Liste des produits et biographie de Bill COLEMAN
BILL COLEMAN
Tous les amateurs de jazz savent bien aujourd'hui que William "Bill" Coleman est né le 4 août 1904 à deux pas d'une ville appelée Paris, dans le Kentucky (USA). Ils savent aussi que ce Paris-là ne l'emballant pas plus que ça, il eut envie très jeune de connaître le "vrai Paree", celui qui se trouve dans le département de la Seine (France). Tout cela, il le raconte dans un sympathique livre de souvenirs, paru l'année-même de sa disparition le 25 août 1981.
Et son rêve, il finit par le réaliser. En 1933, il n'y eut qu'un passage éclair, une simple prise de contact. Mais deux ans plus tard, ce fut Paris pour de bon et pour un bout de temps ! En somme, il était normal de commencer cet album par les deux premières faces que Bill enregistra sous son nom, Georgia On My Mind et What's The Reason, puisque c'est Paris qui lui donna cette chance, le 24 janvier 1936. Ce n'était qu'un petite firme pas spécialement riche et, pour l'accompagner, il n'eut droit qu'à son compatriote le pianiste Herman Chittison et au bassiste bien français Eugène "Gégène" d'Hellemmes. Mais c'était tout-de-même un bon début. Et puis, ces deux faces n'ayant à peu près jamais été rééditées depuis l'époque, c'est aussi un bon début de disque.
Ce n'est pourtant pas à Paris que Bill Coleman avait fait ses premières armes dans les studios. C'est à New York, évidemment, comme tout le monde. Sauf ceux qui ont commencé du côté de Chicago - Louis Armstrong, l'une de ses idoles, par exemple. D'abord, avant les studios, il y a eu l'apprentissage, pas toujours drôle, en la bonne ville de Cincinnati, où s'était fixé la famille. Il y avait là, comme presque partout en Amérique en ces jours hélas complètement révolus, des tas de jeunes gens bourrés de talent et qui en voulaient. J.C. Higginbotham et Edgar Hayes, futurs tromboniste et pianiste (respectivement) faisaient partie du lot (en fait de Lot, sur ses vieux jours Bill Coleman préféra le Gers, mais cela n'a rien à voir). Bref, quand on n'est pas riche, qu'on n'a aucune chance de le devenir un jour, qu'on a envie de voir à Paris si on y est bien et qu'on a la peau noire aux Etats-Unis d'Amérique dans les années vingt, il n'y a qu'un moyen pour parvenir à ses fins : se faire musicien. Bon musicien de préférence. Afin que des chefs d'orchestre inaccessibles, parfois engagés pour des tournées lointaines puissent de temps en temps songer à vous... En 1919, Will Marion Cook et un gigantesque spectacle sont, comme ça, allés à Londres, bientôt suivis par l'Original Dixieland Jazz Band. En 1925, il y eut l'orchestre de Sam Wooding à Berlin et, peu de mois après, la Revue Nègre à Paris... Alors pourquoi pas ?..
Pourquoi pas ? Bien sûr, mais même quand on commence à savoir jouer du piston, pour l'instant (1923-26), les tournées, elles se résument par quelques baloches dans le secteur ou par des routes poussièreuses dans des camions à l'agonie, avec les gars de Clarence Paige ou la bande à Wesley Helvey. En 1927, grande chance, Bill se rallie à l'ensemble des frère Scott (Cecil le saxophoniste et Lloyd le batteur). On rame encore, mais on finit par intéresser les caïds du Savoy Ballroom de New York qui, justement, cherchent des petits jeunes de province, capables de satisfaire leur clientèle blasée (et, en plus, ils coûtent moins cher, les petits jeunes de province). Leur musique, un peu fruste mais enthousiaste, ne déplait pas. Et puis, ce gars à la trompette qui joue d'une façon si fine... Le 19 novembre 1929, une maison de disques (pas la moindre !) leur fait enregistrer quatre faces. On en trouvera deux ici (celle où Coleman joue en soliste) : Lawd, Lawd et Springfield Stomp. Bill est à son affaire certes, mais les autres se débrouillent plutôt bien eux aussi. Il est vrai qu'ils se nomment Frankie Newton (également trompettiste) et Dickie Wells ! Eux ils enregistrent pour la première fois. Mais Bill, lui, a déjà visité d'autres studios deux mois plus tôt. Luis Russell, pianiste, ex-membre des "Dixies Syncopators" de King Oliver, futur accompagnateur de Louis Armstrong, possède en 1928-29 un orchestre et son premier trompette lui a fait faux bond. Alors, il récupère en catastrophe Bill pour deux séances d'enregistrement. Pas question, naturellement, que celui-ci joue soliste. Et pourtant, il le fait sur Feeling The Spirit et, la semaine d'après, sur Broadway Rhythm. Ce sont là ses vrais premiers disques, même si son nom ne figure pas sur l'étiquette. Deux ans plus tard, il rendra le même service à Don Redman, en panne de "premier". Mais Bill ne restera pas plus chez Redman que chez Russell : décidément, Henry Allen, le trompettiste-vedette dans l'une et l'autre formation tirait trop la couverture à lui!
Ensuite, de crise (économique) en galères diverses, d'écoles de danse en engagements bidons, de grandes amours en petits coups de gnole pour faire passer le tout, Bill Coleman vivotte à New York de 1930 à 1933. Cette années-là, alors qu'il ne s'y attend plus, Lucky Millinder, chef d'orchestre en renom et au surnom bien choisi, lui propose quelques mois au casino de Monte-Carlo ! Monte-Carlo, c'est tout près de Paris. C'est qu'il a bien failli refuser, l'animal, parce qu'il était amoureux ! Finalement, l'amour du métier l'a emporté sur l'amour tout-court. Et Bill est venu en Europe. D'abord à Monte-Carlo puis, enfin, à Paris. Cette fois-là, il n'y a pas eu de disques, mais il y a eu des boeufs en compagnie de deux compatriotes, vieux Parisiens d'adoption, le trompettiste Arthur Briggs et le pianiste Freddie Johnson.
Le retour au pays ne fut pas trop triste, puisque Bill retrouva très vite de l'ouvrage, d'une part dans la bonne grande formation de Teddy Hill (voir le "Jazz Archives" n° 52 -EPM 157012- qui réunit l'intégrale des enregistrements de cet orchestre), où il eut comme voisin de pupitre le jeune et bouillant Roy Eldridge et, d'autre part, auprès du dodu Fats Waller, grand maître du piano stride, jovial amuseur et amateur de boissons fortes. Fin 1934 et début 1935, une dizaine de faces furent gravées avec le "Rhythm" récemment fondé par Fats. Believe It Beloved, Dream Man, You Fit Into The Picture et surtout I'm Hundred Per Cent For You ainsi que les deux versions de Baby Brown (la chantée et l'instrumentale), comptent parmi les meilleures réussites : Bill est vraiment en possession de sa sonorité si originale, si chantante ; le phrasé est souple, le style élégant. Bill Coleman, cette fois, est mûr pour le voyage. Le voyage, il aura lieu à l'automne de 1935, quand le danseur/chanteur/trompettiste Freddie Taylor, chargé de diriger une moyenne formation à la "Villa d'Este" (pas en Italie, à Paris -mais pas très loin tout-de-même de la rue de Rome), débarque à New York afin de recruter l'équipe en question. Bill est immédiatement dans le coup. Pourtant, il n'enregistrera semble-t-il jamais avec Taylor (lequel avait déjà gravé quelques titres auparavant et participera l'année suivante, en invité, à deux séances du Quintette du Hot Club de France). Cependant, dès la fin novembre Coleman pénètre pour la première fois dans un studio parisien et participe à l'enregistrement de trois faces sous la houlette de l'étonnant jeune pianiste Garnet Clark, en la compagnie du clarinettiste George Johnson, du bassiste June Cole et d'un bizarre guitariste manouche répondant au nom de Django Reinhardt. Star Dust est sans doute la plus réussie de ces faces.
Georgia et What's The Reason, de janvier 1936, sont, on l'a dit, les premiers titres que Bill réalise sous son nom. Ils sont suivis, huit jours plus tard, de quatre nouvelles cires, une (I'm In The Mood For Love) en duo avec Herman Chittison, une deuxième en trio, enfin deux autres (Joe Louis Stomp et Coquette) avec un contingent de l'orchestre de la Villa d'Este (dont l'intéressant guitariste argentin Oscar Aleman, au style diamètralement opposé à celui de Django). Pour Coleman, ses enregistrements avec Fats Waller lui avaient servi de passeport, mais ces initiales gravures parisiennes constituent, selon ses propres termes, ses "vrais premiers disques".
Des disques il y en aura bien d'autre à Paris (ainsi qu'à Hilversum, en Hollande), durant les trois années que Bill Coleman passera en Europe -une Europe à laquelle, d'ailleurs, il fera quelques infidélités en allant jouer aux Indes (1936-37) ! Dès le printemps 1936, ayant intégré le grand orchestre de Willie Lewis -la meilleure des formations noires américaines à Paris en ce temps-là-, Bill participe à toute les séances de celui-ci. L'amusant Sing, Sing, Sing et Sweet Sue, pris sur un tempo inhabituel, donnent une bonne idée autant de la valeur du groupe que de celle du trompettiste en particulier. Enregistré près de deux ans plus tard, The Maid's Night Off est extrait de la séance hollandaise de l'orchestre. Outre son travail régulier chez Lewis, Bill est parfois l'invité de musiciens français comme Django Reinhardt et Alix Combelle. En contrepartie, lorsque c'est autour de lui qu'une séance s'organise -c'est le cas en novembre 1937 et en septembre 1938-, il fait en sorte qu'Américains et Français puissent jouer de conserve. C'est ainsi que Stéphane Grappelli, Joseph Reinhardt, June Cole et Ted Fields sont à ces côtés dans Bill Street Blues, tandis que Django, Christian Wagner et Jerry Mengo lui donnent la réplique (ainsi qu'au saxophoniste-clarinettiste Frank "Big Boy" Goudie) sur Big Boy Blues. Pendant l'été de 1937 également, Bill est l'invité (avec Django) de ses anciens collègues de l'orchestre Teddy Hill de passage à Paris avec la revue "Cotton Club". Quelques faces, publiées alors sous le nom du tromboniste Dickie Wells, figurent dans le "Jazz Archives" n°59, consacré à Django et ses amis américains (EPM 157862). Toutefois, la séance la plus bizarre est, sans conteste, celle du 26 septembre 1938, où un contingent de la bande à Willie Lewis accompagne la chanteuse autrichienne Greta Keller. Celle-ci fait davantage, sans doute, penser à Marlène Dietrich qu'à Ella Fitzgerald, mais les choses ne s'en passèrent pas moins fort bien, et les deux chansons, Goodbye To Summer et I'm Gonna Lock My Heart, ressortissent tout à la fois de la curiosité, de la rareté et de la réussite. De toute façon, les chanteuses de cabaret et les gens du jazz se sont souvent trouvés sur la même longueur d'onde.
En revanche, ce n'était plus tellement le cas entre Bill Coleman et son chef, Willie Lewis. Et ce qui devait arriver arriva ! Bill et quelques copains (Chittison, Joe Hayman, Fletcher Allen, Billy Burns...) s'embarquèrent début décembre 38 presque clandestinement pour Alexandrie. L'aventure se prolongea jusqu'en mars 1940. Puis, pour des raisons n'ayant que d'assez lointains rapport avec la musique, il fallut bien rentrer à la maison. C'est un bateau italien, le "Saturna", qui se chargea du transport. Le voyage dura onze jours.
A peine rentré, Bill enregistra avec le clarinettiste Joe Marsala, puis fut réquisitionné par Benny Carter, chez qui il avait joué en 1933 et qu'il avait retrouvé en France vers 1937. Ainsi grava-t-il le 20 mai 40 OK For Baby, alors que les choses commençaient à vraiment tourner à la catastrophe pour son Paris chéri !.. Mais, comme le dira peu de temps après un certain général McArthur, il était sûr qu'il reviendrait...
D.N.
Few French jazz-fans are today unaware of the fact that trumpeter Bill Coleman was born near a little town called Paris (on 4 August 1904), in the American state of Kentucky. And that, early in life, one of his dreams was to visit the the “real Paree”, the one Americans tend to refer to as “Paris, France”. All of which he recounts in an interesting autobiography published a matter of weeks before his death on 25 August 1981.
As destiny would have it, he was going to realise his dream a year or so before his 30th birthday, although this first trip would leave little time for making anything more than a lightning acquaintance with the French capital. Two years later, however, he would be back, this time for a lengthy stay. And since it was Paris that gave him his first opportunity to record under his own name, on 24 January 1936 to be precise, it seemed appropriate to open the present album with the two titles recorded that day, Georgia On My Mind and What’s The Reason, two sides hardly ever reissued since their initial appearance. The firm that gave him his opportunity was only a small concern of limited means, so the up-and-coming trumpeter had to be content with a trio format, with compatriot Herman Chittison lending support on piano and French bassist Eugène D’Hellemmes providing the rhythmic and harmonic foundation.
This was by no means Bill Coleman’s first visit to the studios, for he had already recorded in a variety of settings in New York. But before arriving at these first modest landmarks in his career, he had gone through a tough apprenticeship in what had, during early childhood, become his home city of Cincinnati. During his many years of learning the trade, he no doubt often aspired to be part of the many glamorous tour parties setting sail for Europe: Sam Wooding’s trip to Berlin or the “Revue Nègre” visit to Paris, for example. But for the time being (1923-26), touring, for Bill Coleman, still meant small-time gigs in sleepy towns at the end of long, dusty roads — as sideman in such groups as those of Clarence Paige or Wesley Helvey.
In 1927, things began to look up, with Bill joining the orchestra led by brothers Cecil and Lloyd Scott. Although still struggling to earn its stripes, here was an outfit right on the verge of landing an engagement at New York’s renowned Savoy Ballroom, an enterprise always on the lookout for fresh — and, preferably, inexpensive — talent to attract its blasé audiences. For the Savoy, good young bands from the provinces, such as this Scott brothers’ crew, always had the added advantage of being available on the cheap. The band, though still a little rough, was full of enthusiasm, and it did after all have this fine, subtle trumpet man in its ranks. All in all, enough of an attraction for one of the recording giants of the day to invite it to record four sides at a session set up for 19 November 1929. The two cuts on which Bill Coleman solos — Lawd, Lawd and Springfield Stomp — are both included here.
Bill turns in some impressive work, but so do a couple of his companions: a trumpeter by the name of Frankie Newton and a trombonist called Dickie Wells, here taking part in their first recording session. Our young Kentucky Parisian, on the other hand, had made his studio début a couple of months earlier, when pianist Luis Russell, ex-sideman of the King Oliver Dixie Syncopators and future partner of Louis Armstrong, had been hunting around for a last-minute replacement for his regular lead-trumpet. The answer to his problem, for a couple of sessions, had been this young Bill Coleman, who even managed, against all the odds, to grab himself some solo space on two titles, Feeling The Spirit and Broadway Rhythm. Little matter that the Coleman name did not appear on the labels: these were his very first records. Two years later, Bill would render a similar service to the Don Redman orchestra, also suddenly deprived of their regular lead, but his stay here proved just as short-lived as with Russell. The solo-trumpet star on both occasions was none other than Henry “Red” Allen, an artist no doubt more than intent on defending his patch!
Following the two relatively prestigious studio outings with the Scott brothers and Luis Russell, economic crisis began to bite, and Bill Coleman spent most of the next three years (1930-33) hopping from big romance to small gig and back again. Then, just when least expected, up popped bandleader Lucky Millinder with the offer of a chair in his orchestra for a four-month engagement at the Monte Carlo Casino. Yes, Monte Carlo, no less — and so close to Paris! Yet Bill, totally consumed by his latest love affair, all but turned the offer down! Luckily, his head grabbed control of his heart before it was too late, and off he set for Europe: first stop Monte Carlo, and then Paris. Although this first trip produced no recording sessions, Bill did get the opportunity to jam with a couple of compatriots then already resident in France, trumpeter Arthur Briggs and pianist Freddie Johnson.
The return home continued in the same encouraging vein, with Bill landing two attractive engagements: the one alongside the young, seethingly hot Roy Eldridge in the Teddy Hill orchestra (see “Jazz Archives” No. 52, on EPM 157012, a CD collection of this outfit’s entire output); and the other with the mightily swinging little combo led from the piano-chair by the jovial, hard-eating, hard-drinking Thomas “Fats” Waller. In late 1934 and early 1935, as trumpet man in Fats’ popular “Rhythm”, Bill recorded some ten sides. The most successful of these are included in the present collection: Believe It Beloved, Dream Man, You Fit Into The Picture, the marvellous I’m Hundred Per Cent For You and two takes (one vocal, one instrumental) of Baby Brown. Bill — his phrasing supple, his style remarkably elegant — shows he is already in full possession of that clear, ringing tone so much his trademark. No doubt about it: now artistically mature, he is more than ready to undertake the extensive travels so long his ambition.
Those travels would begin in the autumn of 1935 when dancer-singer-trumpeter Freddie Taylor landed in New York with the specific mission of assembling a band for the well-known Paris nightspot, the Villa d’Este. Straight into the line-up went Bill Coleman, although it would seem he never got round to recording with Taylor. No matter. As early as that November 1935, Bill made his first excursion into the Paris studios: as member of a group assembled around an astonishing young pianist by the name of Garnet Clark. With him in that same line-up were clarinettist George Johnson, bassist June Cole and a weird gypsy guitarist bearing the unusual name of Django Reinhardt. Star Dust is probably the most successful cut. Almost exactly a month later, in January 1936, came those first two titles under his own name (Georgia and What’s The Reason). Just one week later still, there followed four further sides. One of these, I’m In The Mood For Love, is a duo with pianist Herman Chittison; a second was a trio performance; and the two others, Joe Louis Stomp and Coquette, were made by a contingent from the Villa d’Este orchestra. This particular group also gives us an opportunity to hear a highly interesting Argentinian guitarist — stylistically quite the opposite of Django Reinhardt —, Oscar Aleman. As for Bill Coleman himself, he considered his records with Fats had been his passport, but that these initial Paris efforts were his “first real records”. And there were many more to come — including some made in Hilversum, Holland — over the three years Bill spent in Europe, this despite a longish absence in 1936-37 playing with the Leon Abbey orchestra in India.
By the spring of 1936, Bill had joined Willie Lewis and His Entertainers, at that time the best black band in Paris. Apart from when absent on that Indian trip, he took part in all Lewis’s recording sessions from this period. The amusing Sing, Sing, Sing and the unusually-paced Sweet Sue give a good idea both of the quality of the group and the talent of its trumpet soloist. Recorded nearly two years later, The Maid’s Night Off is a sample of the same band’s Dutch output. Besides his regular work with the Lewis outfit, Bill Coleman was not only frequently invited to record as sideman with French musicians such as Alix Combelle and Django Reinhardt, but was also given sessions of his own. On these occasions, he would return the compliment and put a number of French musicians in his band, making his groups genuine Franco-American affairs. Such was the case in November 1937: on Big Bill Blues, he enjoys support from Stéphane Grappelli, Joseph Reinhardt, June Cole and Ted Fields; and on Big Boy Blues, shared with Louisiana reedman Frank “Big Boy” Goudie, it is the turn of Django, Christian Wagner and Jerry Mengo to be in on the act.
Earlier that year, during the summer of 1937, Bill (together with Django) had been invited by his former colleagues of the Teddy Hill orchestra — appearing in Paris with the “Cotton Club” revue — to take part in a session for release under the name of trombonist Dickie Wells. A few of the resultant sides were included in an album devoted to Django and his American friends on “Jazz Archives” No. 59, EPM CD 157862. The most unusual session, however, is undoubtedly the one that took place on 26 September 1938, on which a contingent from the Willie Lewis outfit accompanies Austrian singer Greta Keller. This young lady may perhaps be more in the mould of Marlene Dietrich than of Ella Fitzgerald, but the session nevertheless turns out a good one, and its two songs — Goodbye To Summer and I’m Gonna Lock My Heart — attract as much by their quality as by their rarity. Yet further proof that nightclub singers and jazz players often operate on the same wavelength!
In contrast, any such instinctive understanding was now beginning to desert the all-American relationship between Bill Coleman and Willie Lewis. In the end, Bill’s frustration reached such proportions that he and a few buddies (Chittison, Joe Hayman, Fletcher Allen and Billy Burns) suddenly upped camp in December 1938 and absconded to Egypt, where they worked in Alexandria and Cairo until March 1940. When they then decided to head back to America, it was not for any musical motives, but because of the spreading tentacles of war. No sooner had Bill reset foot on his home territory than he was called in to record with clarinettist Joe Marsala. He was then eagerly snapped up by Benny Carter, with whom he had already worked back in 1933, and had again met in Paris in 1937. While Bill was recording OK For Baby with the Benny Carter orchestra in New York on 20 May 1940, across on the other side of the Atlantic in his beloved Paris, the Germans by now on the doorstep, things were looking grim indeed. However, destiny was going to see to it that Bill Coleman’s Paris adventure was by no means over.
Less