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Adelaide HALL / CROONING BLACKBIRD

Adelaide HALL / CROONING BLACKBIRD

R306
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1 CD - 26 TITRES :  1927-1929 / Avec Duke ELLINGTON, Art TATUM, Joe TURNER , Fats WALLER. Une réédition Jazz Archives Collection

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Adelaide Hall les titres :
 
1 Creole love call
D. Ellington / J. Miley / R. Jackson
2 The blues I love to sing
D. Ellington / J. Miley
3 Chicago stomp down
Creamer / Johnson
4 I must have that man
J. McHugh / D. Fields
5 Baby
J. McHugh / D. Fields
6 Rhapsody in love
S. Williams
7 Minnie the moocher
Gaskill / Calloway / Mills
8 Too darn fickle
Gordon / Revel
9 Doin’ what I please
T. Waller / A. Razaf
10 I got rhythm
G. & I. Gerswing
11 I’m red hot from Harlem
Gordon / Revel
12 Strange as it seems
T. Waller / A. Razaf
13 I’ll never be the same
M. Malneck / F. Signorelli
14 You gave me everything but love
T. Koeler / H. Arlen
15 This time it’s love
J.F. Coots / S.M. Lewis
16 I must have that man
J. McHugh / D. Fields
17 Baby
J. McHugh / D. Fields
18 Drop me off in Harlem
Ellington / Kenny
19 Reachin’ for the cotton moon
Stept / Green
20 I’m in the mood for love
J. McHugh / D. Fields
21 Truckin’
R. Bloom / T. Koeler
22 East of the sun
B. Bowman
23 Solitude
Ellington / Delange / Mills
24 That old feeling
Fain – Brown
25 I can’t give you anything but love
J. McHugh / D. Fields
26 ‘Tain’t what you do
Oliver / Young

Adelaide Hall
Quand, à propos du jazz, on parle des femmes, c'est surtout aux chanteuses que l'on fait allusion. Les années 20 rappellent immanquablement les grandes dames du blues, Ma Rainey, Bessie Smith, Clara Smith, Bertha "Chippie" Hill ou encore Maggie Jones et Alberta Hunter. Sans oublier, naturellement, Ethel Waters qui s'échappa assez vite du strict domaine du blues. Avec la décennie suivante, celle du "swing" triomphant, survinrent Billie Holiday et Ella Fitzgerald, flanquées de suiveuses de talents. Les années quarante découvrirent Sarah Vaughan et Dinah Washington qui furent elles-mêmes suivies par Carmen Mc Rae puis Betty Carter... Toutes ces dames et leurs émules viennent, au fond, s'inscrire dans une sorte de "courant principal", une voie royale qui fait oublier que d'autres chemins existèrent et furent parfois explorés. Celles qui s'y risquèrent retinrent moins l'attention et la mémoire de la postérité que leurs consoeurs ci-dessus citées. Ces Valaida Snow (également trompettiste), Lavaida Carter, Midge Williams, Viola Jefferson sombrèrent même assez vite dans un injuste oubli. Seule, peut-être, Maxine Sullivan et surtout Adelaide Hall, la plus superbe de ces chanteuses "en marge", échappèrent en partie à ce mauvais sort.
En 1925 eut lieu, avec la revue Chocolate Kiddies, le premier d'une longue série de voyages vers l'Europe. Au cours d'une tournée RKO en 1927  à laquelle participait également l'orchestre du jeune Duke Ellington, elle se mit à fredonner à mi-voix, depuis les coulisses, le Creole Love Call qu'interprétait la formation. Duke l'entendit et lui demanda immédiatement de refaire la même chose lors de la séance d'enregistrement qui devait se tenir quelques jours plus tard. Ainsi donc, presque par hasard, furent gravés le 26 octobre 1927 à New York deux des grands chefs d'œuvre ellingtoniens des débuts, Creole Love Call et Blues I Love To Sing : la première tentative pour intégrer à l'orchestre la voix humaine (celle d'une soprano merveilleuse) comme instrument supplémentaire... Un tournant...
François Billard
 
ADELAIDE HALL Quand, à propos du jazz, on parle des femmes, c'est surtout aux chanteuses que l'on fait allusion. les années 20 rappellent immanquablement les grandes dames du blues, Ma Rainey, Bessie Smith, Clara Smith, Bertha "Chippie" Hill ou encore Maggie Jones et Alberta Hunter. Sans oublier, naturellement, Ethel Waters qui s'échappa assez vite du strict domaine du blues. Avec la décennie suivante, celle du "swing" triomphant, survinrent Billie Holiday et Ella Fitzgerald, flanquées d'une kirielle de suiveuses de talents. Les années quarante découvrirent Sarah Vaughan et Dinah Washington qui furent elles-mêmes suivies par Carmen McRae puis Betty Carter... Toutes ces dames et leurs émules viennent, au fond, s'inscrire dans une sorte de "courant principal", une voie royale qui fait oublier que d'autres chemins existèrent et furent parfois explorés. Celles qui s'y risquèrent retinrent moins l'attention et la mémoire de la postérité que leurs consoeurs ci-dessus citées. Ces Valaida Snow (également trompettiste), Lavaida Carter, Midge Williams, Viola Jefferson sombrèrent même assez vite dans un injuste oubli. Seule, peut-être, Maxine Sullivan et surtout Adelaide Hall, la plus superbe de ces chanteuses "en marge", échappèrent en partie à ce mauvais sort. Née à Brooklin (New York) en 1904, élevée à Harlem, Adelaide Hall était la fille d'un professeur de musique. Dès son plus jeune âge, elle se voulut chanteuse et danseuse. Ses vrais débuts eurent lieu en 1921 dans la revue de Noble Sissle et Eubie Blake Shuffle along (créée en 1919) -une revue légendaire (la première entièrement interprètée par des Noirs qu'accueillit Broadway) dans laquelle nombre de futures gloires (notamment Joséphine Baker) se firent les crocs. En 1923, elle fut l'une des créatrices, dans le revue Runnin' Wild, de Old-Fashioned Love, la belle chanson de James P. Johnson. L'année suivante, elle épousa Bert Hicks, qui devint son impresario pendant près de quarante ans. En 1925 eut lieu, avec la revue Chocolate Kiddies, le premier d'une longue série de voyages vers l'Europe. Au cours d'une tournée RKO en 1927 à laquelle participait également l'orchestre du jeune Duke Ellington, elle se mit à fredonner à mi-voix, depuis les coulisses, le Creole Love Call qu'interprètait la formation. Duke l'entendit et lui demanda immédiatement de refaire la même chose lors de la séance d'enregistrement qui devait se tenir quelques jours plus tard. Ainsi donc, presque par hasard, furent gravés le 26 octobre 1927 à New York deux des grands chefs-d'oeuvre ellingtoniens des débuts, Creole Love Call et Blues I Love To Sing : le première tentative pour intégrer à l'orchestre la voix humaine (celle d'une soprano merveilleuse) comme instrument supplémentaire... Un tournant... Duke engagea Adelaide pendant quelques mois alors que, six jours après cette première séance miraculeuse, l'étoile incontestée de la fameuse revue des Blackbirds, Florence Mills, s'éteignait à l'âge de trente-deux ans, sans avoir laissé dans la cire la moindre trace de son art. Ellington dédia à sa mémoire son délicat Black Beauty et ... laissa partir sa chanteuse, puisque Lew Leslie, frabricant de spectacles et maître d'oeuvre des Blackbirds, avait choisi Adelaide pour succéder à Florence. Ce fut là un nouveau tournant -mais, cette fois, pour Adelaide Hall.. celle ci fut donc, aux côtés d'Aida Ward et de Bill "Bojangles" Robinson, la vedette de l'édition 1928 des Blackbirds (l'une des plus fameuses, à ce que l'on dit), qui débuta sur Broadway le 9 mai. Trois mois plus tard, accompagnée par l'orchestre de fosse de la revue, Adelaide enregistra enfin deux des meilleures chansons de la dite revue, Baby et I Must Have That Man, deux airs que presque tout le monde enregistra à sa suite. Deux airs qui marchèrent si bien que des années plus tard, on continuait à les jouer comme des nouveautés ! Du reste, début 1933, Adelaide les réenregistra, accompagnée cette fois par son chef d'orchestre préféré, Duke Ellington... Les versions originales de 1928 et les "refaits" de 1933 figurent dans cet album. La comparaison est des plus intéressantes. Entretemps, Adelaide fut à Paris et à Londres, comme l'avait été avant elle Florence Mills, l'ambassadrice de la revue. Elle sembla fort apprécier l'intelligence du public français mais ne fut guère contactée par les maisons de disques hexagonales. Les Anglais furent en revanche plus ouverts de ce point de vue, qui lui firent graver quelques titres intéressants (Minnie The Moocher, Too Darn Fickle, Doin' What I Please, I Got Rhythm, I'm Red Hot From Harlem...) en compagnie de Francis J. Carter son pianiste attitré et, surtout, de l'un des grands représentants du piano stride, Joe Turner. En octobre 1931 en effet, au moment où furent enregistrées ces faces extrêmement rares, Adelaide Hall avait décidé -après un nouveau grand succès dans l'édition 1930 des Blackbirds et un grand rôle (auprès de Bill Robinson) dans la comédie musicale Brown Buddies- d'abandonner les tournées épuisantes des circuits de vaudeville. A la place, d'abord aux USA. puis en Angleterre, elle proposa un numéro parfaitement réglé où elle chantait et dansait accompagnée par deux pianistes (c'était la mode, à l'époque!) jouant sur de superbes pianos blancs ! D'où ces gravures londonniennes qui, malgré leurs qualités, ne connurent qu'une faible distribution. L'exploit, par chance, fut réédité lors de son retour à la maison et cette fois, le 10 août 1932, dans You Gave Me Everything But Love et This Time It's Love, c'est tout simplement le virtuose Art Tatum en personne qui remplace Turner resté en Europe. Il est vrai qu'à ce moment-là, Tatum était encore presque un inconnu, récupéré au vol par Adelaide dans sa ville natale, Toledo, lors du passage de son spectacle en ce lieu. Elle emmena Art à New York, non sans avoir juré à la maman de celui-ci de veiller farouchement sur lui ! Il est vrais que, s'il avait déjà vingt-ans, il était presque aveugle. Ce qui ne l'empêcha nullement de fausser régulièremnt compagnie à sa mère adoptive pour aller se mesurer, soir après soir, aux géants harlémites du clavier, estomaqués par ce beau monstre ! C'est là que commença vraiment la carrière d'Art Tatum, lequel, l'année suivante, grava ses premiers solos révolutionnaires sous son nom... Art est également présent dans les deux faces du 5 août 1932 (Strange As It Seems et I'll Never Be The Same), où la chanteuse s'était en outre fait accompagner par quelques bons requins de studio du moment, Jimmy Dorsey et Charlie Teagarden (ou Mannie Klein). Madame Adelaide Hall, décidément, savait choisir ses accompagnateurs !... Après quelques petits accrochages dans le genre raciste à New York (quand ayant du sang indien, elle prouva à ceux qui lui contestaient le droit de louer un appartement dans un quartier bourgeois que sa famille était américaine bien avant que les leurs ne sussent seulement épeler leur nom !) ; elle effectua deux saisons au fameux Cotton Club avec les orchestres d'Ellington, de Jimmie Lunceford et du Mills Blue Rhythm Band (avec cette derniere formation,Drop Me Off In Harlem et Reachin' For The Cotton Moon, de décembre 1933 témoignent de ce séjour). Après tout cela, Adelaide et son mari décidèrent de cingler de nouveau vers l'Europe en 1934. Et puis, à la longue, ils finirent par y rester. On commença par le Moulin Rouge, à Paris. Un gigantesque portrait de la chanteuse ornait la façade et, pour pénétrer dans l'établissement, le public devait passer sous ses jambes largement écartées ! Nul doute que ces coquins de Français n'ont point manqué de lever le nez au passage !... En France, Adelaide fit aussi la tournée des plages à la mode (Deauville, Cannes...), puis ouvrit un cabaret qu'elle baptisa "La Grosse Pomme". Elle participa à une séance d'enregistrement de l'orchestre Willie Lewis, ainsi qu'à la réalisation, pour une petite firme, des quatre titres de janvier 1936 ici reproduits. Pour I'm In The Mood For Love et Truckin' (où, en plus, elle esquisse quelques pas de danse), elle retrouva Joe Turner, ainsi que le précise l'étiquette du 78 tours (un de ceux que l'on ne rencontre pas tous les jours !). East Of The Sun et Solitude (un clin d'oeil à l'ami Duke) furent quant à eux gravés avec le concours d'une formation de studio placée sous la direction de Jacques Météhen (alias John Ellsworth !) et composée de quelques bon jazzmen français de l'heure : le trompettiste Alex Renard, peut-être aussi Alix Combelle et Stéphane Grappelli ... Petite question : qui est le pianiste ? Turner ? Francis Carter ? un autre (pourquoi pas Grappelli ? mais dans ce cas, qui joue du violon ?)... Quoiqu'il en soit, ces deux faces sont fort belles et encore bien plus rares que les gravures avec Joe Turner. C'est la première fois qu'elles se trouvent rééditées. Après quatre ans de vie parisienne, Adelaide se décida à accepter l'invitation de C.B. Cochran, l'un des plus importants impresarii d'outre-Manche, naguère promoteur des Blackbirds dans son pays. Elle joua dans un mélodrame et, surtout, charmée par l'orchestre de danse de Joe Loss, fit en sorte de passer fréquemment à la radio accompagnée par lui. Toujours en 38, elle eut le plaisir, pour l'enregistrement de That Old Feeling et I Can't Give You Anything But Love, de retrouver dans les studios londoniens un de ses vieux copains d'enfance et de jeu à Harlem, le dodu Thomas "Fats" Waller, Maître lui aussi du piano stride (mais ici à l'orgue), venu à son tour déguster les joies du vieux monde. Après Joe Turner et Art Tatum, Fats Waller ! Le tableau de chasse de Dame Hall est impressionnant ! D'autant qu'il convient de leur ajouter Ellington, davantage connu comme chef d'orchestre mais, lui aussi, remarquable pianiste... De plus en plus conquise par l'Angleterre, Adelaide Hall finit par s'y fixer. Elle s'y trouve encore aujourd'hui... Malheureusement, petit à petit, elle y oublia Harlem et le jazz. La clientèle de sa nouvelle boite de nuit (Le "Florida") n'en était guère trop friande et, quand Alexander Korda lui confia un rôle dans son film Le Voleur de Bagdad (1940), c'est une tout autre musique qu'il lui demanda d'interprèter ! Bref, son répertoire et sa manière changèrent ; elle se fit de plus en plus accompagner par l'organiste Fela Sowande -quelqu'un dont le style était passablement éloigné de celui d'un Fats Waller !... Si bien que, de toute sa production phonographique (très abondante de 1939 à 1946), nous n'avons pu, pour notre part, sauver que ''Tain't What You Do, superbe "tube" luncefordien qui sonne comme une sorte d'adieu au passé... Adelaide Hall n'en continue pas moins à se produire en public de temps à autre. En 1989 elle a encore enregistré un disque. Mais ce n'est plus, on s'en doute, tout-à-fait la même chose. D.N. When it comes to women jazz artists, most, it turns out, are singers. The 1920s brought us such magnificent blues performers as Ma Rainey, Bessie Smith, Clara Smith, Bertha “Chippie” Hill, Maggie Jones and Alberta Hunter; not forgetting, of course, Ethel Waters, an artist who quickly established a reputation for herself beyond the frontiers of the blues. The following decade, which also heralded the swing era, produced Billie Holiday and Ella Fitzgerald, two major vocalists flanked by a whole host of talented disciples. Then, the 1940s offered us Sarah Vaughan and Dinah Washington, themselves in turn followed by Carmen McRae and Betty Carter. All these ladies and those around them formed a sort of mainstream, which meant that other, tributary currents of the vocal art tended to be overlooked. Singers who ventured into these more vaguely charted waters hence suffered a certain neglect, with artists of the calibre of Valaida Snow (also a trumpeter), Lavaida Carter, Midge Williams and Viola Jefferson consequently destined to be forgotten with undue haste. Only two just about managed to escape a similar fate: Maxine Sullivan and, especially, the wonderful Adelaide Hall. Born in Brooklyn, New York, in 1904, and brought up in Harlem, Adelaide Hall was the daughter of a music teacher. From her earliest childhood, she wanted to be a singer and dancer. Her major professional debut came in 1921 in the Noble Sissle—Eubie Blake revue “Shuffle Along”, a now legendary show launched in 1919. The first all-black production ever to be staged on Broadway, this was a show in which numerous future black stars (principal among them, Josephine Baker) cut their teeth. In 1923, as member of the cast of the revue “Runnin’ Wild”, the young Adelaide Hall had a hand in premiering that lovely James P. Johnson song, Old Fashioned Love. The following year, she married Bert Hicks, the man who would act as her impresario for the best part of the next 40 years. In 1925, with the revue “Chocolate Kiddies”, came the first of a long series of trips to Europe. Then, in 1927, during an RKO tour that also featured the young Duke Ellington orchestra, Adelaide started to hum Creole Love Call in the wings as the orchestra was playing it on stage. Duke heard her, and immediately suggested she should take part in the recording session booked for a few days later. Consequently, almost by chance, on 26 October 1927, two early Ellingtonian masterpieces were committed to disc: Creole Love Call and Blues I Love To Sing. For the first time in jazz history, a human voice (a wonderful soprano voice, at that) had been used in an instrumental role. A turning point. Duke engaged Adelaide, but, a mere six days after this first miraculous session, the undisputed star of the celebrated “Blackbirds” revue, Florence Mills, died at the age of 32. Ellington, profoundly moved, composed the delicate Black Beauty in her memory, but at the same time found himself in the process of having to release his new singer. The reason was simple: Lew Leslie, producer of “Blackbirds”, had set his sights on her as Florence Mills’ successor. Yet another turning point, but this time in the career of Adelaide Hall. It was the young Adelaide who thus unexpectedly found herself co-starring with Aida Ward and Bill “Bojangles” Robinson in the 1928 version of “Blackbirds” (reputedly, one of the finest of all) when it opened on Broadway on 9 May. Three months later, accompanied by the pit orchestra, Adelaide recorded two of the big numbers from the show, Baby and I Must Have That Man, both of them subsequently recorded by just about every singer in the business. The songs were so relentlessly up-to-date that two years later they were still being presented as new! What’s more, in early1933, Adelaide would re-record them in the company of the Duke Ellington orchestra, two fascinating sides also included in the present album. The comparison with the earlier versions is edifying! In the meantime, Adelaide Hall had visited Paris and London with the “Blackbirds” revue, as had Florence Mills before her. She seemed to appreciate France, despite the fact that French record companies chose to ignore her. Their English counterparts would soon prove smarter, inviting her to record a number of titles (Minnie The Moocher, Too Darn Fickle, Doin’ What I Please, I Got Rhythm, I’m Red Hot From Harlem ...) in the company of her regular pianist, Francis J. Carter, and — more significantly — of that master of stride piano, Joe Turner. Indeed, by October 1931, when these extremely rare sides were recorded, Adelaide Hall — with a highly successful 1930 edition of “Blackbirds” and a major role alongside Bill Robinson in the musical comedy “Brown Buddies” to her credit — had taken the decision to leave the taxing vaudeville circuit to concentrate on presenting a well-rehearsed act of her own. She had worked up a song-and-dance routine on which she was accompanied by two pianists (very much a fashion of the day), each playing a superb white piano. And, with them, off she trotted to London and Paris. One of the consequences was the aforementioned London recordings, which, despite their many qualities, enjoyed only very limited distribution. Fortunately, once back home in America, Adelaide repeated the procedure: on 10 August, she cut You Gave Me Everything But Love and This Time It’s Love. As Joe Turner had remained in Europe, his place was taken by a young man by the name of Art Tatum. Still virtually unknown, Tatum had been discovered by Adelaide as she took her act through his native city of Toledo. Having decided on the spot to take the prodigiously talented youngster to New York with her, she had first had to assure his mother she would take full care of him. For, although Art was already 23, his life had hitherto been seriously restricted by almost total blindness. However, once in New York, his handicap certainly did not prevent him from regularly escaping his adoptive mother’s charge to go and pit his talents against those of the great pianists then plying their wares in Harlem — crucially decisive moments in the brilliant Tatum career. Art is again present on the two sides recorded on 5 August 1932, Strange As It Seems and I’ll Never Be The Same, on which the singer also enjoys accompaniment from Jimmy Dorsey and Charlie Teagarden (or Mannie Klein). No doubt about it, Miss Hall certainly knew how to choose her partners! In 1934, having had to put up with a few racial problems on the New York social scene, but also with the satisfying consolation of having chalked up a series of successful seasons at the renowned Cotton Club — first with Duke Ellington, then with Jimmie Lunceford and the Mills Blue Rhythm Band (Drop Me Off In Harlem and Reachin’ For The Cotton Moon, recorded in December 1933, provide tangible evidence of her collaboration with the Mills outfit) —, Adelaide and her husband decided to head back to Europe. And this time they would be in no hurry to return to the United States. Adelaide’s first big booking came at the Moulin Rouge, where a giant full-body portrait of the singer bestrode the entrance in such a fashion that the audience had to pass between her legs to get in. A typically French touch! She then toured the fashionable seaside resorts (Deauville, Cannes and so on) before finally settling into her own Paris nightclub, aptly called “La Grosse Pomme”. She recorded with the Willie Lewis orchestra, then in January 1936 offered her talents to a small company by cutting the four titles included here. On I’m In The Mood For Love and Truckin’ (the latter inspiring her to perform a few dance-steps), she found herself back in the company of Joe Turner, an important detail the label of the 78 record for once does not omit to state! That same day, in the company of a studio group led by Jacques Météhen (alias John Ellsworth), she also recorded East Of The Sun and Solitude. In the line-up were trumpeter Alex Renard and, possibly, Alix Combelle and Stéphane Grappelli. But one of the mysteries of this particular session concerns the identity of the pianist. Is it Joe Turner? Or Francis Carter? Or perhaps even Grappelli, but in that case who plays violin? No matter, these are wonderful sides and an even greater rarity than the two preceding duos with Joe Turner. They are here reissued for the first time. After four years of living in Paris, Adelaide accepted the invitation of impresario C. B. Cochran, producer of “Blackbirds” in Britain, to work on the other side of the Channel. She was given a role in an insignificant melodrama, but also undertook a lot of singing work on the radio in the company of the Joe Loss orchestra. In 1938, for her London recordings of That Old Feeling and I Can’t Give You Anything But Love, she had the pleasant surprise of finding herself in the company of her old childhood friend from Harlem days, the master stride-pianist Fats Waller, here temporarily back on organ. Duke Ellington, Joe Turner, Art Tatum and now Fats Waller: the perceptive Miss Hall certainly kept good company when it came to piano-players! Ever more content with her British lifestyle, Adelaide Hall soon decided to settle in England for good, and she still lives there today. Unfortunately, she gradually distanced herself from the swinging music of Harlem, opting instead for the gentler sounds more popular with the audience of her nightclub, the Florida. And when Alexander Korda allocated her a role in his 1940 film “Thief Of Bagdad”, the music she was asked to perform was hardly from the jazz book! Although she recorded abundantly from 1939 to 1946, her repertoire and style were by now so radically different — and her accompanist, organist Fela Sowande, so far removed from the redoubtable Fats Waller — that, from this entire period, it seemed worthwhile rescuing no more than the solitary ‘Tain’t What You Do. This old Jimmie Lunceford hit comes as a sort of ringing farewell to a glorious past. Today, Adelaide Hall forges on undeterred, still undertaking the occasional engagement despite the approach of her 90th birthday. In 1989, she made yet another record, but, unsurprisingly, things aren’t quite what they used to be. If it’s the essence of Adelaide Hall you’re after, look no further: you have it right here. Adapted from the French by Don Waterhouse

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