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Eva BUSCH / 1939- 1940
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2 Sammy de la Jamaïque
3 Sérénade sans espoir
4 Et voici la comédie finie
5 L'amour attendra-t-il jusqu'à demain
6 Il ne faut pas briser un rêve
7 Le temps qu'une hirondelle
8 C'est un oiseau qui passe
9 Ton cœur, mon cœur et notre amour
10 Une charade
11 Au vent léger
12 Du sollst nicht traurig sein
13 Zigarette
14 En rêvant de vous
15 Encore un jour
16 Bel-ami
17 Restez encore un peu
18 Es prechen so viele von liebe
19 Je vous attendrais
20 Le clocher de mon cœur
21 Chanson triste - Tu reviendras
22 Vaines, toutes les peines
23 Succès d'hier et de toujours
Née à Berlin, Eva Busch est la fille illégirime du chef d'orchestre Franz Beidler, époux d'Isolde Wagner dont il est lui-même cousin, et d'Emmy Burg-Zimmermann, une cantatrice wagnérienne née aux EtatsUnis, apatride. La petite fille porte le nom de sa mère Zimmermann. À cinq ans, elle commence le piano, à sept ans le violon, à neuf ans la danse classique Sa mère se marie, quitte Berlin pour Mindenheim. Eva est placée dans un couvent. Toute protestante qu'elle est, elle veut devenir bonne sœur. Puis le goût du théâtre la prend, elle monte à Berlin pour devenir une des nombreuses élèves de Max Rheinhardt. Eva Zimmermann sait jouer la comédie, chanter, danser... Comment le cabaret- le cabaret allemand vit son époque d'or- ne ferait-il pas appel à elle ? Elle est engagée dans un des cabarets les plus en vue de la capitale, celui de Rudolph Nelson, un des auteurs de chansons les plus célèbres à l’époque, au même titre qu'un Friedrich Hollander, (il a notamment composé le Jonny que Marlène Dietrich chantera route sa vie)... Eva a été engagée pour des petits rôles. Mais la vedette, Lee Parry, tombe malade... Eva la remplace au pied levé et gagne ses galons de vedette au tout début des annees 30. Au Nelson, cabaret à la clientèle bourgeoise, Ernst Busch -il sera le Mackie Messer de l'Opéra de Quat'sous filmé par Pabst- se taille un franc succès avec ses provocations révolutionnaires. Une idylle se crée entre la jeune vamp et cet acteur populaire porte-drapeau de l'intelligensia communiste. Eva enregistre ses premiers disques... Elle épouse Ernst Busch. En 1933, Hiller est nommé chancelier du Reich, les nazis mettent le feu au Reichtag et accusent les communistes. Figure éminente de l'anti-nazisme, Busch doit s'enfuir, sa femme le suit. IIs s'installent en Hollande, ou Eva Busch- elle a pris le nom de son mari- fait de la radio et enregistre, en allemand, en anglais, en français et en néerlandais. Rudolph Nelson a du fuir l'Allemagne, lui aussi, il ouvre un cabaret à Zurich, et demande à Eva d'en être la vedette. Eva sillonne l'Europe en chantant "partout sauf où Hitler était''. Elle part aux Etats-Unis, y enregistre deux disques, revient en Europe... En 1937 les époux Busch sont déchus de leur nationalité allemande par le régime hitlérien "pour moi ça valait la légion d'honneur". Ernst Busch part pour l'Espagne rejoindre les Brigades Internationales. Pendant ces années-la, chacun pris par ses occupations, ils ne se sont vus que quelques mois, ils décident de divorcer à l'amiable, mais resteront toujours bons amis. Eva Busch se produit aussi en France. Bérard, le patron de Columbia, qui a fait de cette firme la plus florissante tant financièrement qu'artistiquement (son catalogue va de Tino Rossi a Marianne Oswald), l'engage, lui fournit les meilleurs arrangeurs, cherche les chansons les plus adaptées a son style avec sa voix qui se glisse à merveille dans les sillons des 78 tours comme dans les micros de la radio en train d'établir sa suprématie, son petit accent et son physique de Lorelei qui font rêver à une autre Allemagne que celle qui menace, elle obtient très vite ses galons de grande vedette. Les autorités françaises savent quelle est la position d'Eva Busch face au nazisme. Elle ne sera internée que quelques semaines au camp de Gurs, avec d'autres ressortissants allemands, avant de pouvoir regagner Paris. De Paris Eva Busch assiste à la débacle, a I'arrivée des armées du Reich. Bien que divorcée, elle est associée a l'un des personnages en vue de l'ancien nazisme. Elle n'en continue pas moins de chanter, et d'enregistrer, forte de la protection de Bérard ; le patron de Columbia s'est compromis avec la collaboration. Eva Busch est devenue sa maîtresse, succèdant à Damia. Aujourd’hui encore Eva Busch maintient que c'est Bérard qui l'a denoncée à la Gestapo. Au troisième jour de son spectacle à l'ABC, en 1941, elle est arrêtée et déportée àRavensbruck. Elle y passera trois ans "La haine m'a tenue en vie ». Pendant ce temps-Ià ses enregistrements continuent d'être édités, tant en France qu'en Allemagne. Goebbels est friand de ses chansons ; elle a fait changer les noms des compositeurs juifs, pour qu'ils puissent continuer à passer. Sa mère, fort de son starut de wagnérienne, fait démarches sur démarches pour la libération de sa fille. Fin 44, après l'avoir remise en forme, on libère Eva Busch pour la faire chanter devant les civils et les militaires de l'Allemagne à l'agonie. Au moment de la chute du Reich, elle retrouvera Ernst Busch dans les décombres de Berlin. Elle s'y produit quelque temps, mais veut retourner en France. Elle arrive à Paris le 11 novembre reprend sa carrière de chanteuse et rencontre George Sinclair, une des grandes plumes de France-Soir, la troisième femme à être sortie de l' École Normale Supérieure. Leur vie commune ne cessera qu'en 1985, avec la mort de la journaliste. Elle a publié ses mémoires en Allemagne a fait l’objet d’un documentaire diffusé sur Arte. Sous la beauté de cette femme, sous le charme de sa voix, bouillonne un personnage hautement romanesque, un de ceux qui ne se laissent pas abattre par les tourments de l'histoire et de I'adversité. Elle s’éteint le 20 juillet 2001 à Munich