COUNT BASIE / THE GOLDEN YEARS
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WITH BILLIE HOLIDAY, HELEN HUMES & JIMMY RUSHING
CD1 1937
1 MOTEN SWING
2 SHOUT AND FEEL IT
3 THE YOU AND ME THAT USED TO BE
4 THEY COUNT STEPS IN
5 THEY CAN'T TAKE THAT AWAY FROM ME
6 I'LL ALWAYS BE IN LOVE
7 WHEN MY DREAMBOAT COMES HOME
8 SWING ! BROTHER SWING !
9 BUGLE BLUES
10 I GOT RHYTHM
11 MOTEN SWING
12 ONE O'CLOCK JUMP
13 I CAN'T GET STARTED
14 A STUDY IN BROWN
15 RHYTHM IN MY NURSERY RHYMES
16 JONE'S IDEA
17 GOOD MORNING BLUES
18 DINAH
CD2 1938
1 ALLEZ OOP
2 BLUES WITH HELEN
3 I AIN'T GOT NOBODY
4 DON'T BE THAT WAY
5 SONG OF THE WANDERER
6 MORTAGE STOMP
7 EVERY TUB
8 SONG OF THE WANDERER
9 FLAT FOOT BOOGIE
10 LADY BE GOOD
11 BOOGIE WOOGIE BLUES
12 ONE O'CLOCK JUMP
13 I LET A SONG GO OUT OF MY HEART
14 KING PORTER STOMP
15 KING PORTER STOMP
16 I HAVEN'T CHANGED A THING
William Basie, dit Count Basie, né le 21 août 1904 et mort le 26 avril 1984, est un pianiste, organiste et chef d'orchestre de jazz. Son orchestre s'inscrit dans la tradition de Kansas City, ville-berceau du middle jazz orchestral. Il était surnommé la machine à swing.
Son big band représente, avec celui de Duke Ellington, la quintessence du jazz classique dont il a porté la bonne parole pendant 50 ans dans le monde entier. Il a abordé tous les registres, du blues aux succès de Broadway en passant par les grands standards, toujours avec la même ferveur sincère.
Le Count Basie Orchestra aura été un tremplin pour nombre de musiciens majeurs de l'époque comme Lester Young, Herschel Evans, Buck Clayton, Harry 'Sweets' Edison, Dicky Wells, Buddy Tate.
Le père de Count Basie est cocher et c'est sa mère qui donne au tout jeune William ses premières leçons de piano Les études seront brèves, et en échange de menus services au
Palace theatre de Red Bank, il assiste aux spectacles gratuitement. Il lui arrive de remplacer le pianiste titulaire et de faire bonne figure après avoir mémorisé d'oreille tous les airs du show.Adolescent, il accompagne au piano des films muets dans les cinémas de sa ville natale. À l'aise au piano, il préfère cependant la batterie2, mais un certain Sonny Greer, autre musicien du coin et futur drummer (batteur) de Duke Ellington ne l'encourage pas dans cette voie. Sonny et lui jouent brièvement ensemble, puis William assure quelques petits jobs pour des spectacles de danse, des villages de vacances ou d'autres festivités privées avant de partir en 1924 pour New York.
Il s'installe à deux pas du théâtre The Harlem Alhambra dans le quartier de Harlem. Là, il rencontre les grands pianistes stride de l'époque : James P. Johnson, Willie "The Lion" Smith et surtout Fats Waller qui marquera le jeune Basie de sa forte personnalité.
Entre 1925 et 1927, il participe aux tournées du circuit T.O.B.A (Theatre Owners Booking Association) avec les chanteuses de blues Kattie Crippen et Gonzelle White qui l'emmènent à Chicago, Saint-Louis et à La Nouvelle-Orléans. Il montre ses talents de pianiste dans des vaudevilles américains comme Kattie Crippen and her Kids et Gonzelle White and the Big Jazz Jamboree.
Après avoir travaillé à Harlem dans le club Leroy's fréquenté par les musiciens rompus à toutes les batailles (battles) et concours de piano existants, Basie retrouve Fats Waller joueur d'orgue au Lincoln theater et apprend de lui les rudiments de l'instrument. En 1928 à Tulsa, il découvre les Blue Devils' un orchestre de renom, créé et dirigé par le contrebassiste Walter Page (en) avec Jimmy Rushing comme chanteur. À Kansas City quelques mois plus tard, il rejoint le groupe et c’est à cette époque qu'il prend le surnom de Count.
À Kansas City, l'orchestre phare était celui de Bennie Moten, au départ une petite formation, qui devient un big band en 1927. En 1928 il connait un gros succès avec South, mais il n'a pas de musiciens de grand renom. Bennie Moten recrute alors (chez son rival les Blue Devils) Eddie Durham, puis Count Basie, Hot Lips Page et le chanteur Jimmy Rushing. Count Basie écrit des arrangements, mais se retrouve assez vite à remplacer le chef au piano.
En 1931 viendront enrichir le big-band le saxophoniste alto Eddie Barefield, le tromboniste Dan Minor ainsi que Ben Webster, et enfin en 1933 trois recrues majeures complètent l'effectif, le clarinettiste Buster Smith et surtout les saxophonistes ténor Lester Young et Herschel Evans.
Alors que l'orchestre est au sommet de la popularité, Bennie Moten meurt des suites d'une opération de chirurgie. Count Basie aidé de Buster Smith remonte un orchestre qu'il nomme Count Basie and his barons of rhythm en rassemblant les meilleurs musiciens avec lequel il décroche un engagement au Reno club de Kansas City. Le producteur John Hammond, découvreur de talents et initiateur des concerts de jazz radiodiffusés, entend l'orchestre sur les ondes de W9XBY et devient leur imprésario. Suivent des engagements au Grand Terrace Theatre de Chicago, puis au Roseland Ballroom de New York.
Le 9 octobre 1936 il participe à une séance d'enregistrement sous le nom de Jo Jones Buster Smith group chez Vocalion, puis, pour la première fois sous le nom de Count Basie et son orchestre, pour une deuxième session d'enregistrement le 21 janvier 1937 chez Decca avec des titres qui vont inscrire cette formation parmi les meilleures du pays. Parmi ces titres : Honeysuckle Rose célèbre composition de Fats Waller, Swingin at the Daisy Chain qui met en valeur avec la sourdine le trompettiste Buck Clayton et Roseland Shuffle. Le 7 juillet 1937, ils enregistrent le morceau qui deviendra l'unique indicatif de l'orchestre, One O'Clock Jump.
Pendant une nouvelle séance, le 9 août 1937, a lieu l'enregistrement d'un mémorable Good Morning Blues chanté par Jimmy Rushing suivi de deux masterpieces : Topsy et Time Out. Lors de l'ultime session de l'année, le 13 octobre, un titre sort du lot Out of the Window. Par la clarté et la richesse de ses arrangements, la souplesse racée de sa section rythmique, le brio de ses solistes en tête desquels on trouve Buck Clayton, Lester Young, Harry Edison et Count Basie lui-même, par sa ferveur groove, cet enregistrement de 1937 restera dans son parcours musical une étape décisive.
John Hammond présente à Count Basie une jeune chanteuse prometteuse, Billie Holiday, avec laquelle il joue pendant près d'un an en public mais qui, pour cause de contrat exclusif, ne peut enregistrer en studio. L'orchestre se produit pour la première fois à l'Apollo theatre. Le 23 décembre 1938, Count Basie et son orchestra sont les principaux animateurs de From Spirituals to Swing, soirée de concert organisée par John Hammond au Carnegie Hall6.
Pendant les années 1940, son groupe est reconnu internationalement, même durant la Seconde Guerre mondiale, qui lui cause des problèmes financiers. À l’exception des années 1950, où Basie fait quelques tournées avec une petite formation, il continue à être chef d’orchestre pour son groupe jusqu'à sa mort. Pendant toute cette période, Basie obtient des succès commerciaux avec chacun de ses nouveaux enregistrements.
En 1976, il est victime d'une crise cardiaque. En 1984 il décède d'un cancer à l'âge de 79 ans.
Il était membre de la franc‑maçonnerie de la Prince Hall Lodge à New York7.
La musique semblait couler d'elle-même : beaucoup de blues et de thèmes simples à base de riffs, portés par une superbe section rythmique toute en souplesse et développés par des solistes d'exception. La pratique des head arrangements, arrangements non écrits issus de la complicité entre les musiciens, ajoute à la spontanéité de la musique. Les arrangements sont construits pour faire monter la tension tout en racontant une histoire avec son début, son développement et sa conclusion. Les solos s'insèrent dans cet orchestre en enrichissant les motifs orchestraux et créant souvent un effet de suspens. Basie introduit aussi la chase (duel) entre solistes et notamment entre ses deux saxophonistes ténors aux styles opposés, Herschel Evans et Lester Young. Ce dernier, par son style très original, enrichit particulièrement le discours musical de l'orchestre et plusieurs titres sont construits pour le mettre en valeur comme Roseland Shuffle ou Every Tub.
À partir des années 1940, le jeu d'ensemble gagne en complexité et prend une place toujours plus importante face aux solistes.
Son deuxième grand orchestre, à partir des années cinquante, fait la part plus belle à des arrangements (signés Neal Hefti, Ernie Wilkins, Quincy Jones, Frank Foster, Thad Jones, Billy Byers, Benny Carter...) servis par une parfaite unité d'ensemble et un grand sens de la dynamique.
Au piano, l'économie de notes était la marque du style laconique de Basie, à l'intense pouvoir rythmique.
Discographie sélective
- King of Swing (1953)
- Count Basie in London (1956)
- April in Paris (1956)
- Count Basie at Newport (1957)
- The Atomic Mr. Basie (1958)
- Sing Along With Basie (1958)
- One More Time (1959)
- Chairman of the Board (1959)
- First Time! The Count Meets the Duke (1961)
- Basie at Birdland (1961)
- Count Basie and the Kansas City 7 (1962)
- Sinatra-Basie: An Historic Musical First (1962)
- On My Way & Shoutin' Again (1963)
- Basie Land (1964)
- It Might as Well Be Swing (1964)
- Basie's Beatle Bag (1966)
- Straight Ahead (1967)
- Afrique (1971)
- The Bosses avec Big Joe Turner (Pablo Records, 1974)
- Satch and Josh (1974)
- The Gifted Ones (1977)
Count BASIE The Golden Years CD 1 : Ce volume des "Golden Years" de Count Basie réuni de superbes enregistrements provenant de trois sessions différentes datant des années de guerre et donnant à entendre, dans d'excellentes conditions techniques, un orchestre épanoui et en pleine force. Le groupe de Basie a en effet gagné en homogénéité, en précision, sans avoir perdu un gramme de son swing élastique et de sa fraîcheur. Dans la première session, une émission de radio transmise sur le vif d'un établissement bostonien reproduite ici intégralement, l'orchestre joue quelques pièces jamais enregistrées en studio comme Take It Prez et I Got Rhythm qui donnent à Lester Young, le Président, The Prez, soliste magique et révolutionnaire, l'occasion de jouer des solos à ranger parmi ses plus grandes réussites disponibles sur disque. Les sept plages suivantes proviennent d'une séance réalisée en studio pour un usage radiophonique. Quatre années ont passé, l'orchestre s'est quelque peu renouvelé, ses grands solistes lui sont restés fidèles, dont Lester Young, après une assez longue escapade. L'enregistrement, d'une qualité technique exceptionnelle pour l'époque, permet de goûter parfaitement le swing d'ensemble de la formation. Evènement très rare chez Basie, l'absence du guitariste Freddie Green, irremplacé parce qu'irremplaçable, mais tellement discret que son manque se fait tout à coup plus remarquer que sa présence, normale à force d'être indispensable dans les autres enregistrements du Count.... La dernière session, réalisée quelque mois plus tard, est habitée par d'autres démons. La pulsation de la section rythmique est plus appuyée, le jeune Buddy Rich lui donne un punch qui lui fait perdre un peu de son mystère mais qui favorise les épanchements des nouveaux solistes, en particulier Illinois Jacquet, saxophoniste ténor ayant beaucoup puisé chez le Président dont il occupe la place, mais qui rythmiquement ne cherche jamais midi à quatorze heures. CD2 : Ce CD des "Golden Years" de Count Basie s'inscrit dans la continuité du précèdent. Il comporte quatre sessions distinctes et la première nous permet de retrouver la majorité des hommes de janvier 1944. Aux trompettes Harry Edison et Joe Newman sont toujours aux postes de commandes, Buddy Tate et Lester Young gardent la chaîne réservée aux ténors Dicky Wells trône toujours chez les trombones. Enfin, l'impressionnante rythmique constituée par Rodney Richarson, Freddie Green et Jo Jones conserve les commandes. Et, bien entendu, Jimmy Rushing demeure l'impressionnant chanteur de l'ensemble. Ces enregistrements proviennent de V-Discs et représentent bien une époque fort troublée de l'histoire du disque, épisode qui d'ailleurs n'a pas l'air d'entamer le moins du monde la sérénité de Basie et de ses hommes. Néanmoins, au fils des mois surviennent d'importants changements : Illinois Jacquet puis Lucky Thompson remplacent Lester Young. La nouvelle génération est donc là et bien là, le changement dans la continuité ou la continuité dans le changement, au choix. Néanmoins, l'orchestre demeure égal à lui-même, pétillant de décontraction, une association de qualificatifs qui convient bien à Basie. In this third volume of the “Golden Years” of Count Basie, we find a series of superb recordings emanating from three different wartime sessions. The orchestra is at the top of its form and the technical quality of the recording is excellent. The Basie band had by this time gained a great deal in power and precision, without having relinquished one ounce of its swing and resilience. The first session comes from a live broadcast out of a Boston nightspot, and appears here complete. The band plays a number of pieces it never recorded commercially, among them Take It Prez and I Got Rhythm, on which Lester Young (the “President”, or “Prez” for short) weaves his revolutionary magic to give us some of his finest solos on record. The next seven tracks are taken from a studio recording made for the radio. Four years have gone by and the line-up has been modified, but the orchestra’s main soloists are all still in place, including Lester Young, back in the ranks after a prolonged absence. The recording quality is exceptional for the time and enables us to hear the Basie outfit in all its glory. A rarity is the absence of guitarist Freddie Green from this session, not replaced because quite simply irreplaceable! Interestingly, his contribution to the band is so discreet that he is more remarkable by his absence than by his presence, indispensable as he turns out to be to that smooth-flowing Count Basie rhythm-section sound. The final session, recorded a few months later, has a totally different feel. The rhythmic pulse is more pronounced, with punchy young drummer Buddy Rich driving the soloists along, especially tenor-saxophonist Illinois Jacquet, now in the Lester Young chair and not without a certain Young influence, but rhythmically — like the new drummer — much more direct. Recording quality may be only mediocre on some ot these tracks, although all are taken from carefully tended acetates. Certainly the sound is in no way able to match that attained by the digital techniques of the present day. Yet it should not be difficult to agree that the music is what really matters, and that you have right here. This fourth volume of the “Golden Years” of Count Basie is of similar vintage to Volume 3. It features four separate sessions, the first of which presents most of the same musicians as that of January 1944. Harry Edison and Joe Newman remain the mainstays of the trumpet section, Lester Young and Buddy Tate are still the star tenor-saxophonists, and Dicky Wells is linchpin of the trombones. The impressive rhythm section of Freddie Green, Rodney Richardson and Jo Jones is still solidly in place, and Jimmy Rushing is in there taking care of the vocals. These recordings are taken from V-Discs and represent a troubled period in a record industry racked by dispute. Fortunately, such troubles have had not the slightest effect on the wonderful music of Count Basie and his men. Nevertheless, the coming months would witness some important changes, with first Illinois Jacquet then Lucky Thompson taking over Lester Young’s chair. The new generation is thus already in the wings, ready to bring a change in continuity (or perhaps, rather, to ensure a continuity in change). But the Basie team is constantly up to the task in hand, as sparklingly relaxed as ever. Count Basie Lorsqu'il m'arrive de chercher une définition acceptable du jazz et, surtout, d'en trouver une illustration sonore plausible, c'est à Count Basie que j'ai recours. Peut-être pas le Basie de tous les temps, mais assurément celui de la fin des années 30, qui fixa à jamais quelques principes discrets. On est en droit de s'interroger sur les "principes" en question surtout que l'oeuvre du maître semble être exempte de tout formalisme et peu disposée à se donner de règles immuables. D'autant que les musiciens qui participent à la grande épopée, celle du début, ne manquèrent jamais de souligner que chacun y mettait du sien, dans la plus parfaite harmonie. Quelques malheureux bouts de papier, pots-de-vin de partitions et l'affaire était entendue. Untel prenait le premier solo de saxophone, relayé par la trompette, puis ... Sachant que ces gars jouaient ainsi tous les soirs, on parvient plus à comprendre que l'orchestre ait fini par se doter d'une "littérature", souvenirs ajouté bout à bout -l'interprétation d ' un soir annonçant un tant soit peu celle du lendemain et chaque jour apportant de subtiles modifications aux divers morceaux. De là à parler de "littérature musicale au quotidien" il n'y qu'un pas, qui peut être franchi à condition encore d'enfoncer le clou rythmique. En effet, rien de si beau aurait pu exister et, surtout, évoluer en douceur, se moduler au gré des heures et des jours, si ces solistes, ces hommes du premier plan présentent pas senti derrière eux le trempolino des coeurs , maintenue aux quatre pièces par les hommes de la rythmique: le chef au piano, Walter Page à la contrebasse, Freddie Green à la guitare et Jo Jones à la batterie. Et ces quatre-là savaient toujours imprimer au tissu caoutchouteux du temps la consistance idéale, celle qui se modifie au gré des pas du soliste. Et ces quatre gars, Basie le premier, avaient compris qu'en musique, temps et espace se conjuguent, à la condition de ne pas oublier le silence -l'hôte secret de la musique, celui qui confère aux sons toute leur dimension. L'orchestre de Count Basie ne put conserver bien longtemps les hommes qui avaient fait sa gloire, Lester Young, parmi les premiers, s'en alla, suivi au fil des mois puis des ans par d'autres. Cependant le principe basien avait déjà triomphé et, avec et sans eux, il s'était infiltré dans le grand corps du jazz et lui avait apporté comme un nouveau souffle, une respiration, celle qui deviendrait à la base du nouveau jazz, dont l ' aventure commencerait avec Charlie Parker, et dont la force devrait beaucoup à une nouvelle intelligence des principes fondateurs de la rythmique. François Billard Quand je me retrouve à la recherche d'une définition acceptable du jazz - et, plus particulièrement, d'une illustration musicale plausible pour la soutenir - je pense d'abord à Count Basie. Peut-être pas la base de toutes les périodes, mais certainement la base de la fin des années 1930, un groupe qui posait quelques principes discrets sur la base desquels d'autres seraient jugés. Il est intéressant de spéculer sur ce qu'étaient réellement ces «principes», étant donné que la musique de Basie de ces jours pionniers semble si dépourvue de formalisme et à peine soumise à des règles immuables. Sachant aussi que les musiciens qui ont participé à la grande aventure n'ont jamais hésité à souligner la contribution de chacun d'entre eux à la cause globale, et ce dans la plus parfaite harmonie. Quelques bouts de papier, la moindre ébauche d'une partition, étaient tout ce dont le groupe avait besoin pour faire un concert sur la route. Ils ont pré-arrangé que quelqu'un prenne un solo de saxophone ici, quelqu'un un solo de trompette là-bas, et ils sont partis. Mais quand on se rend compte que ces gars-là jouaient ensemble tous les soirs, on comprend plus facilement comment le groupe a construit tout naturellement son «livre»: une accumulation de souvenirs et d'expériences, Mais rien de tout cela n'aurait pu arriver si ce groupe collectif de solistes, les hommes à l'honneur, n'avait pas eu le soutien d'une des plus belles sections rythmiques de tous les temps: le boss lui-même au piano, Freddie Green à la guitare, Walter Page sur basse et Jo Jones à la batterie. Ces quatre ont été le battement de cœur de l'orchestre, établissant une base rythmique à la fois solide et flexible. Le mot clé: élasticité. La règle: la résilience. Le but: la flottabilité. Tous les quatre, Basie avant tout, avaient parfaitement compris l'importance non seulement du temps mais aussi de l'espace, l'espace nécessaire pour qu'une note résonne et prenne sa vraie dimension. Cet orchestre de Basie ne pouvait espérer s'accrocher éternellement aux hommes qui avaient bâti sa réputation. Herschel Evans est mort prématurément, tandis que le grand Lester Young sentait qu'il pouvait peut-être faire mieux par lui-même. Au fil des mois et des années, d'autres ont suivi. Mais le principe de Basie avait déjà suffisamment triomphé pour que, avec ou sans les hommes qui l'avaient façonné dans la réalité, il avait trouvé son chemin dans le courant dominant du jazz, insufflant une nouvelle vie et une nouvelle impulsion. L'impulsion même qui constituerait la base du nouveau jazz à venir, le jazz de Charlie Parker et de sa compagnie, le jazz dont la force devrait tant à une approche rafraîchissante et intelligente des principes fondateurs du rythme. 2 / En 1935, Count Basie constitue son premier grand orchestre et certainement l'un des plus fameux. Pendant près de cinquante ans le Comte conservera ses petites et grandes formations. Mais dès son premier engagement au Savoy de New York, Count Basie a auprès de lui les plus grands musiciens de l'époque: Buck Clayton à la trompette, Hershel Evans et Lester Young au saxo-ténor, sa fameuse section rythmique avec Freddie Green, Jo Jones et Walter Page, et comme chanteur Billie Holiday et Jimmy Rushing. Si l'on doit rendre au disque compact un hommage quelconque, le premier serait celui de permettre de regrouper sur un seul disque les sessions rares de 1937 (juin et novembre) et pour la première fois les 18 titres connus cf Jepsen / Rust .. .) d'origines diverses, radios, acétates privés etc. Près de 54 minutes sont réunies sur ce disque. On passera sur la qualité parfois moyenne de l'enregistrement de quelques-uns de ces documents historiques, issus d'acétate traités avec grand soin mais qui n'entendent pas rivaliser avec les productions numériques récentes. La musique avant toute chose ... Count Basie a formé son premier big band en 1935 et il est devenu l'un des plus célèbres. Pendant près de 50 ans, avec une seule courte pause, Basie a dirigé un big band, et il a également affronté un certain nombre de petits groupes impressionnants. Au moment du premier de ses nombreux engagements au Savoy Ballroom de New York, le comte avait déjà réuni certains des meilleurs musiciens de l'époque: le trompettiste Buck Clayton, les saxophonistes ténor Herschel Evans et Lester Young, et la célèbre section rythmique de Freddie Green, Walter Page et Jo Jones. Jimmy Rushing et Billie Holiday s'occupaient du chant. S'il y a une raison d'élever nos chapeaux à la technologie CD, c'est qu'elle nous permet d'assembler pour la première fois sur un seul disque toutes ces rares faces de juin et novembre 1937 (cf. Jepsen / Rust) qui ont émergé de divers sources telles que les émissions de radio, acétates privés etc. Au total, près de 54 minutes de musique. Naturellement, la qualité sonore n'est pas toujours ce que nous aurions pu espérer, mais ce CD mérite notre attention à la fois pour son intérêt historique et comme un geste de gratitude infinie envers Count Basie pour toute la merveilleuse musique qu'il nous a donnée. La qualité d'enregistrement peut n'être que médiocre sur certaines de ces pistes, bien que toutes soient tirées d'acétates soigneusement entretenus. Certes, le son ne peut en aucun cas égaler celui atteint par les techniques numériques d'aujourd'hui. Pourtant, il ne devrait pas être difficile de convenir que la musique est ce qui compte vraiment, et que vous l'avez ici.