DEBUSSY Claude / Maurice RAVEL
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1 à 3 - La Mer
NBC Symphony Orchestra
Direction : Arturo Toscanini
Enregistré à New York le 1er juin 1950
Maurice RAVEL
4 - Alborada del gracioso
San Francisco Symphony Orchestra
Direction : Pierre Monteux
Enregistré le 22 décembre 1947
5 à 7 - Daphnis et Chloé - 2e Suite
NBC Symphony Orchestra (New York)
Direction : Arturo Toscanini
Enregistré le 21 novembre 1949
8 - La Valse
NBC Symphony Orchestra (New York)
Direction : Guido Cantelli
Enregistré en public le 7 février 1954
9 - Boléro
NBC Symphony Orchestra (New York)
Direction : Guido Cantelli
Enregistré en public le 20 décembre 1952
RAVEL
Né le 7 mars 1875 à Ciboure, près de Saint-Jean-de-Luz, Maurice Ravel grandit à Paris où sa mère, basque, et son père, un ingénieur suisse, s’installent dès son enfance - la culture hispanique de sa mère et l’esprit minutieux et inventif de son père transparaîtront d’ailleurs dans son œuvre future. Ravel débute le piano à sept ans, sous l’œil attentif d’un père enchanté de voir l’un de ses deux fils se destiner à la musique. Ses professeurs successifs remarquent son esprit vif et créatif, particulièrement Charles-René, son professeur d’harmonie dès l’âge de douze ans. De 1889 à 1895, il suit des cours de piano et d’harmonie au Conservatoire de Paris et ses premières œuvres révèlent déjà une personnalité originale et affirmée. Il orchestrera d’ailleurs, bien des années plus tard, l’une de ses premières compositions, la Habanera, sans en changer une seule note pour l’intégrer à sa Rapsodie espagnole (1908). Néanmoins en 1897, il choisit de continuer à suivre des cours dans la classe de composition de Gabriel Fauré ainsi que dans celle de contrepoint et fugue et d’orchestration de Gédalge.
Maurice Ravel produit donc dès ses débuts des œuvres achevées au style accompli, comme la Pavane pour une infante défunte (1899), Jeux d’eau (1901) ou son Quatuor à cordes (1903), qui suscitent l’admiration de ses pairs. Un scandale éclate d’ailleurs après les échecs consécutifs de Ravel au prix de Rome entre 1900 et 1905. Le directeur du Conservatoire de cette époque, Théodore Dubois, se voit contraint de démissionner, remplacé alors par Gabriel Fauré. Ce scandale a pour conséquence d’accroître encore la popularité du jeune Ravel. Il connaît une période de production intense de 1905 jusqu’aux débuts de la guerre. Il surprend aussi bien avec les Histoires naturelles (1906), mélodies composées sur des textes de Jules Renard, aussi bien qu’avec L’Heure espagnole (1907), opéra inspiré d’une comédie légère traitée à la manière d’un opéra-bouffe. Ravel abandonne le concept du chant lyrique hérité du romantisme. Il recherche une mélodie au dessin proche de l’intonation naturelle de la langue, et le texte en devient parfois plus déclamé que chanté.
D’autre part, la danse occupe une place centrale dans la production de Ravel. En 1912, la collaboration avec Diaghilev et les Ballets russes donne naissance à l’un de ses chefs-d’œuvre, Daphnis et Chloé. C’est également pour un ballet, à la demande de la danseuse Ida Rubinstein, que Ravel composera en 1928 son œuvre la plus célèbre, le Boléro.
Pendant la Première Guerre mondiale, bien que réformé, Ravel tient à se faire engager. Admis dans le corps ambulancier, il part pour Verdun jusqu’à l’automne 1916. En 1917, après la mort de sa mère, qui l’affecte fortement, il reprend la composition et produit une œuvre en hommage à ses camarades disparus au front, Le Tombeau de Couperin (1917).
Malgré la célébrité qui l’amène à se produire à travers l’Europe puis aux États-Unis, Ravel se refuse à toute complaisance envers lui-même, indifférent aux institutions, toujours fidèle à ses valeurs. En 1920, alors qu’il se consacre tout entier à son poème chorégraphique, La Valse, il refuse la Légion d’honneur.
Ravel recherche une tranquillité propice au travail à Montfort-l’Amaury, dans une maison baptisée le « Belvédère ». C’est là qu’il passe la plus grande partie de ses dernières années, marquées par une maladie cérébrale qui l’empêche de coucher sur papier ses derniers projets. Colette, auteur du livret au texte féérique de L'Enfant et les sortilèges (1925) qui inspira à Ravel les fantaisies musicales les plus poétiques, témoigne de cette époque : Je n’ai pas eu le chagrin de voir Ravel diminuer. À Monfort-l’Amaury, sa solitude et son étrange « Belvédère » le préservaient d’une publique déchéance. Alors qu’Hélène Morhange revenait à Paris, soucieuse […] nous ne voyions pas encore beaucoup la différence entre le Ravel farouchement enfermé au sein de son travail, et le Ravel qui s’enlisait. […] La main qui oublie l’écriture musicale et les autres graphismes, la lèvre que déserte la parole, tous les efforts conscients et vains, Morhange les a vus. Toujours lucide sur son état durant les quatre années de sa maladie, Ravel s’éteint le 28 décembre 1937 à Paris des suites d’une opération au cerveau.
Ravel est souvent associé à Claude Debussy. Tous deux attirés par l’Orient, leurs idées musicales reflètent une même verve poétique et, comme son aîné, Ravel s’éloigne en grande partie de la tonalité par la modalité. Mais là où Debussy joue merveilleusement du « flou », Ravel privilégie la précision classique et la rigueur de la forme. Il manie les timbres avec brio et orchestre une grande partie de ses œuvres initialement composées pour un piano souvent virtuose. Compositeur néo-classique aux multiples influences, séduit à ses débuts par la musique de Chabrier et de Satie, inspiré depuis toujours par l’Espagne de sa mère, curieux autant des musiques du passé que de la musique de Schönberg et du jazz, Ravel s’approprie les langages et sculpte une œuvre personnelle et
Je ne conçois pas que l'on s'obstine à garder une école de Rome, si c'est pour en fermer les portes aux rares artistes qui ont en eux quelque originalité, à un homme comme Ravel qui s'est désigné aux concerts de la Société nationale par des œuvres bien autrement importantes que toutes celles qu'on peut exiger à un examen. Un tel musicien faisait honneur au concours. […] C’est le devoir de chacun de protester contre un jugement qui, même s’il est conforme à la justice littérale, blesse la justice réelle de l’art.
Lettre de Romain Rolland à Paul Léon, directeur de l’Académie des beaux-arts, mai 1905. Extrait de Maurice Ravel, Fayard, 1986, p. 162.
L’ESSENTIEL
- Né à Ciboure le 7 mars 1875 et mort le 28 décembre 1937, Ravel est l’un des plus grands compositeurs français du XXe siècle.
- Il suscite l’admiration et la polémique dès ses premières compositions et laisse une œuvre remarquable aux multiples couleurs.
- Son Boléro (1928) est l’une des œuvres les plus jouées dans le monde.