Votre panier
Il n'y a plus d'articles dans votre panier
DAMIA / 1928-1933
107
8,00 €
TTC
ESE SUCCÈS 1928 à 1933 / 1 CD RÉÉDITION EPM-CHANSOPHONE
VOUS RECEVREZ UN BON D'ACHAT 10% À PARTIR DE 40 € DE COMMANDE
1928 - 1933
Dis-moi
Les nocturnes
Je voudrais que la nuit
Complainte de Mackie
Pour un seul amour
Ce n'est pas toujopurs drôle
La plus belle chanson
Amours de minuit
On ne lutte pas contre l'amour
Il ne reste rien
Mon matelot
Les inquiets
De profundis
Pour en arriver là
Complainte
J'ai bu
La garde de nuit à l'Yser
La suppliante
Chansons gitanes
La chanson des flots
Roule ta bosse
Chantez pour moi violons
Marie-Louise Damien, dite Damia ou Maryse Damia, est une chanteuse et actrice française née le 5 décembre 1889 dans le 13e arrondissement de Paris et morte le 30 janvier 1978 à La Celle-Saint-Cloud1. Très célèbre dans l’entre-deux guerres et surtout dans les années 1930, elle reste l’interprète inoubliable qui chantait les bras en croix ou posés sur la poitrine de chansons qu’elle a transformé en succès. Citons « Les Goélands», « Mon Matelot », « Le Grand Frisé », « Les deux Ménétriers », « La Veuve », « La Mauvaise Prière », « Le ciel est par-dessus le toit », (un poème de Verlaine mis en musique par Reynaldo Hahn) et de « Sombre Dimanche », chanson un temps interdite d’interprétation en public en Hongrie, en raison de son caractère supposé suicidogène.
Biographie
Ses parents sont originaires des Vosges : son père, Nicolas Damien (1853-1903) est originaire de Nonville et sa mère, Marie Joséphine Louise, dite « Fifine » Claude, (1858-1916) de Darney. Son grand-père maternel, Louis Claude, était ouvrier en fer, et sa grand-mère maternelle, Marie-Catherine Larcher, était brodeuse. Marie-Louise va souvent en vacances chez ses grands-parents maternels à Darney où ils possèdent une ferme, avant que ses parents ne s'installent à Paris où son père devient agent de police.
Peu de temps après le décès de son père, la jeune Marie-Louise Damien âgée de 15 ans, fuit la demeure parentale de Rueil pour échapper à la maison de correction4. « Je bourlinguais déjà ! », expliquera-t-elle plus tard. Très jeune, elle frôla, semble-t-il, à plusieurs reprises, la maison de correction et trouve finalement un rôle de figuration au théâtre du Châtelet, puis à la Cigale où, affublée de robes ridicules, elle danse en chantant une ritournelle acidulée « c’est nous les bonbons anglais. ».
Damia apprend à jouer à l’école du Théâtre libre. Dès 1909, elle obtient enfin un vrai rôle4 comme partenaire de Max Dearly dans La Valse chaloupée, un spectacle qui rendra populaire la valse chaloupée. En 1908, Max Dearly et Mistinguett jouent au Moulin-Rouge avec ce nouveau spectacle humoristique de danse qui remporte un franc succès4 et qu’ils projettent de jouer sur la scène du fameux Savoy de Londres4. Cependant, avant leur représentation à Londres, Mistinguett est déclarée persona non grata sur le territoire britannique pour cause d’ « indécence », au motif principal qu’elle chantait les jambes écartées. On demande alors à la jeune Marie-Louise de la remplacer au pied levé dans ce rôle de « Gigolette, fleur de printemps »4. La Valse chaloupée reprendra ensuite vers 1909 de nouveau avec Mistinguett au Théâtre des Variétés.
Damia est alors remarquée par Roberty, le mari de la « grande » Fréhel qui lui donne des cours de chant et avec lequel elle aura beaucoup plus tard une liaison.
À son retour d’Angleterre en 1911, elle débute comme chanteuse et commence à se produire sur la scène de café-concerts tels que la Pépinière-Opéra, le Petit Casino et l'Alhambra4. Elle fera aussi quelques représentations à Tabarin.
Elle devient la tête d'affiche2d’un spectacle du « caf' conc' » de Félix Mayol, de la Gaieté-Montparnasse, du Casino de Paris, de Bobino, de l'Européen, de l'Étoile. Sacha Guitry prétend qu'il lui a conseillé le fourreau noir, dessiné sa silhouette et imposé un style aux chanteuses réalistes qui lui succéderont, telles Édith Piaf et Juliette Gréco. Mais dans une entrevue radio, elle dit que l'idée de la robe noire est venue de Max Dearly. Elle impose une rupture scénique en abandonnant les décors au profit du seul rideau noir. Elle chantait sans micro, robe noire, rideau noir, elle fut la première chanteuse en noir . Son esthétique scénique s'inscrit dans l'expressionnisme et la rénovation dramatique de Jacques Copeau.
Durant la guerre de 1914-1918, elle chante au front. Après l’armistice, Damia mènera parallèlement une carrière de chanteuse et de comédienne cinématographique où elle joue souvent des rôles proche de sa situation personnelle et d’artiste.
Elle fréquente très tôt le cercle littéraire féminin et lesbien autour de la poétesse et salonnière Natalie Barney. Elle y côtoie Romaine Brooks, Gabrielle Bloch, dite Gab Sorère, Loïe Fuller avec laquelle elle part en tournée et qui lui enseigne la science des éclairages et de la lumière mais surtout celle de la mise en scène. Elle fera ainsi encore sa première apparition cinématographique dans Le Lys de la vie, le premier film de Loïe Fuller et Gab Sorère.
C’est dans ce contexte, qu’elle fait la rencontre de l'architecte, décoratrice et designer Eileen Gray, avec laquelle elle noue une relation amoureuse. Gray crée pour la chanteuse son premier fauteuil dit « à la sirène ».
L’originalité de ses chansons et la force avec laquelle elle chante son répertoire (en robe noire, sans manches, éclairée par un seul projecteur) vont rapidement en faire une très grande vedette du monde de la chanson et sa technique de présentation scénique sera reprise ultérieurement par de nombreux artistes français comme Piaf. Certes, la voix de Damia est râpeuse et irrégulière, mais on lui reconnait de donner le frisson.
« La voix ample profonde, prête à se briser pleine " de sanglots et de révolte mêlés " », selon l'expression du romancier Henri Béraud qui écrit de nombreux textes à mettre en musique, Damia dans un fourreau noir stylisé, s’illustre en chantant et en interprétant les mélodrames, les rengaines des faubourgs et ce, avant l'époque du micro, de la radio et de la télévision.
En décembre 1926, après avoir refusé plusieurs fois et pendant de nombreuses années les propositions au prétexte que sa voix gravée sur cire était déformée, elle prend conscience que le public demande à posséder ce nouvel objet de fétichisme musical1qu’est le disque enregistré. Son succès sur scène à l’époque est tel qu’on voulait avoir un bout de Damia chez soi. Elle se laisse donc finalement convaincre par la maison de disque Odéon d’enregistrer ses premiers disques EP 78 tours qui sortiront début 1927. À cette époque , la firme de disques odéon inaugure l’enregistrement électrique fraichement importé des États-Unis, une innovation fondamentale qui va révolutionner le marché du disque et la carrière de Damia. Dès 1927, elle va enregistrer la plupart de ses nouvelles créations, comme le confirme Francesco Rapazzini, auteur de la biographie "Damia, une diva française". Après 2 années passées chez Odéon, elle va signer brièvement pour quelques disques chez Pathé et Perfectaphone, puis Damia fait son entrée chez Columbia, une marque anglo américaine nouvellement implantée en France avec une filiale française et dont « la qualité d’enregistrement surpasse toutes ses concurrentes ».
Si les premiers enregistrements sont jugés décevants : sa voie est nasillarde et les orchestrations sont mauvaises, en revanche à partir de 1930, elle devient la compagne du directeur artistique de la Columbia, Jean Bérard et elle devient une fervente adepte des enregistrements de disques.
Elle deviendra petit à petit l’interprète inoubliable qui chantait les bras en croix ou posés sur la poitrine2 de chansons à texte qu’elle transforme en succès publics : « Mon Matelot », « Le Grand Frisé », « Les Ménétriers », « La Veuve », « La Mauvaise Prière », « Le ciel est par-dessus le toit », (un poème de Verlaine mis en musique par Reynaldo Hahn). « Les Goélands» de Lucien Boyer restera sa chanson fétiche sur scène jusqu’à la fin de sa carrière.
Au début du cinéma parlant, nombre de producteurs de cinéma français font naturellement appel aux grandes gloires du music hall, pour jouer dans des films agrémentés de chansons. La technique sonore est hélas encore rudimentaire, et le résultat s’avère rarement réussi9. Pourtant en 1930, Damia enchaine quelques rôles tragiques marquants très proches de sa destinée personnelle et d’artiste. Elle joue une chanteuse mourante, rôle principal de «Tu m’oublieras» puis le personnage de Sola, rôle principal de Sola (1931), 2 films d’Henri Diamant Berger, toujours de Diamant Berger. Dans ce film, elle y joue le rôle d’une chanteuse déchue qui finit sa carrière dans un cabaret minable de Singapour. Elle préfère renoncer au jeune homme qui l’aime follement, mais celui-ci, va la tuer et se suicider après9. Sa prestation cinématographique fut bien jugée par la critique, même si on la trouva trop âgée pour le rôle9. Elle fait aussi une apparition remarquable dans l’excellente adaptation d’un roman de Simenon, La Tête d’un homme (1932) encore en chanteuse camée, égrainant une « complainte » désespérée.
Dans les années 1930, elle poursuit encore sur sa lancée discographique en enregistrant « C'est mon gigolo» de L. Casucci, A. Mauprey, J. Lenor; « Le grand frisé» de L. Daniderff, E. Ronn; « Tu m'oublieras» de J. Lenoir, H. Diamant Berger; « La chaîne» de L. Daniderff, E. Ronn; « La ginguette a fermé ses volets» de L. Montagné, C. Zimmer; « Johnny Palmer» de C. Pingault, C. Webel; « Tout fout l'camp»de Juel, R. Asso…
En 1935, la « tragédienne de la chanson » confiera à Maurice Verne, auteur du livre guide Les amuseurs de Paris(1932) : « Tu t’expliques maintenant que j’peux être prise d’une envie de chialer comme une idiote quand un musicien vient me donner l’audition d’une de ces goualantes un peu cul-cul qu’on fabrique à mon intention, avec ces histoires de bonnes prostituées, la saoulerie des larmes d’amour, tous les trucs quoi ! (…) Il y a quelquefois plus romance que la romance, c’est la vie. ».
Le 28 février 1936, Damia enregistre la chanson suicidogène Sombre Dimanche, une complainte hongroise titrée Szomorú Vasarnap signée Laszlo Javor et Rezső Seress, remise en version française par Jean Marèze et François-Eugène Gond1. La chanson composée par ce pianiste de Budapest est accusé d’avoir engendrée par sa tristesse mélodramatique plusieurs suicides et est interdite donc d'interprétation au public dès sa création en Hongrie4. Georgius ne manqua pas de la parodier avec son "Triste Lundi". Mais la chanson continuera son destin tantôt maudit puisque l'on retrouvera bientôt, sous le titre de Gloomy Sunday chanté par Billie Holiday.
Adulée par le public durant l'entre-deux-guerres, elle est occultée après l'Occupation par de plus jeunes idoles, notamment Édith Piaf13. Elle triomphe cependant dans un récital à Pleyel en 1949, mais elle recueille de mauvaises critiques lors de son passage à Pleyel : on lui reproche de ne pas se renouveler. En 1953, elle fait une tournée au Japon où elle obtient un succès aussi considérable qu’inattendu en 19539, le public japonais raffole de sa version de Sombre dimanche. Elle modernise son répertoire avec des titres de jeunes auteurs nouveaux et remonte sur les planches à Paris en 1954, à l’Olympia, avec en première partie Jacques Brel, alors débutant, puis Marie Dubas.
Mais la chanteuse réaliste, alors sexagénaire, cantonnée à une figure de la Belle Époque égarée dans une autre modernité est jugé comme n’étant plus au goût du jour4. Lorsqu’elle interprétera des chansons modernes du jeune Léo Ferré sur la scène de l’Olympia, le public irrespectueux cria « A la retraite ! », considérant à juste titre qu’elle en faisait trop4. Elle tombe malade et tire sa révérence de la scène en 1955. avant de se retire définitivement du métier.
En 1963, l’Académie Charles-Cros lui décerne son Grand Prix pour son disque Les Belles Années du Music Hall, une compilation. Cette consécration tardive sonne un peu comme un repentir d’oubli de la part de l’académie, mais aussi comme une occasion unique de lui rendre le plus beau des hommages puisque la remise des prix se fait sous le haut patronage du président de la République Française et alors que cela fait 8 années qu’elle s’est retirée du Music-hall.
Baptisée « la tragédienne de la chanson », elle est aussi admirée par des écrivains de tous bords, de Jean Cocteau à Robert Desnos. Plus tard, des cinéastes comme Jean Eustache, Aki Kaurismäki ou Claude Chabrol refont entendre ses chansons.
Durant les dernières années de sa vie, il se disait que Damia était très aigrie et cinglante quand on lui parlait de nouvelles vedettes comme Mireille Mathieu « qui n’avaient pas mangé comme elle de la vache enragée ».
Damia décède brutalement le 30 janvier 1978 dans une clinique à La Celle-Saint-Cloud d’une mauvaise chute accidentelle sur les voies du métro parisien. Bien qu’à l’époque une thèse volontairement polémiste du suicide fut avancée, on notera simplement une mort presque en conformité avec un répertoire d’œuvres musicales consacré principalement aux mutilés, blessés de la vie et victimes de la malchance. Elle est inhumée au cimetière parisien de Pantin dans la 55e division, dans le même caveau que l'actrice Ginette Maddie (1898 - 1980).
Elle débuta pparemment devant la pellicule en 1920 dans Le Lys de la vie de Loïe Fuller et de Gabrielle Sorère17, elle joue le rôle de la femme de la mer aux côtés de René Clair, Margery Meadows, Jean-Paul Le Tarare et Flora Hart. Le film sort en 1921.
C'est aussi elle, la Marseillaise dans le Napoléon Bonaparte d'Abel Gance (en 1927). Elle est de la distribution de Tu m'oublieras en 1930 et de Sola en 1931 où elle tient le rôle titre, 2 réalisations sous la direction de Henri Diamant-Berger. On la voit brièvement dans La tête d'un homme de Julien Duvivier en 1933 et dans Les Perles de la couronne de Sacha Guitry (et de Christian-Jaque) en 1937 et dans Remontons les Champs-Élysées (1938)2. On la revoit ensuite, vieillie, en 1956, en mendiante dans le cent soixantième remake de Notre-Dame de Paris, celui de Jean Delannoy en 1956 avec Gina Lollobrigida et Anthony Quinn, puis dans Goubbiah, mon amour de Robert Darène où elle joue la mère d’une jeune gitane dont Goubbiah (Jean Marais) est éperdument amoureux.
Wikipédia