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BOOGIE WOOGIE / THE BEST
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R314
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1 CD -20 TITRES / VOLUME 3 / COW COW DAVENPORT, PINETOP SMITH MEADE LUX LEWIS etc / BLUES COLLECTION HISTORIC RECORDING

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 THE BEST OF BOOGIE WOOGIE

1. COW COW BLUES  3’O7
(Cow Cow Davenport)
2. STATE STREET JIVE 3’02
(Cow Cow Davenport)
3. PINETOP BLUES 2’44
(Pine Top Smith)
4. I’M SOBER NOW
(Pine Top Smith)
5. JUMP STEADY BLUES 3’17
(Pine Top Smith)
6. DETROIT ROCKS 3’17
(Montana Taylor)
7. INDIANA AVENUE STOMP 3’25
(Montana Taylor)
8. HEAD RAG HOP 2’56
(Romeo Nelson)
9. WILKINS STREET STOMP 2’46
(Rufus Perryman)
10. THE DIRTY DOZEN N°2
(Rufus Perryman)
11. FARISH STREET JIVE 2’34
(Little Brother Montgomery)
12. SHREVPORT BLUES 2’37
(Little Brother Montgomery)
13. WE GONNA PITCH A BOOGIE WOOGIE 3’48
(Mc Coy)
14. WHISTLIN’ BLUES  3’31
(Meade ‘Lux’ Lewis)
15. BOOGIE WOOGIE 2’29
(Pine Top Smith, arr. W. Manone)
16. WIGGLE WOOGIE 2’33
(Earl Warren)
17. COW COW BLUES 2’45
(Charles Davenport)
18. RHUMBOOGIE 2’46
(Zurke-Miller)
19. CENTRAL AVENUE BREAKDOWN 3’01
(Lionel Hampton)
20. YANCEY’S BUGLE CALL 2’40
(Jimmy Yancey)
 
Les enregistrements
 
(1-2) Cow Cow Davenport (p, voc), Chicago 16-7-28
(3) Pine Top Smith (p, voc), Chicago 29-12-28
(4-5) Idem 14-1-29
(6-7) Montana Taylor (p) Chicago 23-4-29
(8) Romeo Nelson (p), Tampa Red, Frankie Jaxon (voc),  Chicago 5-9-29
(9) Speckled Red (p, voc), Chicago 29-9-29
(10) Idem, Chicago 8-4-30
(11-12) Little Brother Montgomery (p), Nouvelle-Orléans 16-10-36
(13) The Harlem Hamfats : Herb Morand (tp), Odell Rand (cl), Horace Malcolm (p), Joe McCoy (g, voc), Charlie McCoy (mandolin), John Lindsay (b), Fred Flynn ou/or Pearlis Williams (dm), Chicago 13-11-36
(14) Meade Lux Lewis (p, whistle/sifflements), Chicago 7-3-37
(15) Joe ‘Wingy’ Manone (tp, voc), Buster Bailey (cl), Leon ‘Chu’ Berry (ts), Conrad Lanoue (p), Zeb Julian (g), Jules Cassard (b), Cozy Cole (dm), NYC 26-4-39
(16) Count Basie Orchestra : Ed Lewis, Buck Clayton, Harry Edison, Al Kilian (tp), Dickie Wells, Vic Dickenson, Dan Minor (tb), Earl Warren (as), Jack Washington (as, bs), Buddy Tate, Paul Bascomb (ts), Tab Smith (as, ss), Count Basie (p), Freddie Green (g), Walter Page (b), Jo Jones (dm), NYC 22-1-41
(17-18) Bob Zurke and his Delta Rhythm Boys : Howard Gaffney, Wayne Williams, Chelsea Queealey (tp), Mac Zamar, Hobart Simpson (tb), Mrty Berman, Charles Spero (as), Art Wamser, John Gassoway (ts), Bob Zurke (p), Noel Kilgen (g), Harry Cohen (b), Al Sidell (dm), Evelyn Poe (voc), NYC 8-5-40
(19) Lionel Hampton  & The King Cole Trio : Hampton (p), Cole (p), Oscar Moore (g), Wesley Prince (b), Al Spieldock (dm), Hollywood 10-5-40
(20) Jimmy Yancey (p), Chicago, 6-9-40


Le Boogie Woogie
Le boogie-woogie exista donc en tant que style bien avant de devenir une mode et un impératif (du moins si l'on considère le nombre d'orchestres qui se crurent obligés d'inscrire au moins un boogie à leur répertoire). Nous ne reprendrons pas les explications techniques dues à l'ami Arnaud Boubet et qui accompagnaient le premier volume ("The Best of Boogie-Woogie", Jazz Archives n° 24, 157402), nous contentant de citer la définition de André Hodeir: "Style primitif de piano, qui consiste à répéter à la main droite, sur un thème de blues, des figures mélodico-rythmiques très simples, tandis que la main gauche énonce un rythme caractéristique (croche pointée/double croche) et perpétuel." Nous avons donc adopté le parti prix du survol, de la promenade plutôt, tant pour le choix des titres que par nos commentaires. Ce style de piano antédiluvien connut une vogue formidable autant qu'inattendue vers la fin des années 1930 et on parla même de boogie woogie craze, tout comme on parla de swing craze à l'issue du premier concert de jazz donné au Carnegie Hall  de New York, auquel participèrent Pete Johnson, Albert Ammons et Meade Lux Lewis. Il avait fallu le flair, l'obstination et l'habileté du fameux producteur John Hammond pour attirer l'attention sur une telle musique. Il était allé jusqu'à traquer les vieux loups des claviers, retrouvant le brave Meade Lux Lewis qui, en fait de boogies (de train) s'occupait de pare-chocs (de voitures), qu'il astiquait dans un garage de Chicago. La plupart des représentants de ce style ne vivaient pas de leur musique et Pinetop Smith, qui aurait lancé le qualificatif "boogie-woogie", continuait à manger les pissenlits par la racine, n'ayant pu digérer le plomb reçu au cours d'une bagarre.
John Hammond regroupa donc ses hommes et, sentant qu'une musique aussi roborative méritait une seconde chance, il sut imposer la nouvelle-ancienne musique à un large public. Il était bien placé pour sentir que parmi les auditeurs existait une demande plus ou moins nettement formulée pour un style de jazz qui ne provoquât pas de maux de tête. La crise de 1929 était déjà loin et elle avait signifié pour le monde de la musique de jazz un relatif coup d'arrêt. Les choses étaient bien reparties, la vogue swing balayant tout quelques années plus tard, mais cela n'avait pas empêché un certain public de se trouver une âme d'antan, tournée vers la nostalgie (on put observer un phénomène relativement semblable vers 1938) justement, ce genre d'attitude devint plus systématique et une race de collectionneurs apparut et se mit à amasser les disques et à fouiller le passé. Il y avait évidemment eu des pionniers dans le genre mais désormais cette attitude avait une toute autre portée: intellos et nostalgiques, aigris et poètes se donnaient la main. On en arrivait aux grandes batailles, les amoureux d'hier contre ceux de demain et d'aujourd'hui. Mais ne nous égarons pas, suivons les sillons du boogie-woogie !
François Billard.
 

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