'oeuvre gravés le même jour, préfigurent clairement les nouvelles orientations du Chicago Blues qui surgiront juste après la guerre.
La maladie puis le mort précoce d'Altheimer ne permettront pas de renouveler l'expérience, ce qui renforce le caractère historique de la renconte. Désormais, puisque Sonny Boy Williamson ne dirige pas de formation régulière, préférant travailler dans les clubs avec leurs accompagnateurs-maison ou des orchestres constitués pour l'occasion, c'est avec l'excellent pianiste Blind John Davis, musicien de studio versatile et de grande compétence, qu'il va effectuer ses futures séances discographiques. Et s'il accompagne encore ses vieux amis Yank Rachell et Big Joe Williams sur leurs propres disques, ceux-ci possèdent un style rural apparemment trop marqué pour figurer désormais sur les productions du chanteur-harmoniciste.
Ainsi, ce sont Big Bill Broonzy, avec qui il se produit souvent en public, et le très fin guitariste Charlie McCoy qui sont invités à participer, avec John Davis, à deux des trois séances organisées en 1941. Si la première privilégie encore les blues exécutés sur tempos lents, la seconde fait une belle part aux morceaux plus vifs comme I'm Gonna Catch You Soon, bâti sur un original schéma de seize mesures, ou Sloppy Drunk Blues, thème "alcoolique" qui trouve ses origines chez Lucille Bogan et Leroy Carr et dont Sonny Boy va faire une version de référence. Enfin le 11 décembre 1941, alors que les Etats-Unis sont encore sous le choc de l'attaque de Pearl Harbor survenue quatre jours plus tôt, ce qui va précipiter leur entrée dans le conflit mondial, Sonny Boy Williamson enregistre plusieurs beaux blues comme Black Pant(h)er Blues, Broken Heart Blues d'après Sleepy John Estes et My Black Name Blues qui deviendra un classique, tandis que Washboard Sam apporte son swing impressionant dans I Have Got To Go (où l'on entend Charlie McCoy en solo).
Blind John Davis, très en verve dans Come On Baby And Take A Walk, et Big Bill, cette fois à la guitare électrique, participent, le 30 juillet 1942, à l'unique séance de disques que réalise Sonny Boy cette année-là. Il était temps : le lendemain, le 31, les portes des studios se ferment partout aux Etats-Unis, conséquence du Petrillo Ban, la grève décrétée par la Fédération des musiciens qui va se prolonger jusqu'en novembre 1944, interdisant tous les enregistrements commerciaux.
Au tournant des années 40, Sonny Boy Williamson est, avec Big Bill Broonzy, le bluesman le plus populaire de la scène musicale chicagoane. Révéré comme une sorte de héraut par le prolétariat du South Side, il est entouré de nombreux admirateurs parmi lesquels de jeunes musiciens qui se pressent autour de lui pour jouer en sa compagnie ou recevoir des conseils qu'il prodigue d'ailleurs volontiers. Sa femme Lacey Belle (dont la plume intervient dans de nombreux textes de chansons et que Sonny Boy en retour cite volontiers : voir Western Union Man) et lui-même sont connus et appréciés pour leur accueil, leur gentillesse et leur générosité. Ainsi le chanteur-harmoniciste n'hésite-t-il pas à engager de nouveaux venus comme Sunnyland Slim, Jimmy Rogers, Johnny Young et le futur Muddy Waters, jeunes bluesmen encore inexpérimentés fraîchement débarqués dans la Cité du Vent mais dont le jeu fortement imprégné du Sud Profond ne peut que le séduire. Ce sont eux qui seront les artisans du nouveau Chicago Blues qui va éclore après la guerre et la grève -ces deux événements d'importance inégale mais spécifique qui se produisent en même temps vont signifier des changements profonds dans les musiques afro-américaines. Sonny Boy se produit continuellement dans les clubs de Chicago : Ruby's Tavern, Triangle Inn, Plantation Club, Chicken Shack, Sylvio's... ainsi que dans l'Indiana, état voisin. Sa renommée est telle que la station de radio KFFA à Helena, dans l'Arkansas, engage en 1941 pour son émission "King Biscuit Time", un certain Rice Miller, chanteur-hamoniciste, qui déclare s'appeler Sonny Boy Williamson et qui fera par la suite sous ce pseudonyme une brillante carrière.
En 1942, Sonny Boy Williamson engage le pianiste Eddie Boyd, lequel restera son accompagnateur régulier jusqu'à la fin. En décembre 1944, il est le premier bluesman a franchir les portes de studios à peine rouverts après deux ans et demi de grève. Un monde neuf se profile, où les nombreux espoirs, en particulier pour la communauté noire, vont vite s'accompagner de nouvelles épreuves. Le blues est toujours au coeur des événements quotidiens. Mais Sonny Boy, dont le style à la fois accompli et enraciné s'accommode à merveille des sonorités agressives des jeunes bluesmen, n'aura guère le temps de prendre les commandes du nouveau mouvement musical : dans la nuit du 1er juin 1948, après avoir quitté le Plantation Club où il se produit chaque soir, le grand bluesman est assassiné par des inconnus alors qu'il rentre chez lui.
De cet évènement passé presqu'inaperçu car, hélas, banalement représentatif de la violence quotidienne du ghetto, naîtra plus qu'une légende : à 34 ans, John Lee "Sonny Boy" Williamson entre dans l'histoire de la musique populaire à la fois par ses blues, ses disques, ses disciples et une aura demeurée présente près d'un demi-siècle plus tard.
Jean Buzelin.
1940 was a sombre year in Europe, with a large slice of the continent subjected to Nazi occupation. Over on the other side of the Atlantic, however, things were brighter, as America, not yet at war, still enjoyed the benefits of the Roosevelt administration’s New Deal. American show business, entirely under the control of Whites, was thriving, and the swing bands of Glenn Miller, Tommy Dorsey, Benny Goodman, Artie Shaw, Bob Crosby and Harry James duly continued to prosper. For the Blacks, the orchestras of Count Basie, Chick Webb, Jimmie Lunceford and Cab Calloway were valiantly defending their corner, while the renowned Duke Ellington orchestra stood at one of its many peaks. Other artists popular with black audiences were Fats Waller, Slim & Slam, the Mills Brothers and the Ink Spots.
Meanwhile, in the remoter, darker corners of American cities, tucked away in more or less shady nightspots, there reigned another kind of music, the blues, the everyday music of the ghettos. For all the modesty of the surroundings in which the blues thrived, the genre did represent a sizeable portion of a substantial record market, more than sufficient incitement for the big companies to feature so-called Race Series in their catalogues. And all these series had stars of their own, among them Tampa Red, Big Bill Broonzy, Walter Davis, Lil Green, Memphis Minnie, Washboard Sam, Blind Boy Fuller and — our man of the moment — Sonny Boy Williamson. Nearly all these artists were based in Chicago, and it was there that the various studio groups were assembled and recorded, the whole operation under the watchful eye of producers such as Lester Melrose of RCA, the company with which Sonny Boy Williamson was under exclusive contract.
Although America had not as yet been drawn into World War II, disturbing news of war in Europe and Asia had nevertheless made its mark in the depths of Chicago’s South Side, witness Sonny Boy’s own War Time Blues, the first such piece on the subject. This masterly performance provides convincing proof that the poorest of Blacks, although beset by the material, social and racial problems of their everyday existence, were by no means ignorant, as so often portrayed, of events in the outside world. War Time Blues was recorded at Sonny Boy’s sole session of 1940, a memorable date that finds pianist Joshua Altheimer offering magnificent support.
Altheimer’s dense, solid, rhythmically dynamic piano — a new sound on the blues scene — blends marvellously with the singing and harmonica-playing of the leader. At one single stroke (as a comparison with earlier sessions will reveal — see Volume 1 on Blues Collection 157602), Sonny Boy’s music has undergone spectacular change. Now the reflection of a more modern era, it nevertheless remains true to its profoundly country roots, forgoing the temptation to add other frontline instruments. Other masterpieces recorded that same day — I Been Dealing With The Devil and the follow-up versions of Decoration Day and Early In The Morning — clearly foreshadow the orientation of postwar Chicago Blues.
Illness and the consequent premature death of Altheimer unfortunately meant the experience would never be repeated, hence making this particular session doubly significant. Sonny Boy — who did not run a regular group, preferring to work the clubs with the backing of house-bands or pick-up outfits — now began to record with Blind John Davis, an excellent pianist and versatile studio musician. And although the singer-harmonicist did continue to accompany his old friends Yank Rachell and Big Joe Williams on their dates, their primitive country-style was apparently considered too old-fashioned for them to be reinvited onto his sessions.
Consequently, it was Big Bill Broonzy, a frequent partner on live engagements, and Charlie McCoy who joined Blind John Davis on two of Sonny Boy’s three 1941 sessions. Whereas the first of these concentrates on slow blues, the second features more up-tempo numbers such as the novel, 16-bar I’m Gonna Catch You Soon and Sloppy Drunk Blues. This latter piece had earlier been a feature number of both Lucille Bogan and Leroy Carr, but this Sonny Boy version quickly established itself as the number-one rendering.
The third session of that year came on 11 December, a mere four days after the savage Japanese attack on Pearl Harbour that immediately dragged a shocked America into the war. On this occasion, Sonny Boy recorded several more beautiful blues, among them Black Pant(h)er Blues, Sleepy John Estes’ Broken Heart Blues and, a future classic, My Black Name Blues. In a change of mood, I Have Got To Go provides Washboard Sam with a fine opportunity to swing and also offers solo space to Charlie McCoy.
Blind John Davis, in tremendous form on Come On Baby And Take A Walk, and Big Bill Broonzy, now on electric guitar, provide the backing on Sonny Boy’s lone recording session of 1942. It took place on 30 July, just one day before American studios were forced to close their doors as a result of the so-called Petrillo Ban. This enforced halt to all commercial recording activity, imposed by a discontented Federation of Musicians, would last for well over two years, until November 1944.
In these early 1940s, Sonny Boy Williamson, along with Big Bill Broonzy, was by far the most popular artist on the Chicago blues scene. Revered by the black working-class population of the South Side, he was ever surrounded by admirers. Among these were numerous young musicians seeking advice or help (always willingly given), or the opportunity of playing in his company. The blues-star’s wife, Lacey Belle, wrote many of the words for his songs, and her presence in his life is sometimes mentioned in performance, witness Western Union Man. Certainly, she and Sonny Boy were widely known for their hospitality, generosity and kindness. It thus need hardly surprise that Sonny Boy never hesitated to give newcomers their chance: men like Sunnyland Slim, Jimmy Rogers, Johnny Young and the future Muddy Waters. All were young, inexperienced bluesmen freshly arrived in the Windy City, bringing with them their native, Deep South blues. Yet these were the selfsame men who would engineer the new Chicago Blues, a phenomenon all set to hit the country as war and recording ban ended almost simultaneously, sparking profound changes in the Afro-American musical landscape.
During the intervening years, Sonny Boy was kept constantly busy, whether in Chicago (at Ruby’s Tavern, the Triangle Inn, the Plantation Club, the Chicken Shack and Sylvio’s) or the neighbouring state of Indiana. His renown was such that, when the KFFA radio station in Helena, Arkansas, took on a singer-harmonicist for its “King Biscuit Time” programme in 1941, the artist in question, a certain Rice Miller, promptly called himself Sonny Boy Williamson ! And he went on to build a brilliant career for himself under this illustrious pseudonym.
In 1942, Sonny Boy engaged pianist Eddie Boyd, who would remain his regular accompanist to the end. And as soon as recording-studio doors reopened in December 1944 after the ending of the ban, Sonny Boy was the first bluesman to record. Although the world had now changed, any optimism on the part of Blacks would soon be tempered by new realities, and the blues were destined to remain a meaningful part of their daily lives. Regrettably, Sonny Boy, whose polished yet earthy blues-style was so admirably compatible with the more aggressive sounds of modern bluesmen, would barely be granted the time to take over the reins of the new movement. During the early hours of 1 June 1948, on his way home from his nightly engagement at the Plantation Club, he was murdered by unknown assailants.
This tragic death, a sadly banal occurrence midst the endemic violence of the ghetto, passed almost unnoticed. But it did create something more than just a legend. At the age of 34, John Lee “Sonny Boy” Williamson had ensured his place in the history of popular music. The proof? His blues, his records, his disciples and his aura are still with us today, nearly half a century later.
Adapted from the French by Don Waterhouse
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