Ibrahim Richard Btesh, alias Richard Anthony, né le 13 janvier 1938 au Caire (Égypte) et mort le 19 avril 2015 à Pégomas (Alpes-Maritimes), est un chanteur français.
Pionnier du twist en France et importateur de rock, il est surnommé « le père tranquille du rock » et compte plus de six cents titres enregistrés et plus de cinquante millions de disques vendus4. Il a enregistré des titres dans six langues : français, anglais, allemand, espagnol, italien et arabe.
Biographie
Le père de Richard Anthony, Edgar Btesh, de confession israélite et originaire de la province d'Alep en Syrie (à l'époque sous mandat français depuis 1918), est un industriel dans le textile en Égypte. Sa mère Marguerite, dite Margaret, d'origine anglaise, est la fille de Samuel Shashoua Bey, consul honoraire d'Irak (officiellement indépendant depuis 1930) à Alexandrie. Le jeune Richard passe une enfance « dorée » en Égypte, mais la montée du nationalisme obligera sa famille à l'exil. D'abord en Argentine puis en Angleterre. À neuf ans, il intègre le prestigieux Brighton College où il sera soliste de la chorale.
Son premier passage télévisé sera aux actualités ; à onze ans, il est présenté au maréchal Montgomery comme meilleur élève en préparation militaire d'Angleterre.
À treize ans, il arrive en France, en 1951, et entre au lycée Janson-de-Sailly de Paris. Sa petite sœur, Valérie, fera partie de Tangerine, un groupe folk français des années 1970, et continuera plus tard une carrière solo sous le pseudonyme de Manu Le Prince, chanteuse reconnue pour ses reprises de classiques brésiliens.
Après son baccalauréat et le début de ses études de droit, il refuse de suivre ses parents à Milan, préférant rester avec Michelle, rencontrée sur les bancs du lycée et qui deviendra sa première épouse, avec qui il aura trois enfants : Nathalie, Jérôme et Joanne. Il devient représentant de commerce en réfrigérateurs tout en jouant du saxophone dans les clubs de jazz ; il se produit notamment les jeudis soir au Vieux-Colombier dont le patron, Claude Wolf, est le mari de Petula Clark.
En 1958, influencé par la pop anglophone qu'il connaît bien (polyglotte parlant six langues)a, Richard Anthony décide d'adapter ce nouveau son à des textes français. Il enregistre You Are My Destiny de Paul Anka et Peggy Sue de Buddy Holly et fait le tour des maisons de disques sans dire qu'il en est le chanteur, il se décide à l'avouer devant l'enthousiasme des directeurs artistiques. Il prend comme nom d'artiste la réunion de ses deux prénoms de l'état civil, la firme Columbia Records lui donne sa chance mais ces deux titres passent inaperçus. Jacques Poisson alias Jacques Plait, futur producteur et directeur artistique de Joe Dassin, est le premier à le faire signer dans une maison de disques.
Il doit attendre son troisième 45 tours avec Nouvelle Vague, une reprise du Three Cool Cats des Coasters, pour connaître le succès à vingt ans, et atteindre la septième place du hit-parade. Suit alors une série de tubes, enregistrés entre Paris et Londres, dont le célèbre J'entends siffler le train, en 1962, qui reste un de ses plus gros succès français. Cette année-là, il est pendant vingt et une semaines le numéro un des ventes avec les titres La Leçon de twist et J'entends siffler le train.
Les médias de l'époque mettent en concurrence les deux plus gros vendeurs de disques, Johnny Hallyday et lui, leurs fans respectifs se déchirent, en viennent souvent aux mains et saccagent les salles de concert. Pourtant, en privé, ils sont les meilleurs amis du monde.
En 1964, il est à nouveau numéro un avec À présent tu peux t'en aller, reprise d'I Only Want to Be with You de la britannique Dusty Springfield. Au rythme de trois cents galas par an, il décide de passer son brevet de pilote. Il a été le premier chanteur à adopter l'avion privé, plus rapide et moins dangereux que la route, comme mode de déplacement ; il en acquiert un, comme le chanteur Marcel Amont, qu'il pilote lui-même pour ses tournées, embarquant musiciens et matériel. Il rejoint ainsi, dès qu'il le peut, sa famille dans ses villas de Saint-Tropez ou de Marbella, sa maison de la vallée de Chevreuse ou son chalet à Crans. Il se fait construire un hôtel à la Jamaïque où il s'accorde quelques moments de vacances.
En France, en 1965, il est de nouveau en tête des palmarès avec Je me suis souvent demandé, une adaptation d'une chanson belge (en néerlandais) de Bobbejaan Schoepen, il en fera aussi un hit en Argentine sous le titre A veces me pregunto yo.
À cette époque, il vit entre Marbella où réside sa famille et Londres où il enregistre aux studios Abbey Road en même temps que les Beatles avec qui il s'est lié d'amitié. Il sera le premier artiste européen dont la puissante Motown achètera les droits pour les USA avec le titre "I don't know what to do" enregistré à Londres et paru sur l'album n°5 de 1965
Il figure sur la « Photo du siècle » regroupant quarante-six vedettes françaises du yéyé en avril 1966.
En 1967, Guy Bontempelli écrit des paroles sur le Concerto d'Aranjuez de Joaquín Rodrigo, et Aranjuez, mon amour devient un de ses plus grands succès (no 1 en France et en Espagne, no 3 en Grèce et au Brésil, n°8 en Argentine...)8. Ce titre est resté pour lui sa plus grande fierté, son compositeur ayant refusé toute adaptation, c'est sans l'accord de sa maison de disques de l'époque qu'il l'enregistre sur ses deniers personnels avec l'orchestre philharmonique de Londres. Il va le présenter lui-même à Joaquín Rodrigo, à Madrid, et obtient sa permission de le diffuser..
Fatigué par plus de dix ans de tournées et ne s'adaptant pas à la mode montante du disco, son succès s'épuise dans les années 1970 ; après son tube Le Sirop Typhon, Richard Anthony s'éloigne une première fois du public et divorce d'avec Michelle. Voulant profiter de la vie, il s'installe avec Josiane Pabion (Iris Franck) pendant quatre ans à Saint-Paul-de-Vence, voisin d'Yves Montand et de Simone Signoret. Josiane et lui ont un fils, Julien Pabion.
Il atteint la seconde place des ventes en France en 1974, avec Amoureux de ma femme (une reprise de la chanson italienne Nessuno mi può giudicare de Caterina Caselli) et, en 1978, après l'album Non Stop, il s'installe à Los Angeles avec sa nouvelle femme Sabine et leurs trois enfants Xavier, Alexandre et Cédric[réf. souhaitée] pour y faire de la production. Il veut à présent exporter des mélodies françaises pour le public américain. Il y produit notamment Indian Summer, adaptation anglaise de L'Été indien de Joe Dassin. Il y enregistre aussi un album en anglais resté inédit jusqu'à maintenant.
Il revient en France en 1982 pour quelques mois mais se fait rattraper par le fisc pour un redressement fiscal sur « éléments de train de vie », ce qui l'amène à passer quatre jours à la maison d'arrêt de Pontoise en 1983.
À la fin des années 1980, il divorce de Sabine et s'éloigne une nouvelle fois du public. Il part s'installer sur la Côte d'Azur où il a un grave accident de bateau l'obligeant à rester alité plusieurs semaines, Elizabeth, son infirmière, devient sa dernière compagne.
En 1993, la firme EMI sort un coffret de trois cents de ses chansons, qui redonne à Richard Anthony l'envie de revenir sur scène. Il sort le titre La Barrière des générations, enregistré en Belgique, et fait un retour sur les plateaux de télévision, l'émission Sacrée Soirée lui offre une spéciale Richard Anthony au cirque d'Hiver de Paris.
En 1994, il enregistre la collection Atlas Spéciale Chansons Françaises. En 1996, il réenregistre ses tubes pour la France mais aussi pour l'Espagne avec l'album Sentimental .
En 1997, il publie son autobiographie aux éditions Michel Lafon, Il faut croire aux étoiles, d'après le titre d'une de ses chansons.
En 1998, il fête ses quarante ans de carrière au Zénith de Paris et reprend Victoire je t'aime, en hommage aux Bleus, et le rap Pas innocents pour les discothèques.
En 2010, sort la deuxième édition de son autobiographie intitulée Quand on choisit la liberté. Il fait à l'occasion plusieurs passages télévisés dont une des meilleures audiences de l'année pour l’émission de Mireille Dumas où il avouera avoir vaincu un cancer du côlon.
Après avoir souffert en 2010 d'un cancer du côlon, Richard Anthony meurt le 19 avril 2015 à l'âge de 77 ans à Pégomas (Alpes-Maritimes), des suites d'un cancer généralisé. Lors de son dernier séjour à l'hôpital, il avait souhaité rentrer chez lui pour mourir près des siens. Ses obsèques ont lieu le 24 avril 2015 à Cabris, dans l'intimité familiale.
Liste des principales chansons de Richard Anthony
Tu m'étais destinée (1958), adaptation de You Are My Destiny, de Paul Anka.
Peggy Sue (1958), adaptation de Buddy Holly
Suzie Darling (1958) adaptation du Susie Darlin' de Robin Luke
La do da da (1958), adaptation de …
Personnalités (1959), adaptation de Personality, de Lloyd Price
J'ai rêvé (1959), adaptation de Dream Lover, de Bobby Darin
La Rue des cœurs perdus (1959), adaptation de Lonesome Town, de Rick Nelson
Nouvelle Vague (1959), adaptation de Three Cool Cats, des Coasters
Pauv' Jenny (1959), adaptation de Poor Jenny, des Everly Brothers
Jéricho (1959), adaptation de Battle of Jericho, traditionnel et Mahalia Jackson
Tu parles trop (1960), adaptation de You Talk Too Much, de Joe Jones
Clémentine (1960), adaptation … de Bobby Darin
Le Petit Clown de ton cœur (1960), adaptation de Cathy's Clown, des Everly Brothers
Itsi bitsi petit bikini (1960), adaptation de Itsy Bitsy Teenie Weenie Yellow Polkadot Bikini, de Brian Hyland
Je suis fou de l'école (1960), adaptation de Swingin’ School, de Bobby Rydell
Roly poly (1960), adaptation de Doris Day
Dis-lui que je l'aime (1961), adaptation de Somebody to Love, de Bobby Darin
Ça tourne rond (1961), adaptation de African Waltz, de Johnny Dankworth et Cannonball Adderley
Fiche le camp, Jack (1961) adaptation de Hit the Road Jack, de Ray Charles
Noël (1961)
Dis à Laura (1961), adaptation de Tell Laura I Love Her, de Ricky Valance (en)
Belle-maman (1961), adaptation de Mother in Law, de Ernie K-Do
Trois en amour (1961), adaptation de D in Love, de Cliff Richard
Tu peux la prendre (1961 ou 1962), adaptation de You Can Have Her, de Roy Hamilton
Avec une poignée de terre (1961), adaptation de A Hundred Pound of Clay, de Gene McDaniels
Let's Twist Again (1961), adaptation de Hank Ballard & His Midnighters ou Chubby Checker
Tu ne sais pas (1961), adaptation de You Don’t Know, d'Helen Shapiro
Sa grande passion (1961), adaptation de His Latest Flame, d'Elvis Presley
Ne t'en fais pas mon vieux (1962), adaptation de A Little Bit of Soap, des Jarmels
Ya ya twist (1962), adaptation … de Lee Dorsey
Le Vagabond (1962), adaptation de The Wanderer, de Dion
J'irai twister le blues (1962), adaptation de Twistin’ To The Blues, de Buddy Greco
Reviens vite, mon amour (1962), adaptation de Lover, Please, de Clyde McPhatter
J'irai pleurer sous la pluie (1962), adaptation de Crying in the Rain, des Everly Brothers
C'était plus fort que tout (1962), adaptation de I Can’t Stop Loving You, de Ray Charles
La Leçon de twist (1962), version chantée de l'instrumental Twisting the Twist, de Jerry Mengo (alias Teddy Martin)
Délivre-moi (1962), adaptation de Unchain my Heart, de Ray Charles
J'entends siffler le train (1962), adaptation de 500 Miles, d'Hedy West
Ne boude pas (1962) adaptation de Take Five, de Paul Desmond pour le Dave Brubeck Quartet
Faits pour s'aimer (1962), adaptation de Desafinado, de João Gilberto
Loin (1962), adaptation de Greensleeves, des Brothers Four
Donne-moi ma chance (1963), adaptation de Too Late to Worry, de Babs Tino
On twiste sur le locomotion (1963), adaptation de Twistin' to the Locomotion, de Teddy Randazzo
En écoutant la pluie (1963), adaptation Rhythm of the Rain, des Cascades
C'est ma fête (1963), adaptation de It's My Party, de Lesley Gore
Tchin tchin (1963), adaptation de Cheat Cheat, de Johnny Cymbol
Les garçons pleurent (1964), adaptation de Boys Cry, de Kane Eden
Et je m'en vais (1964), adaptation de Then He Kissed Me, des Crystals
Ce monde (1964), adaptation de Il mio mondo, d'Umberto Bindi
À présent tu peux t'en aller (1964) adaptation de I Only Want to Be with You, de Dusty Springfield
À toi de choisir (1964), adaptation de Swinging on a Star, de Bing Crosby 1944
Oui, va plus loin (1964) adaptation de Walk On By, de Burt Bacharach et Hal David
Écoute dans le vent (1964), adaptation de Blowin' in the Wind, de Bob Dylan
La Corde au cou (1965) adaptation de I Should Have Known Better, des Beatles
Il te faudra chercher (1965), adaptation de Keep Searchin’, de Del Shannon
Je me suis souvent demandé (1965), adaptation de Ik heb me dikwijls afgevraagd de Bobbejaan Schoepen
Au revoir mon amour (1965), adaptation de Goodbye My Love, des Searchers
En attendant (1965), adaptation de In the Meantime, de Georgie Fame
Comment fait-elle ? (1965), adaptation de Concrete and Clay, de Rushmore
Jamais je ne vivrai sans toi (1965), adaptation de Io che non vivio senza te, de Pino Donaggio
Autant chercher à retenir le vent (1965), adaptation de Catch the Wind, de Donovan
Rien pour faire une chanson (1965), adaptation de Run for Your Life, des Beatles
The Night (1965), adaptation en anglais de La nuit Salvatore Adamo
Le soleil ne brille plus (1966), adaptation de The Sun Ain’t Gonna Shine Anymore, des Walker Brothers
Lundi, lundi (1966), adaptation de Monday, Monday, des Mamas & Papas
Hello Pussycat (1966), adaptation de What's New Pussycat?, de Tom Jones
Tout peut s'arranger (1966), adaptation de We Can Work It Out, des Beatles
La voix du silence (1966), adaptation de The Sound of Silence, de Simon and Garfunkel
La Terre promise (1966), adaptation de California Dreamin', des Mamas & Papas
Sunny (1966), adaptation de Bobby Hebb
Fille sauvage (1967), adaptation de Ruby Tuesday, des Rolling Stones
Nous ne sortirons qu'au printemps (1967) …
Aranjuez, mon amour (1967), adaptation du Concerto d'Aranjuez, de Joaquín Rodrigo ; paroles de Guy Bontempelli
Les Mains dans les poches (1967), adaptation de Walkin’ in the Sunshine, de Roger Miller
Le Grand Meaulnes (1967), de Jean-Pierre Bourtayre
Il faut croire aux étoiles (1967), adaptation de Let’s Go to San Francisco, des Flowerpot men
Inch'Allah (1967), en arabe, de Salvatore Adamo
Séverine (1968), adaptation de MacArthur Park, de Richard Harris
Un homme en enfer (1968) …
L'Été (1968,) de Guy Bontempelli
Les Ballons (1968), adaptation de Little Arrows, de Lee Leapy
Le Sirop Typhon (1969), adaptation du no 1 au hit-parade britannique à Noël 1968, Lily the Pink, chanté par le groupe The Scaffold
En passant la frontière (1969), adaptation de Cuando sali de Cuba, de Luis Aguilé
Les Petits Cochons (1969), adaptation de Breakfast on Pluto, de Don Partridge
L'An 2005 (1969), adaptation de In the Year 2525, de Zagger and Evans
Regarde sous ton balcon (1969), adaptation de Make Me an Island, de Joe Dolan
Bien l'bonjour (1970), adaptation de Grüezi wohl, Frau Stirnimaa!, des Minstrels
Na na hé hé espoir (1970), adaptation de Na na na na Hey Hey Kiss Me Goodbye, du groupe Steam
Il pleut des larmes (1970), adaptation de La Nalve del Olvido, de José José
Non stop (1970), adaptation de Don't Stop, de Fleetwood Mac
Señora la dueña (1970), adaptation de Lady D'Arbanville, de Cat Stevens
Et après (1971), de Salvatore Adamo
Un soleil rouge (1971), d'après Saint-Saëns
Tibo (1971), traditionnel
Maggy May (1971), adaptation de Rod Stewart
Le Rendez-vous (1972) …
Sans toi (1972), adapté de Without You, du groupe Badfinger repris par Harry Nilsson
Victoire je t’aime (1973) …
Marie Jeanne (1973) …
Amoureux de ma femme (1974), adaptation de Nessuno mi può giudicare, de Caterina Caselli
Nathalie (1975) …
Chanson de dix sous (1975) …
De la musique républicaine (1976) …
Je n'ai que toi (1976), adaptation de All by Myself, d'Eric Carmen
Voilà pourquoi je l'aime (1976) …
À l'aube du dernier jour (1977) …
New York 31 (1978) …
San Diego (1978) …
Minuit (1980), adaptation de Midnight, de la comédie musicale Cats
Los Angeles (1981) …
Elle m'attend (1983) …
T'aimer d’amour (1985) …
Barrière des générations (1990) …
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