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JEAN COCTEAU

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1CD / LE BEL INDIFFÉRENT - LA VOIX HUMAINE

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1 La Voix humaine                        36’20’’
Gaby Morlay

P Decca 1955

Écrite en 1930, cette pièce ne met en scène qu’un seul personnage, une femme au téléphone : une rupture amoureuse difficile avec celui qu’elle aime encore !…

2 Le bel indifférent                        27’55’’
Édith Piaf

P Columbia 1953

Dans ce monologue à deux personnages, Jean Cocteau nous entraîne dans un univers cruel : trahison, abandon, servitude et amour…

Écrivain, romancier, dramaturge, scénariste, peintre, cinéaste français Jean COCTEAU (1889 - 1963) Certains aphorismes de Jean Cocteau font aujourd’hui partie de notre mémoire collective, au point d’être cités par des gens n’ayant parfois qu’une très vague idée de l’immensité de l’œuvre du poète. Or, sous l’apparente légèreté de la formule se glisse souvent une profondeur et une sagacité, dont Cocteau semble s’excuser par avance, par courtoisie. Comme si, chez lui, la fantaisie était la politesse de la lucidité et du désenchantement, comme on le dit fréquemment de l’humour pour le désespoir. L’un de ses apophtegmes les plus connus suggère que : “ Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu avant de renvoyer les images ” et, ce qui pourrait sembler n’être qu’une boutade nous en dit, au fond, beaucoup plus long que bien des analyses sur la perception que nous pouvons avoir de l’image de celui qui affirmait, par ailleurs, être : “ Un mensonge qui dit toujours la vérité ”. Une image multiple et surchargée, trop riche pour être aisément perceptible, trop fragmentée pour être précise, comme celles que nous renvoient à l’infini - et jusqu’à la déformation - deux miroirs placés face à face. De fait, il y a quelque chose d’étourdissant dans le personnage de Cocteau. À commencer par la multiplicité de ses dons. Poète, romancier, dramaturge, scénariste, critique, essayiste, cinéaste, acteur, dessinateur, peintre de fresques, potier, céramiste, musicien, auteur d’argument de ballets… il fut, en artiste attentif aux nouveautés de son époque, le compagnon de route de tous les courants de la modernité : dadaïsme, surréalisme, etc. Les faisant siens, parfois, le temps d’y ajouter sa marque personnelle, élégante, raffinée, inventive, souvent audacieuse et toujours surprenante, avant de poursuivre son chemin vers d’autres directions, au fil de sa curiosité et de ses enthousiasmes. Cette invraisemblable accumulation de talents, cette fraîcheur de style, cette aisance et cette virtuosité de tous les instants - malgré le cadre rigide d’une prosodie classique qui ne laisse pas d’étonner chez ce fantaisiste né - cette exceptionnelle fécondité, aussi, pouvant passer pour de la facilité aux yeux d’un observateur paresseux, ont valu à Jean Cocteau une tenace réputation de superficialité. Réputation confortée, si besoin en était, par cette image de mondain qu’il ne lui déplut pas toujours de cultiver ; mais qu’il convient de dénoncer à tout prix, tant l’homme pouvait être profond, grave même, parfois, malgré - ce qui est remarquable - une totale absence de pesanteur et une véritable habileté d’alchimiste à mêler le frivole à l’essentiel. Même lorsqu’il parle des sujets les plus sombres, comme cette mort - la sienne et celle des êtres chers - qui semble le hanter. Possédé par son art au point d’en faire la raison même de sa vie, Cocteau en classera les multiples facettes sous le seul signe de la poésie : “ poésie de roman ”, “ poésie de théâtre ”, “ poésie critique ”, “ poésie graphique ”, “ poésie cinématographique ”… Cette poésie dont il écrivait, dans son Journal d’un inconnu, qu’elle était : “ une religion sans espoir ”. Dans le domaine de la chanson, il animera longtemps le célèbre cabaret du Bœuf sur le toit (on l’y verra même jouer de la batterie), et il soutiendra de toute son influence des chanteuses trop en avance sur leur temps pour ne pas être en but à l’hostilité du public, comme Yvonne George ou Marianne Oswald. Il sera également l’ami très proche de Charles Trenet et d’Edith Piaf, pour laquelle il écrira une pièce de théâtre (Le bel indifférent) et qui mourut quelques heures avant lui, le 11 octobre 1963. Marc Robine Jean COCTEAU Bibliographie (sélective) Poésie Œuvres poétiques complètes (Gallimard) Le cap de Bonne Espérance (Gallimard) Escales (Gallimard) Plain-Chant (Gallimard) Opéra (Stock) L’Ange Heurtebise (Stock) Le Chiffre sept (Seghers) Clair-obscur (Éditions du Rocher) Le Réquiem (Gallimard) Poèmes épars (1945 - 1963) (Gallimard) Poèmes à Jean Marais (Albin Michel) La Lampe d’Aladin (Gallimard) Le Prince frivole (Gallimard) Vocabulaire (Gallimard) Poésie de roman Thomas l’imposteur (Gallimard) Le Grand Écart (Stock) Le Potomak (Stock) Les Enfants terribles (Grasset) La Fin du Potomak (Gallimard) Poésie de théâtre Orphée (Stock) Œdipe-roi (Plon) Roméo et Juliette (Plon) La Machine infernale (Grasset) Les Parents terribles (Gallimard) Théâtre complet I et II (Gallimard) Théâtre de poche (Grasset) Nouveau théâtre de poche (Éditions du Rocher) Poésie critique Opium (Stock) La Difficulté d’être (Éditions du Rocher) Journal d’un inconnu (Grasset)

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