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BACH / LES CONCERTOS BRANDEBOURGEOIS

BACH / LES CONCERTOS BRANDEBOURGEOIS

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1CD / BACH / LES CONCERTOS BRANDEBOURGEOIS / WILLI BOSKOVSKY - HERMANN SCHERCHEN / EPM CLASSIQUE

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Jean-Sébastien BACH

 

LES CONCERTOS BRANDEBOURGEOIS

 

Concerto N°4 en sol majeur

1 Allegro                                              8’20’’

2 Adante                                              6’12’’

3 Presto                                               6’01’’

 

Concerto N°5 en ré majeur

4 Allegro                                              11’18’’

5 Affetuoso                                          6’58’’

6 Allegro                                              5’58’’

 

Concerto N°6 en si bémol majeur BWV1051

7 Allegro                                               8’09’’

8 Adagio ma non tanto                         4’55’’

9 Allegro                                               6’30’’

 

Willi BOSKOVSKY violon solo

 

Vienna State Opera Orchestra

Direction Hermann SCHERCHEN

 
LES MUSICIENS

Willi BOSKOWSKY

Willi Boskovsky est un violoniste et chef d'orchestre autrichien, né à Vienne le 16 juin 1909 et mort à Viège (Suisse) le 21 avril 1991.

Le jeune Willi entre à l'âge de neuf ans à l'Académie de musique de Vienne où il enseignera à partir de 1935. Il est lauréat du prix Fritz Kreisler à 17 ans.

Premier violon de l'orchestre philharmonique de Vienne de 1936 à 1979, Willi Boskovsky dirige dans le même temps, et jusqu'à sa mort, l'orchestre Johann Strauss de Vienne, dont le précurseur était l'orchestre Strauss du xixe siècle, fondé par Johann Strauss I en 1835.

Il fut aussi le chef d'orchestre du Concert du nouvel an à Vienne de 1955 à 1979 à la suite de Clemens Krauss. Son style évoque celui popularisé par Johann Strauss I et son rival Joseph Lanner qui dirigeaient valsespolkas et autres musiques de danse, le violon en main, au début du xixe siècle. Cette tradition s'était poursuivie avec Johann Strauss II et Josef Strauss après la mort de leur père.

 

Hermann SCHERCHEN

 

Hermann Carl Julius Scherchen, né à Berlin le 21 juin 1891 et mort à Florence le 12 juin 1966, est un chef d’orchestre allemand.

Fils d'aubergiste, né dans un quartier ouvrier de Berlin, Hermann Scherchen, très vite passionné par la musique, connaîtra les chemins de traverse d'un autodidacte1. Jeune, il apprend à jouer de l'alto et devient altiste dès l'âge de seize ans1. De 1907 à 1910, il joue régulièrement avec l'Orchestre Blüthner (de) et temporairement, avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin.

C'est sa rencontre, en 1911 avec Arnold Schönberg, dont il est assistant pour préparer la création du Pierrot lunaire, qui change tout. L'œuvre intéresse Scherchen par bien des points. Écrite dans une atonalité libre, annonçant l'atonalité ordonnée du sérialisme, elle s'inscrit dans un nouveau monde musical, rompant avec les théories classiques. Grand érudit, ayant étudié pratiquement toutes les dernières recherches musicologiques, Hermann Scherchen se reconnaît pleinement dans ces audaces et devient l'un des plus fervents défenseurs des créateurs contemporains. Le Pierrot lunaire est créé à Berlin le 16 octobre 1912 par Schoenberg lui-même, et une tournée durant laquelle Scherchen fait ses débuts de chef d'orchestre est organisée en Allemagne.

En 1914, Hermann Scherchen devient l'un des chefs de l'Orchestre symphonique de Riga pendant sa saison d'été, mais, lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il devient « prisonnier civil de guerre » jusqu'à la fin des hostilités. Il retourne ensuite à Berlin, où il fonde un quatuor à cordes qui porte son nom1, ainsi qu'une société musicale, la Neue Musikgesellschaft (Société de nouvelle musique), qui organise des concerts de musique moderne avec le concours d'artistes tels qu'Adolf BuschArtur Schnabel et Béla Bartók3. En 1919, il crée Melos, une revue consacrée à la musique contemporaine puis, l'année d'après, devient lecteur à la Musikhochschule de Berlin et dirige une chorale d'ouvriers4. En 1921, on le retrouve à la tête de l'Orchestre du Konzertverein de Leipzig, puis, de 1922 à 1924, à Francfort, où il remplace Wilhelm Furtwängler pour les Museumskonzerte.

Au début de l'automne 1924, Scherchen et Hindemith, organisent du 15 au 18 septembre, un petit festival à Francfort-sur-le-Main consacré à Arnold Schoenberg, dont le cinquantième anniversaire avait eu lieu le 13. Le programme comprend, entre autres, Das Buch des hängenden Gärten (Le Livre des jardins suspendus), la Symphonie de chambre, des pièces pour piano, avec le concours d'Eduard Steuermann, et le Pierrot lunaire.

En 1928, Hermann Scherchen devient le directeur général de la musique à la radio de Königsberg, poste qu'il occupe jusqu'en 1931. Par ailleurs, il devient chef de l’Orchestre de l'ORAG, mais il en prend congé en 1933, en même temps qu'il quitte l'Allemagne nazie, en raison de son opposition au régime en place, pour la Belgique jusqu'en 1936, puis la Suisse. Lors de son internement en Russie, il s'était senti proche de la Révolution d'Octobre et on lui prêta, dès lors, une sympathie pour l'idéal communiste. Il profite de son exil pour voyager beaucoup, travaillant à Bruxelles, à Vienne ou en Suisse comme chef invité. Il finit par s'installer définitivement dans ce pays, d'abord à Neuchâtel, puis à Zurich, où il occupe un minuscule deux-pièces qu'il partage avec sa mère. En 1936, il est à Budapest et compte Rolf Liebermann parmi ses élèves :.

De 1944 à 1950, il dirige l'orchestre de la Radio de Beromünster, la station de radiodiffusion de Zurich. Lorsque les trois principaux orchestres des radios de Suisse alémanique – Zurich, Berne et Bâle – s'unissent, ils prennent le nom de Studio Orchester, et Scherchen en devient le directeur musical.

L'année 1950 marque pour Scherchen, la fin d'une première vie. Sa mère – peut-être son seul repère – meurt à quatre-vingt-huit ans ; sa femme Xiao Shuxian le quitte, il rompt toute collaboration avec la radio suisse et se sépare, après vingt-huit années de collaboration, du Collège de Musique de Winterthur.

Au retour d'un concert à Prague, il est en proie à une vindicte sans fin et préfère démissionner de toutes ses fonctions en Suisse alémanique. Il trouve refuge dans le Tessin, à Gravesano. Il rencontre alors la mathématicienne roumaine Pia Andronescu, qui va le sauver du suicide. Elle devient sa femme et la future mère de ses cinq derniers enfants, dont l'aînée, Myriam, a consacré sa vie non seulement à la mémoire de son père, mais aussi à la réédition des enregistrements de concert et de studio de son père.

Pendant un an (1959-1960), il prend la direction de la Nordwestdeutsche Philharmonie à Herford, en Westphalie du Nord ; ce sera son dernier poste permanent. Durant toutes ces années d'après-guerre, il est fréquemment invité à diriger en France, en Angleterre et en Italie. C'est également en 1950 qu'il se lie avec la firme Westminster, pour laquelle il réalisera la plupart de ses enregistrements.

Curieux de tout, enthousiaste et infatigable travailleur, il a cherché à trouver le point d'union entre la musique ancienne et moderne. Il s'est ouvert à toute nouveauté sans jamais couper les racines qui l'unissaient à la tradition.

Il infuse une sincérité passionnée dans ses interprétations de MozartVivaldi ou encore, Beethoven. Il défend également BachHaydn, dont il est le premier à réaliser l'enregistrement intégral des symphonies dites Londoniennes, ou, encore, Purcell et, dans un tout autre répertoire, Berlioz, dont il grave les principaux chefs-d'œuvre.

Scherchen préférait la critique ouverte à toute tentative d'influence sur les critiques. C'est en pionnier qu'il enregistra pour la première fois un bon nombre des Symphonies de Gustav Mahler (à savoir la no 1, ou Titan; les nos 2, 3, 5, 7, 8, ou symphonie des mille ; nos 9 et 10). Il orchestre L'Art de la fugue, qu'il dirige le 14 mai 1965 à Lugano :

Scherchen a écrit plusieurs traités sur la musique et la direction d'orchestre. Il prend sous son aile de jeunes débutants comme Francis Travis (en), qui fut d'abord son assistant, ou Igor Markevitch.

Toujours dans les années 1950, Hermann Scherchen dirige les Premières de Das Verhör des Lukullus de Paul Dessau (1951, Berlin) ou, encore, du König Hirsch de Hans Werner Henze (1956, Berlin). Il correspond toujours avec Schoenberg, dont il a créé à Darmstadt la Danse autour du Veau d'or extraite de Moses und Aron (1951, Darmstadt).

Après être allé aux États-Unis pour diriger le Philadelphia Orchestra en 1964, celui que les Américains surnomment Le magicien de Gravesano retourne en Suisse. Le 12 juin 1966, il succombe à une crise cardiaque alors qu'il se trouve à Florence pour diriger L'Orfeide de Gian Francesco Malipiero, sa dernière prestation enregistrée, six jours avant sa mort.

 

Jean-Sébastien Bach (en allemand : Johann Sebastian Bach né à Eisenach (Duché de Saxe-Eisenach) le 21 mars 1685 et mort à Leipzig le 28 juillet 1750, est un compositeurmusicien, et notamment organisteallemand.

Comme nombre de musiciens des xviie et xviiie siècles, Jean-Sébastien Bach est issu d'une famille de musiciens : mais la famille Bach — peut-être venue de Hongrie au xvie siècle et implantée en Thuringe pour pouvoir y pratiquer librement sa confession luthérienne — est la plus nombreuse de toutes.

Un document, probablement établi par Jean-Sébastien Bach lui-même, donne des informations sur la généalogie et la biographie de cinquante-trois musiciens membres de cette famille ; il est intitulé Ursprung der musicalisch-Bachschen Familie (Origine de la famille des Bach musiciens) et trois copies existent, à défaut du manuscrit autographe.

De fait, cette famille exerce une sorte de monopole sur toute la musique pratiquée dans la région : ses membres sont musiciens de ville, de cour, d'église, cantors, facteurs d'instruments, dominant la vie musicale de toutes les villes de la région, notamment ErfurtArnstadt, etc. Chaque enfant a donc son destin déterminé : recevoir l'enseignement de son père, de ses oncles ou d'un frère aîné, puis suivre leur trace, celle de ses ancêtres et de ses nombreux cousins.

Jean-Sébastien Bach naît à Eisenach le 21 mars 1685, selon le calendrier julien alors en usage dans l'Allemagne protestante, soit le 31 mars 1685 selon le calendrier grégorien adopté en Allemagne le 18 février 1700 (qui devient le 1er mars 1700), dans une maison à ce jour disparue, proche de l'actuel musée Jean-Sébastien Bach d'Eisenach. La famille Bach est réputée pour ses musiciens, car les Bach qui pratiquent cette profession à l'époque sont déjà au nombre de plusieurs dizaines, exerçant comme musiciens de cour, de ville ou d'église dans la Thuringe. Jean-Sébastien Bach se situe à la cinquième génération de cette famille depuis le premier ancêtre connu, Veit Bach, meunier et musicien amateur de confession protestante qui, fuyant des persécutions religieuses en Hongrie ou en Slovaquie, s'installe dans la région, à Wechmar, au xvie siècle.

Son enfance se passe à Eisenach, et il reçoit sa première éducation musicale de son père, violoniste13 de talent. Il est aussi initié à la musique religieuse et à l'orgue par un cousin de son père, Johann Christoph Bach, qui est l'organiste de l'église Saint-Georges et claveciniste du duc. Il fréquente, à partir de ses huit ans, l'école de latin des dominicains d'Eisenach.

Sa mère, Maria Elisabetha Lämmerhirt, meurt le 1er mai 1694, alors qu'il vient d'avoir neuf ans. Le 27 novembre suivant, son père se remarie avec Barbara Margaretha Bartholomäi née Keul, (elle-même doublement veuve depuis la fin de 1688 : d'abord d'un Bach et ensuite d'un diacre), mais il meurt quelques semaines plus tard, le 20 février 1695. Orphelin dès dix ans, Jean-Sébastien est recueilli par son frère aîné, Johann Christoph, âgé de vingt-quatre ans, élève de Johann Pachelbel et organiste à Ohrdruf — à une cinquantaine de kilomètres de là —, et sa tante Johanna Dorothea, qui est l’Ersatzmutter (la mère de substitution), dont cinq des neuf enfants deviennent des musiciens accomplis.

Dans cette ville, Jean-Sébastien Bach fréquente le lycée, acquérant une culture plus approfondie que celle de ses aïeux. Il a pour camarades de classe l'un de ses cousins, Johann Ernst Bach, et un ami fidèle, Georg Erdmann. Johann Christoph poursuit son éducation musicale et le forme aux instruments à clavier. Jean-Sébastien se montre très doué pour la musique et participe aux revenus de la famille en tant que choriste au sein du Chorus Musicus, composé d'une vingtaine de chanteurs. Son frère le laisse suivre la construction d'un nouvel orgue pour l'église, puis toucher l'instrument. Il aime à recopier et étudier les œuvres des compositeurs auxquelles il peut accéder, parfois même contre la volonté de son aîné. La passion d'apprendre reste un de ses traits de caractère et en fait un connaisseur érudit de toutes les cultures musicales européennes: « Le trait le plus saillant de Johann Sebastian enfant est sa puissante autonomie. Il se garde libre. Il dévore ce qui lui paraît bon. Il travaille. Il imite. Il corrige. Il refait. Il s'impose. C'est un prodigieux empirique. Le génie fait le reste. »

Le 19 janvier 1700, doté d'une bourse, Georg Erdmann quitte Ohrdruf pour le pensionnat Saint Michel de Lunebourg. Dès le 15 mars suivant, Jean-Sébastien Bach le rejoint, parcourant à pied une distance de plus de 300 km : le désir de retrouver son ami et d'alléger la charge de son entretien par l'aîné, qui est marié et père de famille, le décide probablement à ce changement décisif. Il est admis, avec son ami, dans la manécanterie de la Michaelisschule, qui accueille les jeunes garçons pauvres ayant une belle voix.

Outre la musique, il y apprend la rhétorique, le latin, le grec et le français. Il fait la connaissance de Georg Böhm, un compatriote de Thuringe, musicien de la Johanniskirche et élève du grand organiste de Hambourg Johann Adam Reinken; Böhm l'initie au style musical de l'Allemagne du nord et l'on retrouve quelques menuets dans le Klavierbüchlein. Il côtoie aussi à Lunebourg ou à la cour ducale de Celle des musiciens français émigrés, notamment Thomas de La Selle, élève de Lully et professeur de danse: c'est l'approche d'une autre tradition musicale;  Après la mue de sa voix, il se tourne vers la pratique instrumentale : orgue, clavecin et violon. Il peut fréquenter la bibliothèque municipale de Lunebourg et les archives de la Johanniskirche, qui recèlent de nombreuses partitions des plus grands musiciens de l'époque. En 1701, il se rend à Hambourg et y rencontre Johann Adam Reinken et Vincent Lübeck, deux grands virtuoses titulaires des plus belles orgues de l'Allemagne du nord.

Bach passe sa première audition en 1702, à Sangerhausen, à l'ouest de Halle. Il s'agit de trouver un successeur à Gottfried Christoph Gräffenhayn qui vient de mourir le 9 juillet 1702. En dépit de l'excellente audition qu'il donne, le duc en personne, Johann Georg de Saxe-Weissenfels, s'oppose à cette nomination et attribue le poste au petit-fils d'un ancien titulaire de cette charge. Au début de mars 1703, fraîchement diplômé, Bach prend un poste de musicien de cour dans la chapelle du duc Jean-Ernest III de Saxe-Weimar à Weimar, grande ville de Thuringe. « Il est employé comme laquais et violoniste dans l'orchestre de chambre du frère du duc de Weimar. ». En sept mois, jusqu'à la mi-septembre 1703, il se forge une solide réputation d'organiste et est invité à inspecter et inaugurer le nouvel orgue de l'église de Saint-Boniface d'Arnstadt, au sud-ouest de Weimar. Il a dix-huit ans.

En août 1703, il accepte le poste d'organiste de cette église, qui lui assure des fonctions légères, un salaire relativement généreux, et l'accès à un orgue neuf et moderne. La famille de Bach entretient depuis toujours des relations étroites dans cette ville, la plus ancienne de Thuringe. Mais cette période n'est pas sans tensions : il n'est apparemment pas satisfait du chœur.  Ses employeurs lui reprochent une absence excessive lors de son voyage à Lübeck : il annonce partir pour quatre semaines, mais ne revient que quatre mois plus tard, faisant quatre cents kilomètres à pied pour rendre visite à Buxtehude afin d'assister aux fameuses Abendmusiken (Concerts du soir) à l'église Sainte-Marie. C'est à cette époque que Bach achève d'élaborer son art du contrepoint et sa maîtrise des constructions monumentales.

Le décès de l'organiste de l'église Saint-Blaise de Mühlhausen, situé à soixante kilomètres d'Arnstadt, lui offre l'occasion qu'il attend : de l'automne 1707 à la mi-juillet 1708, il est organiste à Mühlhausen. Il y écrit sa première cantate (peut-être la BWV 131), prélude à une œuvre liturgique monumentale à laquelle vient se rajouter l'œuvre pour orgue. Il compose durant sa vie plus de trois cents cantates, correspondant à cinq années complètes de cycle liturgique. Plusieurs dizaines de ces compositions sont perdues, dont une partie date de cette période.

Mühlhausen est alors une petite ville de Thuringe, récemment dévastée par le feu, et Bach peine à trouver à se loger à un prix convenable. Le 17 octobre 1707, à Dornheim près d'Arnstadt, il épouse sa cousine Maria Barbara, dont il admire le timbre de soprano. Il doit se battre pour constituer une dot convenable, aidé par l'héritage modeste de son oncle Tobias Lämmerhirt, et pour donner à sa femme une place dans les représentations, car jusqu'au xixe siècle les femmes ne sont généralement pas admises à la tribune d'honneur. Ils ont sept enfants dont quatre atteignent l'âge adulte, parmi lesquels Wilhelm Friedemann et Carl Philipp Emanuel.

Le gouvernement de Mühlhausen est satisfait du musicien : il ne fait aucune difficulté pour rénover à grands frais l'orgue de la Divi-Blasii-Kirche (Blasiuskirche ou église Saint-Blaise) (de) et lui confie la supervision des travaux. Le gouvernement édite également à ses frais la cantate BWV 71, l'une des rares œuvres (et unique cantate) de Bach publiées de son vivant, et réinvite par deux fois le compositeur pour la diriger.

De 1708 à 1717, il est organiste et, de 1714 à 1717premier violon soliste à la chapelle du duc de Saxe-WeimarGuillaume-Ernest de Saxe-Weimar. Il dispose de l'orgue, mais aussi de l'ensemble instrumental et vocal du duc. Cette période voit la création de la plupart de ses œuvres pour orgue, dont la plus connue, la célèbre Toccata et fugue en ré mineur, BWV 565. Il compose également de nombreuses cantates, et des pièces pour clavecin inspirées des grands maîtres italiens et français.

Bach a la compétence, la technique et la confiance pour construire des structures de grande échelle et synthétiser les influences de l'étranger, italiennes ou françaises. De la musique des Italiens tels que VivaldiCorelli et Torelli il apprend l'écriture d'ouvertures dramatiques et en applique les développements ensoleillés, les motifs rythmiques dynamiques et les arrangements harmoniques décisifs. Bach adopte ces aspects stylistiques grâce à sa méthode habituelle de travail : la transcription pour le clavecin et l'orgue. En l'espace de douze mois il réalise seize transcriptions pour clavecin et cinq pour orgue seul des concertos de Vivaldi.

Mais Bach souhaite quitter cette ville où il s'ennuie. Il a comme élève le neveu du duc et son héritier, Ernest-Auguste Ier. Celui-ci, bon claveciniste, a épousé Éléonore-Wilhelmine d'Anhalt-Köthen, mais critique ouvertement la politique de son oncle. Bach passe une bonne partie de son temps au château d'Ernest-Auguste. Voulant marquer son mécontentement à l'égard de son neveu, le duc de Weimar interdit aux musiciens de jouer chez ce dernier, mais Bach ne tient pas compte de cette interdiction. Le duc s'en trouve alors offusqué. En 1716, lorsque meurt le maître de la chapelle, Drese, la place doit logiquement revenir à Bach, mais le duc, essayant d'abord de s'assurer les services de Georg Philipp Telemann, nomme finalement à ce poste le fils de Drese. Bach affiche alors ouvertement son soutien à Ernest-Auguste et cesse d'écrire des cantates pour Guillaume II.

Bach refuse un poste à la cour du roi de Pologne à Dresde lorsque le duc de Saxe-Weimar double ses appointements pour le garder. Le prince Léopold d'Anhalt-Köthen, beau-frère du duc, très impressionné par la musique écrite par Bach pour le mariage de sa sœur Éléonore-Wilhelmine avec Ernest-Auguste Ier, lui propose le poste de maître de chapelle de la cour de Köthen, le plus élevé des postes de musiciens, permettant à Bach d'être appelé Herr Kapellmeister. Cette fois-ci, Bach accepte l'offre. En apprenant la nouvelle, le duc fait emprisonner Bach durant un mois, du 6 novembre au 2 décembre. C'est alors en prison que Bach compose les quarante-six chorals du Petit livre d'orgue (Orgelbüchlein).

De décembre 1717 à avril 1723, il succède à Johann David Heinichen (un ancien élève de Köthen) comme maître de chapelle (Kapellmeister) à la cour du prince Léopold d'Anhalt-Köthen, beau-frère du duc de Weimar. Le prince est un brillant musicien (il a étudié avec Heinichen à Rome) : il joue avec talent du clavecin, du violon et de la viole de gambe. L'ambiance y est informelle, et le prince traite ses musiciens comme ses égaux. Il les emmène à Carlsbad (devenue Karlovy Vary en République tchèque) pour « prendre les bains », et il joue souvent avec eux, parfois même chez Bach lorsque sa mère, Gisela Agnes, s'irrite de la présence perpétuelle de l'orchestre au palais. Son poste offre à Bach un certain confort matériel, avec une dotation de 400 thalers par an. Le prince Léopold est par ailleurs le parrain de Léopold Augustus Bach, le dernier enfant de Maria Barbara.

Cette période heureuse est propice à l'écriture de ses plus grandes œuvres instrumentales pour luthflûteviolon (Sonates et partitas pour violon seul), clavecin (premier livre du « Clavier bien tempéré »), violoncelle (Suites pour violoncelle seul), Six concertos brandebourgeois, et probablement la Suite orchestrale no 3 en ré majeur BWV 1068 (dont la célèbre Aria ou Air sur la corde de sol de son 2e mouvement, appelé « Air de Jean-Sébastien Bach »).

Mais sa femme, Maria Barbara, meurt le 7 juillet 1720, et cet événement le marque profondément. Il en est d'autant plus bouleversé qu'il n'apprend la mort et l'enterrement de son épouse qu'à son retour de Dresde. Il se remarie un an et demi plus tard avec Anna Magdalena Wilcke, fille d'un grand musicien et prima donna de la cour de Köthen.

Bach cherche un nouvel emploi. À la Katharinenkirche de Hambourg, il donne un concert très remarqué, en particulier par Johann Adam Reinken, presque centenaire, et se voit presque proposer un poste. Il rassemble un recueil de ses meilleures œuvres concertantes (les six concertos brandebourgeois), et les envoie au margrave de Brandebourg qui lui avait marqué un certain intérêt deux ans auparavant. Il postule à Leipzig, où le poste de cantor est vacant et lui offrirait une plus grande renommée dans le Saint-Empire, mais aussi en Pologne et en France : le prince-électeur de Saxe est roi de Pologne et a fréquenté la cour de Versailles, avec laquelle il garde de bonnes relations.

Il obtient le poste de cantor de Leipzig, succédant à Johann Kuhnau, fonction pourtant d'un rang inférieur à celle de Kapellmeister qu'il occupait auprès du prince. C'est peu après sa nomination, alors qu'il est encore à Köthen, qu'il compose la Passion selon saint Jean destinée à l'église Saint-Thomas de Leipzig. Cette ville de commerce n'a pas d'orchestre de cour et l'opéra y a fermé ses portes, sa femme doit abandonner sa carrière de cantatrice. Elle l'aide alors dans ses travaux de copie et de transcription

Cliché du logement de Bach, au rez-de-chaussée de l'école Saint-Thomas (extrême gauche du bâtiment en façade), pris avant sa démolition en 1902 pour insalubrité69. Trois marches mènent à la porte.

À Leipzig, le poste de Johann Kuhnau, le Thomaskantor de l'église luthérienne saint Thomas, est à pourvoir. La place ayant été précédemment refusée par Georg Philipp Telemann, le conseil tente de débaucher d'autres compositeurs : Christoph Graupner décline l'offre (son précédent employeur, le landgrave Ernst Ludwig de Hesse-Darmstadt, refuse de lui rendre sa liberté et augmente ses émoluments) ainsi que Georg Friedrich Kauffmann (employé à Mersebourg), Johann Heinrich Rolle (employé à Magdebourg), et Georg Balthasar Schott (employé à la Nouvelle Église de Leipzig).  Bach est choisi le 22 avril 172372 et signe son contrat en quatorze clauses le 5 mai.

À l'époque, Leipzig, avec ses 30 000 habitants, est la deuxième ville de Saxe. Elle est le siège de foires commerciales réputées, un centre d'édition reconnu et s'enorgueillit d'une université renommée qui dut compter dans le choix que fit Bach de venir s'installer dans la ville. La possibilité que ses fils y étudient entre en effet dans les projets du futur Cantor.

La famille Bach s'installe à Leipzig le 22 mai 1723 et y séjourne jusqu'à sa mort en 1750. En qualité de Thomaskantor et Director Musices, il est responsable de l'organisation musicale des deux églises principales de la ville (Saint-Nicolas et Saint-Thomas) et enseigne la musique aux élèves de Saint-Thomas. Il doit ainsi fournir de très nombreuses partitions et constitue selon sa Nécrologie un ensemble de « Cinq années de cantates pour tous les dimanches et jours de fête » (rassemblant des cantates datant de Weimar et de nombreuses nouvelles œuvres composées essentiellement avant 1729), sans compter le Magnificat (Noël 1723), les Passions (1724 et 1727), et autres œuvres… De ces trois cents cantates supposées et probables, un tiers environ a malheureusement été perdu. 

Le 19 novembre 1736, Bach se vit accorder le titre honorifique de compositeur de la Chapelle royale de la cour de Saxe, sans toutefois que cela s'accompagnât d'un salaire. À cette occasion, il se fit entendre sur le nouvel orgue Silbermann de la Frauenkirche à Dresde.

Il mène une vie riche en connaissances, constituant une bibliothèque spécialisée en bibliologiethéologie et mystique. Sa femme Anna Magdalena l'aide, beaucoup et remarquablement, dans sa fonction de Cantor en recopiant toutes ses partitions. Sa fonction de responsable du Collegium Musicum (de 1729 à 1737, puis — après l'intérim de son élève Carl Gotthelf Gerlach — de 1739 à vraisemblablement 1744) lui permet d'organiser des représentations musicales au Café Zimmermann pour des amateurs de musique. Il ne manque pas une occasion d'aller à l'opéra de Dresde où son fils Wilhelm Friedemann est organiste. C'est à Leipzig qu'il compose la majorité de ses œuvres sacrées.

Il écrit également la Clavier-Übung (ou Klavierübung), le deuxième livre du Clavier bien tempéré. Il compose aussi un important corpus pour orgu cinq Passions selon son fils Carl Philipp Emanuel (dont une à deux chœurs, la célèbre Passion selon saint Matthieu), un Magnificat, trois oratorios, et son testament musical, écrit pour Noël 1724 (Sanctus) et de 1733 à 174976 : la Messe en si mineur.

Les dix dernières années de sa vie, renonçant aux activités attachées à la fonction de Cantor, Bach limite sa production essentiellement à la musique instrumentale. 

En mai 1747, il se rend en compagnie de son fils Wilhelm Friedemann à Potsdam pour une visite à Frédéric II sollicitée par le souverain lui-même par l'entremise de Carl Philipp Emanuel, claveciniste de la cour depuis 1741.

Il commence à perdre la vue en 1745, et bientôt ne peut plus travailler. Au printemps 1750, il confie par deux fois ses yeux à John Taylor, un « ophtalmiatre » réputé, qui ne lui permit pas de recouvrer la vue, sinon par intermittence. Deux ans plus tard, le même John Taylor opère Haendel avec le même résultat. Affaibli par ces opérations de la cataracte, Bach ne survit pas plus de six mois. Le 18 juillet, il recouvre soudainement la vue, mais quelques heures plus tard est victime d'une attaque d'apoplexie. Il meurt le 28 juillet 1750, en début de soirée. Anna Magdalena lui survit dix ans, vivant précairement de subsides de la municipalité. Il repose aujourd'hui dans l'église Saint-Thomas à Leipzig en Saxe.

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