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LOUIS ARAGON / J'ENTENDS J'ENTENDS

LOUIS ARAGON / J'ENTENDS J'ENTENDS

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1CD - 20 TITRES / LOUIS ARAGON  "J'ENTENDS, J'ENTENDS"   / 40 ème ANNIVERSAIRE - COLLECTION NOS ENCHANTEURS

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LOUIS ARAGON  

40 ème ANNIVERSAIRE / COLLECTION NOS ENCHANTEURS

Le CD J'entends, j'entends

1 Aimer à perdre la raison                   Trio Ayónis 
2 Il n'aurait fallu                                    Louis Capart
3 Second intermède                             Sébastien Guerrier
4 L'affiche rouge                                   Cello Woman 
5 J'entends, j'entends                           Paule André Cassidy
6 L'encore                                            Jérémie Kisling
7 La Rose Et Le Réséda                      Pierre Grammont
8 L'Étrangère                                        Sanseverino
9 Un jour, j'ai cru te perdre                   Annick Cisaruk
10 La Guitare                                       Ivan Tirtiaux
11 Un jour un jour                                 Michel Avallone
12 Elsa                                                 Helene Grandsire
13 Je Chante Pour Passer Le Temps  Antoine Sahler
14 Les ponts de Cé                              Jacques Bertin
15 Hagda ennass iychou                      Madjid Ziouane
16 J'arrive où je suis étranger              Eric Laurent 
17 Chanson de la Ricamarie                Du Vent Dans Les Bronches
18 Complainte De Pablo Neruda          Véronique Pestel
19 Discours 3                                        Pandore 
20 Il n'y a pas d'amour heureux            White Velvet

Jadis la poésie était chanson aussi sûrement que la chanson était poésie. De doctes messieurs peu enclins aux mélodies ont tout fait pour séparer l’une de l’autre. Car on ne mélange pas le lettré et le populaire, l’érudit et le bâtard, le sacré et le profane : chacun dans son pré, les rimes seront bien gardées. Les poètes peuvent prétendre à l’Académie ; les chanteurs, eux, restent à la porte, au grand dam d’un Trenet qui se rêvait en habits verts.

À la mort de Louis Aragon, en 1982, il s’est trouvé des plumitifs, bien en cours et de renom, pour, tout en célébrant le poète défunt, déplorer que celui-ci se soit permis « quelques œuvres moins ambitieuses ». Ils parlaient, vous vous en doutez, de « chansons », comme si ce fut une abomination.
Non seulement le fou d’Elsa a écrit des chansons (son recueil Les Poètes n’est-il pas divisé en parties « parlées » et « chantées » ?) mais les adaptations qui furent faites de ses poèmes, une fois élagués et remaniés (ce dès 1953 avec Il n’y a pas d’amour heureux, par Georges Brassens), à l’évidence par Léo Ferré (un album entièrement consacré à Aragon en 1961) puis par Jean Ferrat (ainsi que par, entre autres, Colette Magny, Marc Ogeret, Jacques Marchais, Catherine Sauvage, Francesca Solleville, Hélène Martin et Yves Montand) ont porté Louis Aragon aux oreilles d’un large public, populaire au sens noble du terme, tout aussi avide de poésie. En la démocratisant, la vulgarisant, la diffusant parfois aux heures de grande écoute. Aux recueils de quelques centaines d’exemplaires, le disque fit l’effet d’un microprocesseur avec ses milliers et millions d’unités. Les vers d’Aragon méritaient l’estime du peuple : c’est par la chanson qu’ils l’ont gagnée, non par l’intégrale imprimée en de luxueux volumes.
Ferré et Ferrat disparus, que reste-t-il de la chanson d’Aragon ? Ce CD, quatrième volume de la Collection NosEnchanteurs, tente à sa manière de le mesurer. Non à l’aune de prétendues stars, mais de cette vaste communauté de chanteurs, dispersés au gré de la francophonie, qui, si on daigne tendre l’oreille, irriguent notre quotidien de leur talent. En voici vingt, jeunes ou moins, autres porte-rimes, superbes interprètes. Vingt parmi beaucoup d’autres qui, à leur tour, prennent le relais et souvent posent leur propre musique sur les vers d’Aragon, dans une liberté de ton qui ne peut que faire écho à celle du poète. Quel que soit le support, physique ou numérique, ce n’est pas demain la veille qu’Aragon prendra congé de la chanson : les deux font corps constitué, leurs noces sont, je crois, inscrites dans l’éternité.

  
 

LOUIS ARAGON (1897 - 1982) Enfant naturel, élevé par sa mère dans l’ignorance totale de l’identité d’un père qui se révélera être préfet de police et ami personnel d’Adolphe Thiers, le bourreau de la Commune, Louis Aragon - bachelier à dix-sept ans - entreprend des études de médecine, à la veille de la Première Guerre mondiale. Il se retrouve alors à l’hôpital Broussais, où il fait la connaissance d’un autre étudiant, comme lui épris de poésie : André Breton. Au lendemain de la guerre, qu’il effectue comme médecin auxiliaire, il retrouve Breton qui, entre temps, s’est engagé dans l’aventure dadaïste. En 1919, avec un troisième jeune poète (Philippe Soupault), ils fondent la revue “ Littérature ” qui, jusqu’à sa disparition en juin 1924, sera le fer de lance du mouvement surréaliste. En 1920, Louis Aragon publie son premier recueil de poèmes (“ Feu de joie ”), dans lequel il pratique l’écriture automatique. Au cours des années suivantes, il alterne poésie, romans et essais ; faisant déjà preuve de cette remarquable facilité de plume qui fera de son œuvre l’une des plus riches et des plus abondantes du siècle. Une fécondité qui n’est pas sans rappeler celle de Victor Hugo ; auquel il finira, d’ailleurs, par ressembler de plus en plus, au fil des ans, à mesure que s’affirmeront le classicisme de son style, sa virtuosité métrique, son sens aigu du réalisme, ainsi que le souffle épique, les préoccupations sociales et la foi en l’homme qui sous-tendent la majeure partie de son œuvre, à partir de sa rupture avec les surréalistes, en 1931. Cette filiation évidente avec le poète de “ La légende des siècles ” sera, d’ailleurs, pleinement assumée par Aragon qui ira jusqu’à publier, en 1964, un essai intitulé “ Avez-vous lu Victor Hugo ? ” En novembre 1928, Elsa Triolet devient la compagne du poète. Désormais, cette petite femme énergique d’origine russe sera son inspiratrice suprême - et sublimée comme telle - et pèsera lourdement sur les choix idéologiques et esthétiques de son amant, auquel elle fera découvrir l’URSS et le “ réalisme-socialiste ”. Dès lors, l’ancien fondateur du mouvement surréaliste s’affirmera comme le plus classique et le plus réaliste des grands poètes français du XXe siècle. Ce qui ne l’empêchera pas de cultiver toujours une liberté de ton et un sens de l’image immédiate hérités du surréalisme, mais canalisés par une rigueur stylistique exemplaire, une aisance quasi diabolique pour se jouer des rigueurs de la prosodie traditionnelle, et une constante recherche du vrai. Si l’on ajoute à cela une musicalité parfaite et jamais prise en défaut, il devient évident que l’œuvre poétique d’Aragon était, plus que toute autre, faite pour être mise en chansons. Marc Robine Bibliographie sélective Romans et poèmes Editions Gallimard 1920 Feu de joie 1921 Anicet ou le Panorama 1922 Les Aventures de Télémaque 1924 Le libertinage 1925 Le mouvement perpétuel 1926 Le paysan de Paris 1929 La grande gaîté 1941 Le crève-cœur 1942 Les voyageurs de l’impériale 1944 Les yeux et la mémoire Aurélien 1948 Le nouveau crève-coeur 1949-1952 Les communistes 1956 Le roman inachevé 1958 La semaine sainte 1959 Elsa 1960 Les poètes 1963 Le fou d’Elsa 1966 Elégie à Pablo Neruda Editions Denoël 1934 Hourra l’Oural ! 1934 Les cloches de Bâle 1936 Les beaux quartiers Editions Seghers 1942 Les yeux d’Elsa 1945 En étrange pays dans mon pays lui-même 1947 La Diane française 1954 Mes caravanes et autres poèmes

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