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SARCLORET-MICHEL BÜHLER / LES TROIS...
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SARCLORET-MICHEL BÜHLER / LES TROIS...

SARCLORET-MICHEL BÜHLER / LES TROIS CLOCHES (LES CHANSONS DE GILLES)

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1 CD+ 1 DVD / SARCLORET (SARCLO) et MICHEL BÜHLER CHANTENT LES CHANSONS DE GILLES (Jean Vilar) avec Gaspard GLAUS eu piano

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SARCLORET (SARCLO) et Michel BÜHLER reprennent les chansons connues ou inédites de GILLES (Jean Vilar) accompagnés par Gaspard GLAUS au piano.
Un choix de chansons tour à tour délicates et poétiques entre poésie tendre et satire humoristique ou virulente.

 
1 Vive la vigne de chez nous
2 C'est un rien mais qui fait plaisir
3 A l'auberge du remps perdu
4 La pente du vice
5 La terrassse des Lilas
6 Dollar
7 Dame pauvreté
8 Le petit café-tabac
9 La femme du monde
10 La pinte vaudoise
11 La gonflée
12 A l'enseigne de la fille sans coeur
13 La bonheur
14 Les trois cloches

Chant  Sarcloret (Sarclo) et Michel Bühler
Paroles et Musique Jean Villard (Gilles) 

L’auteur vaudois Jean Villard dit Gilles (2 juin 1895 – 26 mars 1982) est surtout connu en France pour avoir écrit Les trois cloches, qui connut à partir de 1946 un grand succès, repris par Edith Piaf et les Compagnons de la chanson.

Il fera une grande partie de sa carrière en France en duo (Gilles et Julien) dans les années 30, entre Théâtre et chansons anarchistes et antimilitaristes, dont le succès culminera avec le Front Populaire, écouter La belle France : « Là, trop d’abondance / Ici, trop de pauvreté / Trop de différence / Son grand cœur / S’est révolté / Reprenant sa balance / A rêvé d’égalité / La rigue, la riguedondé » qui hélas redevient d’actualité. Ou Vingt ans qui parodie La Marseillaise : « Gloire et fric, Honneur et patrie / Marchands de médailles et d’orviétan / Les gosses derrière, les morts devant / Non de Dieu, si c’est ça la vie / Mesdames , Messieurs mes chers parents / La vie ne nous fait pas envie / Fallait nous laisser dans l’néant »

 On s’aperçoit que même leur façon de chanter n’est pas si démodée qu’on pourrait le penser, et rappelle nettement Les frères Jacques qui d’ailleurs interpréteront des chansons de Villard-Gilles comme Les bonnes (à prendre au deuxième degré !) ou Qu’avez-vous à déclarer, réjouissant inventaire scientifico-fiscal. 

Son cabaret Chez Gilles voit naître (sur la rive droite !), le style Rive-Gauche avec des artistes comme les Quatre barbus, Les frères Jacques, Jean-Roger Caussimon, Jacques Brel, Cora Vaucaire et des humoristes tels Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, ou Poiret et Serrault.Il continuera sa carrière en Suisse en duo avec Albert Urfer notamment, ouvrant un second cabaret Chez Gilles à Lausanne. Il finit sa carrière en Suisse en 1982, phare des jeunes chanteurs romands. Sarcloret, Michel Bühler & Gaspard  Glaus lui rendront hommage à la maturité dans ce spectacle Les trois cloches

Un choix de chansons tour à tour délicates et poétiques, voire philosophiques (À l’auberge du temps perdu, La terrasse des lilas, Dame Pauvreté), paillardes et célébrant la dive bouteille ( écouter La Gonflée, version bonus), ou implacablement satirique (La femme du monde), toujours de grande qualité. Et ce petit chef d’œuvre d’humour méchant sans avoir l’air d’y toucher, C’est un rien mais qui fait plaisir. Leur interprétation, juste, incisive, tendre ou féroce, avec quelques détails contemporains rajoutés, en fait un spectacle de haute volée. Catherine Laugier / Nos Enchanteurs

Le bonheur est chose légère
Que toujours, notre cœur poursuit
Mais en vain, comme la chimère
On croit le saisir, il s’enfuit
Il n’est rien qu’une ombre fugace
Un instant, un rayon furtif
Un oiseau merveilleux qui passe
Ravissant mais jamais captif

Paroles et Musique Jean Villard-Gilles 









J’AI JAMAIS ETE AUSSI VIEUX

A vrai dire, en 2011, Sarclo avait bien décidé d’arrêter la chanson et de se consacrer à la construction du Théâtre Thénardier, à Montreuil, car il avait investi une bonne partie de l’énergie de ses belles années à se moquer des vieux chanteurs.
Les travaux touchant à leur fin, il a observé que faire de la musique avec son fils Albert Chinet était un bonheur, d’autant que les productions de ce jeune homme lui semblaient brillantes, et que, chance significative, ce bonheur semblait partagé.

Il en ressort un opus où se superposent l’écriture d’un auteur cabossé et la fraîcheur d’un producteur talentueux, baignant dans un amour réciproque inconditionnel.

  • Au bord du Canal St Martin Circulez, y a rien à boire.
  • Félicie
    Où l’auteur raconte une adolescente un peu longue à décoffrer, très belle et pas con
  • 50 nuances de gauche
    Vous avez aimé chanter pour l’Ethiopie, vous allez adorer chanter pour la gauche
  • Qu’est-ce qu’on peut faire avec les cons Juste pour dire que ça va pas être de la rigolade
  • quatre heures
    Où l’auteur évoque sa difficulté à exprimer un engagement clair pour l’être aimé
  • Requiescat in Pace
    Où l’auteur s’exprime à l’égard des enterrements panégyriques. Il avait déjà fait ça pour Pierre Bachelet
  • Les vieilles dames de mon âge
    Où l’auteur exprime ses remords et fait ses excuses aux dames avec lesquelles il n’a pas toujours été très délicat
  • Fucking Crabe
    Chanson d’amour où la mort hulule
  • Ce que j’aime dans l’amour
    Où l’auteur tourne autour du pot pour finir dans la routine : des tendresses et des cochoncetés

10.Champions
Où l’auteur pratique la philosophie de comptoir (moins chère qu’en terrasse) pour dissimuler un sentimentalisme désuet et une petite frayeur devant son immanquable disparition prochaine

11.Gibson
Où l’auteur exprime son amitié pour un ami

12.Chanson pour Nicole
Où l’auteur ressort une vieille chanson de la boule à mites

13.Bernard
Où l’auteur apporte de très petites corrections à une ancienne chanson triste

14.Les quatre saisons (poème de Charles Cros)
Où l’auteur exprime son regret que Brassens n’ait pas mis en musique son poète préféré

J’AI JAMAIS FAIT AUSSI JEUNE

J’aime énormément la vie, comme vous probablement, et je me demandais à 25 ans qui je serais à 70, et comment je regarderais le passé, le présent et le futur.
Bizarrement, je me suis jamais posé la question de savoir si j’aurais la chance d’y arriver vivant et bien portant... J’ai une maison au Salève qui n’est pas à moi, je l’ai juste un peu sauvée pour ma famille après un incendie. Quand il y a des nuages sur la ville, souvent, depuis cette maison, on vit dans la clarté, sur la mer de brouillard. Cet endroit ne m’appartient pas, mais moi si, je lui appartiens un peu. Si mes projets étaient finis j’aurais l’impression de ne plus pouvoir monter là bas, au dessus de la brume, de ne plus pouvoir aller dans cette lumière qui lèche le Mont Blanc quand elle vous disparaît dans le dos, le faisant passer dans les bleus, les roses, les jaunes orangés et pour finir le vert et le gris.

Quand je serai mort, on pourra toujours aller voir cette lumière, et je veux bien qu’on balance mes cendres dans la gouille devant la maison, discretos...
Quand j’avais 25 ans je n’avais rien enregistré, et je n’aurais pas souhaité faire un disque avec mon père, qui n’en faisait pas non plus. Il disait plus tard : « Si on donne de l’argent à Michel, il va encore faire des disques... », et je ne pensais pas que j’aurais à 70 ans un fils qui aurait du plaisir à me faire faire ça, j’ai l’impression qu’il me tient la paille qui me sert à prendre de l’air à travers les stratus. Quand mon père a eu 70 ans il a eu cette horrible maladie dont il a eu la chance de réchapper et qui m’a fait écrire « Mon Papa », ça nous a permis de comprendre qu’on s’aimait.

Toutes choses égales d’ailleurs, ça fait un beau disque.

1. La Photo

Où l’arrangeur - fils de l’auteur - tente de renouer avec les souvenirs qu’il pourrait avoir de sa grand-mère, et où on peut s’interroger sur l’idée d’un deuil techno, ou d’une electro-tristesse
2. Le Stratagème
Où on peut juger du regard d’un millenial sur les rites de séduction des boomers (voire sur leur habitudes de répartition des tâches ménagères)

3. Bernard

Où un septuagénaire réveille une douleur d’un demi siècle, et où il tente de corriger quelques maladresses d’écriture
4. Les Kurdes
Où on examine le racisme et le génocide comme méthodes de gouvernement et de décharge émotionnelle 5. Quand tu te tires

Où l’arrangeur s’interroge sur les raisons qui ont pu pousser sa mère à rester avec son père au moins jusqu’à sa conception
6. Hootenanny
Où deux générations se rejoignent dans la moquerie à l’égard des joueurs de Caron et de Takamine

7. Eloge d’une tristesse

Où un troubadour electro prouve à son père qu’un d’jeuns peut vous faire chialer avec une guitare acoustique

8. Chanson pour Nicole

Où on se vautre dans un humanisme de bazar pour le plaisir des jolies harmonies proposées par un compositeur de talent (Jean-Christophe Maillard)
9. Mon Papa
Où on essaie de trouver de jolis habits à une chanson qu’on nous demande quelques fois

10. Pleurer dans tes Bras

Où l’auteur revisite un chagrin d’un autre siècle, et où il se révèle que grattouiller d’anciennes cicatrices n’est pas totalement déplaisant
11. Quand tu seras petite
Où le septuagénaire se réjouit à l’idée de bientôt laisser une jolie place à ceux qu’il a tenté de rendre splendides en professant un amour inconditionnel

J’AI JAMAIS ETE AUSSI SEUL

J’ai peu de regrets concernant ma vie, très peu, mais j’aurais dû apprendre à jouer de la guitare plus tôt. Aujourd’hui, j’ai le sentiment de m’y être mis à peu près convenablement, et j’ai voulu faire un disque pour celles et ceux qui me disent « Ouais tes disques, ça va, mais on aime t’entendre jouer de la gratte », alors voilà ce que ça donne.
Il y a déjà trois disques où on m’entend faire ça : Sarclosolo, un tissu de cochonneries, Michel et Denis jouent à Paris, où Denis fait de la broderie avec moi en première partie de Renaud, à l’Olympia, et Des Tendresses et des Cochoncetés, où Bob Cohen joue de la grosse guitare. Mais celui-ci montre ce que je sais faire tout seul et sauve quelques chansons supplémentaires (et avec des copains, merci à Sansev et à Nicolas Jules)

1. Champions

Où l’artiste, avec l’aide de Stef Sanseverino, essaie de montrer à son arrangeur de fils qu’il peut très bien se démerder avec sa guitare en bois.
2. Le vélo
Où l’artiste tente de faire passer pour une galéjade l’amour de zinzin qu’il porte à sa fille ainée

3. La Gibson (2)

Où l’artiste tente de dissimuler son snobisme à l’égard des vieilles guitares (qui est bien connu de son maigre public) Merci à Stef Sansev pour la guitare électrique
4. Oh...! Carol Ann...! (Inédit, chanson refusée par son producteur de fi ls)
Où l’artiste fait un effort pathétique pour se débarrasser d’une vieille rogne

La musique et la guitare sont des cadeaux de Nicolas Jules

5. D’accord

Où l’artiste dissimule un vieux chagrin dans un souffle d’harmonica

6. La petite Laine

Où l’artiste met la rime parnassienne à la disposition d’une cause noble 7. À une Chatte (poème de Charles Cros)
Où l’artiste tente d’attirer l’attention d’une académie
8. J’aime la Vie, je fais des bébés

Où l’artiste s’épanche sur son émerveillement de père, avec ce zeste de distanciation qui lui donne le sentiment d’échapper au pathos
9. L’amour, comment procéder
Où l’artiste déroule des octosyllabes concernant les exercices afférents à la reproduction des mammifères, non sans piller une des phrases marquantes de Belle du Seigneur

10. Les quatre Saisons (poème de Charles Cros)
11. Jeune Fille du caboulot (poème de Charles Cros)
12. À ma Femme endormie (poème de Charles Cros)
13. La Blessée (poème de Charles Cros)
14. Conclusion poèmes de Charles Cros)
Ou l’artiste tente de prouver que la poésie n’est pas qu’une affaire d’académie, et où il retourne sur ses enthousiasmes d’adolescent pour la chose généreuse et bien écrite. Ces chansons ont bénéficié du talent et de la gentillesse de Laurène Durantel (contrebasse) et Bruno Helstroffer (guitare et théorbe)
15. Dame Pauvreté (poème de Jean Villard ‘’Gilles’’)
Poème écrit ‘’sous’’ Hitler pour voir si ça peut servir ‘’sous’’ Poutine
16. Tiercé gagnant feat. Mélanie Depuiset
17. Bonus : qu’est ce qu’il faut faire pour une jolie fille ?

J’AI JAMAIS RIEN COMPRIS A DYLAN

“Si vous en avez l’occasion, allez voir ce gars-là ! Je l’ai vu hier et ça m’a foutu les poils.
Son Dylan est comme je l’aime.
Cru, âpre, drôle, cynique, roots, poétique, acide,

rugueux, surréaliste, bouleversant...
Un diamant pur, pas poli.
Et les guitares sonnent comme si elles venaient du fond des âges... » Frédéric Bobin

David Desreumaux dans Hexagone : « Depuis quelques temps, Sarclo s'emploie à traduire et chanter les chansons de Bob Dylan. Celles de quand il était jeune surtout. Sarclo. Dylan aussi d'ailleurs. D'autres ont essayé avant lui. Avec succès mais sans grande réussite... Sarclo s'y colle donc, et comme il l'explique avec justesse, "les traductions de Dylan, c'est comme les crottes de nez, on préfère les siennes". Pour ma part, je n'ai jamais trop supporté qu'on touche à Dylan parce que je préfère les crottes de nez de Dylan. Et puis parce que sa voix m'émeut. Oui, on peut être ému par une voix de canard. C'est possible. Mais comme la voix de notre Helvète me touche beaucoup aussi et que lorsqu'il prend un stylo il sait s'en servir le bougre, je dois dire qu'il fait mouche le Sarclo. Et puis, il a ce petit côté Dylan que j'aime tant le Sarclo. Le côté sale gosse, grosse brute au coeur tendre. Le genre de type que tu sais jamais s'il va te faire une bise ou t'en coller une.

Là, t'as le droit à deux caviars transposés de A vers B. Je ne vais pas dire que Sarclo fait du Sarclo avec Boby, parce que ça n'est pas ça. Mais tu sens que le mec a mâchouillé le texte dans tous les sens pour recréer des images, du sens, et lui conserver le côté brut et poétique initial. Bien vu Sarclo ! »

1. Everything Is Broken

Où on éprouve une certaine difficulté à traduire une chanson où, dans la langue source, l’adjectif se place avant le nom
2. Love Minus Zero - No Limit
Où on retourne sur la pointe des pieds sur les émotions imaginaires qu’on avait quand on y comprenait vraiment rien

3. 4th Time Around

Où on laisse chanter le fiston pour faire un truc à la guitare

4. Shelter From The Storm

Où on tire grassement profit des rimes qui vont avec ‘’abri’’

5. Girl From The North

Où le traducteur proteste qu’il n’y a pas de rennes aux Etats-Unis (et que pour traduire ‘’breast’’, sein propose la même rime que rein avec un peu plus de précision)
6. Not Dark Yet
Où le traducteur laisse chanter son fiston, parce qu’il fait ça mieux que lui

7. Maggie’s Farm

Où le traducteur s’emmêle un peu les pinceaux sur la dernière strophe, mais on fera pas mieux avec l’équipe qu’on est
8. I’ll Be You Baby Tonight
Où le chanteur refuse de traduire, c’est trop bon comme ça, z’avez qu’à apprendre le Dylan

9. Simple Twist Of Fate

Où le traducteur pique une rime à Francis Cabrel dont il partage l’admiration pour cette toune

10. It’s All Over Now, Oh Baby Blue

Où le traducteur se couvre de ridicule à traduire l’intraduisible, et puis pour finir il trouve que c’est pas si mal

11. Lily, Rosemary And The Jack Of Hearts

Où on se lance dans un péplum héroïque (long et plein de contradictions)

12. Mr. Tambourine Man

Où on laisse la dernière strophe en anglais, parce que c’est elle et c’est comme ça qu’elle nous a appris le peu qu’on sait sur la façon de chanter
13. Mama, You Been On My Mind
Où le traducteur, des larmes plein les mains, découvre une chanson dont chaque ligne pourrait être un douloureux mensonge ou une mordante vérité, et qu’il considère comme une grande leçon

14. Hard Rain’s Gonna Fall

Cette oeuvre a aussi été chantée en français par Nana Mouskouri, que le Seigneur l’ait en sa miséricorde... (les traductions de Dylan, c’est comme les crottes de nez, on préfère les siennes - Hugues Aufray)
15. Boots Of Spanish Leather
Richie Havens m’a fait acheter une ou deux Guild et verser des larmes avec cette chanson

16. Dirge

Pour en finir avec l’amour (Lacan - humoriste français : c’est vouloir donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas)

SARCLO - LA BIO

Sarclo, mieux connu des services de police sous son sobriquet civil de Michel de Senarclens, n'est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche. Non.

Le jour qui vint pour la première fois balayer son œil égrillard au pied de la tour Eiffel le 17 juin 1951 vit aussi une mère abusive l'abandonner au bras d'une femme du peuple, nourrice de son état, sur le large sein de laquelle il ouvrit une bouche hébétée. C'était un dimanche. Ce sein populaire et dominical en fit ce qu'il est encore aujourd'hui : un cochon, un paresseux, et peut-être un socialiste.

Happé par les migrations économiques d'un père âpre au gain, Sarcloret fut déporté en Suisse une première fois, dans l'indifférence générale, le 12 juillet 1957.

Il revint à Paris dans l'idée de soutirer sa pitance aux touristes avachis du plateau Beaubourg en les faisant s'amuser. Succès d'estime, surtout auprès de la police de Paris, qui rigole encore de sa deuxième déportation, plus musclée, entre deux bavures et un pastis.

Le 24 septembre 1980, Sarclo obtint par les poils un diplôme d'architecte et contracta un mariage tiré par les cheveux, tout en maugréant cette prophétie déplorable qui, à moins d'un miracle, devrait se réaliser sous peu : "un jour, je reviendrai triompher à Paris..."

Cette coïncidence insignifiante montre bien la foi un peu sourde de ce luthérien lubrique, qui le poussa à créer les productions Côtes du Rhône l'année suivante, devant le manque d'intérêt complet des producteurs et malgré les conseils avisés de son entourage.

C'est sous ce label qu'il fit paraître cet album au titre perclus de modestie : Les plus grands succès de Sarcloret.

Depuis ce jour, le déclin de l'industrie phonographique bat son plein.

Tout le monde connaît la suite : voguant de pataquès en sous-préfecture, ce sempiternel bienfaiteur des arts et des lettres s'en alla planter ses mots pointus dans le cœur des innombrables amis de la chanson romande que sont les Belges et les Québécois.

Après une dizaine d'albums, un prix Brassens, un calcul rénal, un million de kilomètres et quatre enfants dont la plupart sont peut-être de lui, Sarclo nous revient pour planter ses mots dans le cœur des innombrables... Ah ! ... Zut ! ... Déjà dit...


Biographie Né à Paris, sa famille s'installe à Yverdon-les-Bains en 1957 puis à Genève, où il passe son adolescence1. Sarclo suit des cours à l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) entre 1972 et 1980 où il obtient le diplôme d'architecte. Après un peu de théâtre dans son adolescence, il passe rapidement à la guitare puis à la chanson. Sarclo a quatre enfants, Coline (1985) et Chloé (1987) de Senarclens, nées d'un premier mariage avec Marie-Claire de Senarclens (née Bruckner) et Albert (1995) et Félicie (1997) Chinet, nés d'un deuxième mariage avec Léonie Chinet, alias Gaston. À la suite de ce deuxième mariage qui prit fin en 2010, il a gardé le nom de son ex femme et s'appelle désormais Michel de Senarclens Chinet. En 2003, il ouvre la cave à vin Château Carton, qu'il revend en 2005 et s'appelle désormais le Bibarium. Il commence par chanter Bob Dylan dans les bistrots de Lausanne, et y découvre que faire rire le public lui convient. D'abord cyniques, ses chansons prennent parfois un tour plus tendre. Il se produit sous le nom de Sarcloret à partir de 1979. Bien que le public commence à le suivre, le manque de producteurs en Suisse pousse Sarclo à créer sa propre maison de production : « Côtes du Rhône Production »2. L'album Les plus grands succès de Sarcloret paraît en 1981. Sa première partie lors de la tournée de Renaud en 1996 le fait découvrir du public français. Le disque Michel et Denis jouent à Paris est enregistré lors de cette tournée. Il reçoit le Prix Brassens en 1990, le Prix Miroir de la Chanson Francophone en 1999 et le Grand Prix du Festival de l'Humour de Saint-Gervais en 2000. Ses concerts et ses disques renouvellent son répertoire : les réorchestrations et les accompagnateurs diffèrent à chaque fois. Il a pu ainsi croiser Daniel Mille à l'accordéon, Denis Margadant ou Bob Cohen à la guitare, ainsi que Simon Gerber ou Le bel Hubert plus récemment. Depuis 2005, il donne plusieurs concerts avec son fils, le chanteur Albert Chinet, qui jouera par la suite en tant que batteur sur son album Gueuler partout comme un putois plusieurs années plus tard. Depuis 2007, il se produit à nouveau sous le nom de Sarcloret, pour cause d'homophonie jugée fâcheuse avec le diminutif du président français en exercice, Nicolas Sarkozy. Début 2008, il reprend les chansons de Jean Villard Gilles, dans un trio intitulée Les Trois Cloches, aux côtés de Michel Buhler et de Gaspard Glaus, mais sans le contrebassiste Léon Francioli. Toujours producteur de ses disques, il sort à l'automne 2012 un album intitulé Gueuler partout comme un putois, réalisé par son ami Napoleon Washington3. Michel de Senarclens est à l’origine du projet appelé pension Thénardier à Montreuil (93), un collectif qui se présente comme un phalanstère culturel, un groupement d’artistes qui habitent sur place et gèrent le théâtre Thénardier (http://leblogdenestor.com/pension-thenardier-montreuil/.) Discographie 1981 : Les plus grands succès de Sarcloret 1983 : Les premiers adieux de Sarcloret 1985 : Les pulls de ma poule 1987 : Les mots c'est beau 1987 : Les plus grands adieux de Sarcloret (en public) 1990 : L'amour, comment procéder... 1992 : Une tristesse bleue et grise 1993 : SarcloSolo 1994 : T'es belle comme le petit Larousse à la page des avions (compilation) 1995 : L'amour de l'amour (et la chair à saucisse) 1997 : Michel et Denis jouent à Paris (enregistrement en public) 1998 : On leur doit des enfants si doux 2001 : L'Amour est un Commerce, mais la décharge est municipale 2003 : Des tendresses et des cochoncetés 2006 : Quinzaine du blanc chez les 3 Suisses avec Simon Gerber et Le bel Hubert (CD+DVD, enregistrement en public) 2006 : À tombeau ouvert (Chansons posthumes Vol. 1) 2008 : Les Trois Cloches (chansons de Jean Villard, dit Gilles, avec Michel Bühler et Gaspard Glaus, CD+DVD) 2009 : Un enterrement de 1re Classe (coffret intégral 12 CD, avec des bonus) 2012 : Gueuler partout comme un putois 2019 : Sings Dylan (in French) 2021 : J'ai jamais été aussi vieux Wikipédia

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