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ELECTRIC GUITAR STORY 1935 - 1945
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1 CD - 23 TITRES / 13 GRANDS GUITARISTES DE JAZZ (ELECTRIC GUITAR) / JAZZ ARCHIVES COLLECTION
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Les tItres et les guitaristes : Eddie Durham :
1 HITTIN THE BOTLE
Avec Jimmie Lunceford & His Orchestra. 1935
2 COUNTLESS BLUES
Avec Kansas City Six (Buck Clayton (tp), Lester Young (ts)…). 19353 I WANT A LITTLE GIRL
Avec Eddie Durham Band ( Joe Keyes (tp), Williard Brown (as)…). 1940
Leonard Ware :
4 CHANT IN THE NIGHT
Avec Sidney Bechet & His Orchestra. 19385 NOBODY IN MIND
Avec Big Joe Turner (voc). Billy Taylor (b).1941
Charlie Christian :
6 ROSE ROOM
7 HAVEN'T NAMED IT YET
9 SOLO FLIGHT
Avec Benny Goodman Sextet & Orchestra. 1939 & Avec Lionel Hampton & His Sextet. 1939
Teddy Bunn :
10 MARTIN ON EVERY BLOCK
Avec Lionel Hampton & His Orchestra. 1940
Oscar Moore :
11 THIS SIDE UP
Avec King Cole Trio. 1940
Irvin Asbhy :
12 ALTITUDE
13 SMART ALECK
Avec Lionel Hampton Orchestra. 1940
Albert Casey :
14 ESQUIRE BOUNCE
Avec Coleman Hawkins Esquire All Stars. 1943
Jimmy Shirley :
15 JOY-MENTIN
James P. Johnson’s Blue Note Jazzmen. 1944
Tiny Grimes :
16 TOPSY
Avec Art Tatum Trio. 194417 BLUE HARLEM
Avec Ike Quebec Quintet ( Ike Quebec (ts)…). 194418 TOPSY
Avec Ike Quebec Swing Seven : (Buck Clayton (tp), Ike Quebec (ts)…). 1945
Snags Allen :
19 FISH MARKET
Avec Roy Eldridge & His Orchestra (Sidney de Paris (tp), Vic Dickenson (tb)…). 1944
Billy Mackel :
20 TEMPO'S BOOGIE
Avec Lionel Hampton and His Orchestra. 1944
T-Bone Walker :
21 I GOT A BREAH BABY
22 MEAN OLD WORLD
Avec Freddie Slack (p), Jud de Naut (b), Dave Coleman (b). 1942
Flyod Smith :
23 FLOYD'S GUITAR BLUES
Avec Andy Kirk & His Clouds of Joy (Earl Thompson (tp), Don Buas (ts), Mary lou Williams (p)…) 939 ELECTRIC GUITAR STORYLa guitare fût l'instrument de prédilection des premiers chanteurs de blues, instrument portable qui pouvait leur fournir un soutien à la fois harmonique et rythmique. Par contre, dans les premiers temps du jazz instrumental, c'est le banjo qui était utilisé de préférence dans les sections rythmiques, car beaucoup plus sonore!C'est vers 1930 que la guitare supplanta définitivement le banjo au sein des orchestres de jazz. Mais le souci permanent des guitaristes était de pouvoir se faire entendre lorsqu'ils désiraient sortir du rôle effacé de simple membre de la section rythmique. Comment s'imposer en solo face aux cuivres, aux clarinettes et autres saxophones? A l'époque les micros étaient encore bien rares sur les estrades. Des chanteurs de blues utilisèrent des guitares métalliques (même avec résonateurs) pour obtenir un peu plus de puissance!Mais, la solution était ailleurs… le mérite en revient au musicien de Kansas City Eddie Durham, trombone, arrangeur de grande renommée et aussi guitariste. Vers la fin des années 20, il eut l'idée de doter sa guitare d'un micro relié à un ampli! La guitare électrique, disons plutôt la guitare amplifiée était née. A cette époque il était membre de l'orchestre de Bennie Moten à Kansas City et on peut l'entendre en solo dans certains morceaux enregistrés dès 1932 comme Toby ou Moten's Swing que vous pouvez retrouver dans les CD de la série Jazz Archives.Hittin' The Bottle, de 1935, est un de ses arrangements pour l'orchestre de Jimmie Lunceford avec une partie de guitare électrique importante en solo et en accompagnement au vocal de Sy Oliver. Tout au long de Countless Blues Eddie Durham joue fort bien le blues aux côtés de ses compagnons de l'orchestre de Count Basie, Buck Clayton et Lester Young. On le retrouve enfin, à la tête de son petit groupement dans le beau I Want A little Girl.D'autre musiciens comme Leonard Ware suivirent son exemple (Ici avec Sidney Bechet en 1938 et ensuite avec Big Joe Turner), mais la grande majorité des guitaristes continuaient à utiliser la guitare acoustique, les plus célèbres d'entre eux étant Albert Casey, Teddy Bunn, Lonnie Johnson et bien sûr notre Django Reinhardt, le seul musicien européen pouvant se vanter d'avoir non seulement épaté mais aussi influencé certains musiciens noirs!Pour que l'électrification de la guitare devienne populaire, UNIVERSELLE, il était nécessaire qu'un soliste exceptionnel d'une stature indiscutable puisse entraîner à sa suite tous les autres! Cette référence, devenue une véritable idole, fût un jeune musicien qui jouait dans un club d'Oklaoma City, que sur recommandation de John HammOnd, le clarinettiste Benny Goodman engagea en septembre 1939, pour jouer principalement dans son Sextet aux côtés de Lionel Hampton puis de Cootie Williams. Il s'agit de l'unique Charlie Christian. De régionale, sa renommée devint rapidement nationale. Son rayonnement fût considérable, car il transforma le langage de la guitare en lui permettant de devenir un instrument de premier plan dans le jazz! D'un rôle assez discret, quoique important au cœur des sections rythmiques, la guitare grâce à l'électrification devint un instrument soliste au même titre que les trompettes, trombones, clarinettes ou saxophones.Par ses idées, la maîtrise et la clarté de son discours mélodique toujours d'une limpidité étonnante, Charlie Christian fût le héros de toute une génération de guitaristes, qui lui emboîtèrent le pas en adoptant la guitare électrique et en s'inspirant de ses idées et de son style. Mais, hélas, sa carrière fulgurante qui s'annonçait si brillante fût brutalement interrompue par son décès, en 1942, après seulement 19 mois d'activité sur le devant de la scène!! Mais il avait donné un langage exemplaire à son instrument, développant ses solos comme le faisaient les trompettes ou saxos. On a même parlé à son sujet de trumpet-guitar-style. Ses improvisations se déroulent toujours avec une telle aisance, une telle assurance, une telle logique et également une telle autorité, qu'il donne l'impression d'être infaillible!Avec les progrès de l'amplification on assiste à la transformation du style des guitaristes qui ont, alors, entre les mains un instrument aux ressources étendues, permettant des effets inédits, des contrastes sonores violents, des notes longuement tenues, des glissandos expressifs, des accords surpuissants, des effets de fading… Non seulement le style des solistes fût modifié, mais aussi la manière d'accompagner. Certains guitaristes sortirent du strict tempo régulier, pour acquérir une place d'animateur dans les section rythmiques en y apportant un vie nouvelle, en intervenant plus souvent dans le déroulement des interprétations. C'est ainsi que les Tiny Grimes, Billy Mackel, Oscar Moore, Irving Ashby par leurs contre-chants puissants, leurs riffs harcelants, leurs accords cinglants stimulent les solistes, les relançant sans cesse, bordant aussi en marge des ensembles orchestraux ce qui aurait été une tâche hors de la portée des guitares acoustiques! Nous en avons ici de remarquables exemples : Billy Mackel omniprésent derrière Lionel Hampton tout au long de Tempo's Boogie, Tiny Grimes souverain, avec sa guitare à 4 cordes, non seulement dans son solo mais aussi dans ses interventions durant le Topsy d'Ike Quebec. Malgré les brillantes improvisations de Buck Clayton à la trompette ou d'Ike Quebec au ténor, c'est la guitare de Tiny Grimes qui captive presque toute l'attention par son bouillonnement, sa pertinence, son swing! Mais Tiny Grimes n'est-il pas pour beaucoup, le meilleur des guitaristes aux côtés de Charlie Christian?Le guitariste peut maintenant s'intégrer aux autres instruments pour ajouter une voix supplémentaire à un ensemble ou au contraire s'en détacher pour improviser ses dynamiques commentaires à la partie d'un soliste ou d'un arrangement.
La guitare à toujours été l'instrument idéal pour jouer le blues; devenue électrique, elle a encore étendu l'éventail des possibilités de cet instrument pour lui permettre de "crier" le blues avec plus de véhémence! (Tiny Grimes dans Blue Harlem ou Floyd Smith dans son fameux Floyd's Guitar Blues aux sonorités hawaïennes.)Après avoir conquis le jazz, la guitare électrique pris logiquement la suite de la guitare acoustique pour continuer à être l'instrument privilégié du blues. Le génial T-Bone Walker représenté ici par ses deux premiers grands disques de 1942, a inspiré et influencé de multiples jeunes artistes qui l'ont pris pour modèle, à tel point que son souvenir, sa trace, sont toujours vivaces chez certains jeunes musiciens des années 90!!A partir de 1945, la guitare électrique joua un rôle important dans la popularité des petits groupes de Rhythm and Blues qui reposaient souvent sur deux piliers : la guitare électrique et le saxo-ténor! De nombreux jeunes loups y ont fait leurs débuts avant d'occuper par la suite une place enviable dans le jazz des années suivantes.Il est à remarquer que les grands guitaristes de jazz qui avaient su faire parler avec talent leurs belles "acoustiques" dans les années 30, ont eu souvent de la difficulté à tirer un bon parti de l'électrification de leurs instruments, on peut même dire que les Albert Casey, Teddy Bunn et Django Reinhardt aux jeux subtils, aux sonorités et nuances raffinées ne gagnèrent pas beaucoup à utiliser le nouveau matériel. La technique plus brutale qu'impose la guitare électrique ne convenant pas très souvent à leurs personnalités musicales formées à une autre école!Encore une fois, la guitare électrique est devenue au cours des années, avec les apports, les trouvailles des uns et des autres, un nouvel instrument aux possibilités immenses.Ce panorama musical a pour but de présenter les pionniers du début des années 30, ainsi que les "maîtres" des années 40, tous ceux qui ont donné ses lettres de noblesse et ouvert la voie à cet instrument devenu, grâce à eux universel : la guitare électrique!Jacques MorgantiniNote :On sait, hélas, que les faces (Comet et Ash) de 1944 d'Art Tatum et son trio avec Tiny Grimes et Slam Stewart n'ont pas été enregistrées d'une manière satisfaisante. Mais, devant l'importance de cette musique il était impensable de ne pas sélectionner au moins un titre. Après avoir comparé les différentes sources en notre possession, il fût évident que la meilleure était notre 78 tours original de Topsy et je profite de cette occasion pour souligner l'exemplaire travail réalisé par Lionel Risler, qui sait toujours extraire des divers documents qu'on lui confie, la beauté et l'authenticité de la musique telle qu'elle fût jouée, le jour de l'enregistrement.!
1 HITTIN THE BOTLE
Avec Jimmie Lunceford & His Orchestra. 1935
2 COUNTLESS BLUES
Avec Kansas City Six (Buck Clayton (tp), Lester Young (ts)…). 19353 I WANT A LITTLE GIRL
Avec Eddie Durham Band ( Joe Keyes (tp), Williard Brown (as)…). 1940
Leonard Ware :
4 CHANT IN THE NIGHT
Avec Sidney Bechet & His Orchestra. 19385 NOBODY IN MIND
Avec Big Joe Turner (voc). Billy Taylor (b).1941
Charlie Christian :
6 ROSE ROOM
7 HAVEN'T NAMED IT YET
9 SOLO FLIGHT
Avec Benny Goodman Sextet & Orchestra. 1939 & Avec Lionel Hampton & His Sextet. 1939
Teddy Bunn :
10 MARTIN ON EVERY BLOCK
Avec Lionel Hampton & His Orchestra. 1940
Oscar Moore :
11 THIS SIDE UP
Avec King Cole Trio. 1940
Irvin Asbhy :
12 ALTITUDE
13 SMART ALECK
Avec Lionel Hampton Orchestra. 1940
Albert Casey :
14 ESQUIRE BOUNCE
Avec Coleman Hawkins Esquire All Stars. 1943
Jimmy Shirley :
15 JOY-MENTIN
James P. Johnson’s Blue Note Jazzmen. 1944
Tiny Grimes :
16 TOPSY
Avec Art Tatum Trio. 194417 BLUE HARLEM
Avec Ike Quebec Quintet ( Ike Quebec (ts)…). 194418 TOPSY
Avec Ike Quebec Swing Seven : (Buck Clayton (tp), Ike Quebec (ts)…). 1945
Snags Allen :
19 FISH MARKET
Avec Roy Eldridge & His Orchestra (Sidney de Paris (tp), Vic Dickenson (tb)…). 1944
Billy Mackel :
20 TEMPO'S BOOGIE
Avec Lionel Hampton and His Orchestra. 1944
T-Bone Walker :
21 I GOT A BREAH BABY
22 MEAN OLD WORLD
Avec Freddie Slack (p), Jud de Naut (b), Dave Coleman (b). 1942
Flyod Smith :
23 FLOYD'S GUITAR BLUES
Avec Andy Kirk & His Clouds of Joy (Earl Thompson (tp), Don Buas (ts), Mary lou Williams (p)…) 939 ELECTRIC GUITAR STORYLa guitare fût l'instrument de prédilection des premiers chanteurs de blues, instrument portable qui pouvait leur fournir un soutien à la fois harmonique et rythmique. Par contre, dans les premiers temps du jazz instrumental, c'est le banjo qui était utilisé de préférence dans les sections rythmiques, car beaucoup plus sonore!C'est vers 1930 que la guitare supplanta définitivement le banjo au sein des orchestres de jazz. Mais le souci permanent des guitaristes était de pouvoir se faire entendre lorsqu'ils désiraient sortir du rôle effacé de simple membre de la section rythmique. Comment s'imposer en solo face aux cuivres, aux clarinettes et autres saxophones? A l'époque les micros étaient encore bien rares sur les estrades. Des chanteurs de blues utilisèrent des guitares métalliques (même avec résonateurs) pour obtenir un peu plus de puissance!Mais, la solution était ailleurs… le mérite en revient au musicien de Kansas City Eddie Durham, trombone, arrangeur de grande renommée et aussi guitariste. Vers la fin des années 20, il eut l'idée de doter sa guitare d'un micro relié à un ampli! La guitare électrique, disons plutôt la guitare amplifiée était née. A cette époque il était membre de l'orchestre de Bennie Moten à Kansas City et on peut l'entendre en solo dans certains morceaux enregistrés dès 1932 comme Toby ou Moten's Swing que vous pouvez retrouver dans les CD de la série Jazz Archives.Hittin' The Bottle, de 1935, est un de ses arrangements pour l'orchestre de Jimmie Lunceford avec une partie de guitare électrique importante en solo et en accompagnement au vocal de Sy Oliver. Tout au long de Countless Blues Eddie Durham joue fort bien le blues aux côtés de ses compagnons de l'orchestre de Count Basie, Buck Clayton et Lester Young. On le retrouve enfin, à la tête de son petit groupement dans le beau I Want A little Girl.D'autre musiciens comme Leonard Ware suivirent son exemple (Ici avec Sidney Bechet en 1938 et ensuite avec Big Joe Turner), mais la grande majorité des guitaristes continuaient à utiliser la guitare acoustique, les plus célèbres d'entre eux étant Albert Casey, Teddy Bunn, Lonnie Johnson et bien sûr notre Django Reinhardt, le seul musicien européen pouvant se vanter d'avoir non seulement épaté mais aussi influencé certains musiciens noirs!Pour que l'électrification de la guitare devienne populaire, UNIVERSELLE, il était nécessaire qu'un soliste exceptionnel d'une stature indiscutable puisse entraîner à sa suite tous les autres! Cette référence, devenue une véritable idole, fût un jeune musicien qui jouait dans un club d'Oklaoma City, que sur recommandation de John HammOnd, le clarinettiste Benny Goodman engagea en septembre 1939, pour jouer principalement dans son Sextet aux côtés de Lionel Hampton puis de Cootie Williams. Il s'agit de l'unique Charlie Christian. De régionale, sa renommée devint rapidement nationale. Son rayonnement fût considérable, car il transforma le langage de la guitare en lui permettant de devenir un instrument de premier plan dans le jazz! D'un rôle assez discret, quoique important au cœur des sections rythmiques, la guitare grâce à l'électrification devint un instrument soliste au même titre que les trompettes, trombones, clarinettes ou saxophones.Par ses idées, la maîtrise et la clarté de son discours mélodique toujours d'une limpidité étonnante, Charlie Christian fût le héros de toute une génération de guitaristes, qui lui emboîtèrent le pas en adoptant la guitare électrique et en s'inspirant de ses idées et de son style. Mais, hélas, sa carrière fulgurante qui s'annonçait si brillante fût brutalement interrompue par son décès, en 1942, après seulement 19 mois d'activité sur le devant de la scène!! Mais il avait donné un langage exemplaire à son instrument, développant ses solos comme le faisaient les trompettes ou saxos. On a même parlé à son sujet de trumpet-guitar-style. Ses improvisations se déroulent toujours avec une telle aisance, une telle assurance, une telle logique et également une telle autorité, qu'il donne l'impression d'être infaillible!Avec les progrès de l'amplification on assiste à la transformation du style des guitaristes qui ont, alors, entre les mains un instrument aux ressources étendues, permettant des effets inédits, des contrastes sonores violents, des notes longuement tenues, des glissandos expressifs, des accords surpuissants, des effets de fading… Non seulement le style des solistes fût modifié, mais aussi la manière d'accompagner. Certains guitaristes sortirent du strict tempo régulier, pour acquérir une place d'animateur dans les section rythmiques en y apportant un vie nouvelle, en intervenant plus souvent dans le déroulement des interprétations. C'est ainsi que les Tiny Grimes, Billy Mackel, Oscar Moore, Irving Ashby par leurs contre-chants puissants, leurs riffs harcelants, leurs accords cinglants stimulent les solistes, les relançant sans cesse, bordant aussi en marge des ensembles orchestraux ce qui aurait été une tâche hors de la portée des guitares acoustiques! Nous en avons ici de remarquables exemples : Billy Mackel omniprésent derrière Lionel Hampton tout au long de Tempo's Boogie, Tiny Grimes souverain, avec sa guitare à 4 cordes, non seulement dans son solo mais aussi dans ses interventions durant le Topsy d'Ike Quebec. Malgré les brillantes improvisations de Buck Clayton à la trompette ou d'Ike Quebec au ténor, c'est la guitare de Tiny Grimes qui captive presque toute l'attention par son bouillonnement, sa pertinence, son swing! Mais Tiny Grimes n'est-il pas pour beaucoup, le meilleur des guitaristes aux côtés de Charlie Christian?Le guitariste peut maintenant s'intégrer aux autres instruments pour ajouter une voix supplémentaire à un ensemble ou au contraire s'en détacher pour improviser ses dynamiques commentaires à la partie d'un soliste ou d'un arrangement.
La guitare à toujours été l'instrument idéal pour jouer le blues; devenue électrique, elle a encore étendu l'éventail des possibilités de cet instrument pour lui permettre de "crier" le blues avec plus de véhémence! (Tiny Grimes dans Blue Harlem ou Floyd Smith dans son fameux Floyd's Guitar Blues aux sonorités hawaïennes.)Après avoir conquis le jazz, la guitare électrique pris logiquement la suite de la guitare acoustique pour continuer à être l'instrument privilégié du blues. Le génial T-Bone Walker représenté ici par ses deux premiers grands disques de 1942, a inspiré et influencé de multiples jeunes artistes qui l'ont pris pour modèle, à tel point que son souvenir, sa trace, sont toujours vivaces chez certains jeunes musiciens des années 90!!A partir de 1945, la guitare électrique joua un rôle important dans la popularité des petits groupes de Rhythm and Blues qui reposaient souvent sur deux piliers : la guitare électrique et le saxo-ténor! De nombreux jeunes loups y ont fait leurs débuts avant d'occuper par la suite une place enviable dans le jazz des années suivantes.Il est à remarquer que les grands guitaristes de jazz qui avaient su faire parler avec talent leurs belles "acoustiques" dans les années 30, ont eu souvent de la difficulté à tirer un bon parti de l'électrification de leurs instruments, on peut même dire que les Albert Casey, Teddy Bunn et Django Reinhardt aux jeux subtils, aux sonorités et nuances raffinées ne gagnèrent pas beaucoup à utiliser le nouveau matériel. La technique plus brutale qu'impose la guitare électrique ne convenant pas très souvent à leurs personnalités musicales formées à une autre école!Encore une fois, la guitare électrique est devenue au cours des années, avec les apports, les trouvailles des uns et des autres, un nouvel instrument aux possibilités immenses.Ce panorama musical a pour but de présenter les pionniers du début des années 30, ainsi que les "maîtres" des années 40, tous ceux qui ont donné ses lettres de noblesse et ouvert la voie à cet instrument devenu, grâce à eux universel : la guitare électrique!Jacques MorgantiniNote :On sait, hélas, que les faces (Comet et Ash) de 1944 d'Art Tatum et son trio avec Tiny Grimes et Slam Stewart n'ont pas été enregistrées d'une manière satisfaisante. Mais, devant l'importance de cette musique il était impensable de ne pas sélectionner au moins un titre. Après avoir comparé les différentes sources en notre possession, il fût évident que la meilleure était notre 78 tours original de Topsy et je profite de cette occasion pour souligner l'exemplaire travail réalisé par Lionel Risler, qui sait toujours extraire des divers documents qu'on lui confie, la beauté et l'authenticité de la musique telle qu'elle fût jouée, le jour de l'enregistrement.!