VERDI / LA TRAVIATA
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LA TRAVIATA
Opéra en trois actes de Giuseppe Verdi
Livret de Francesco Maria Piave
Intégrale
Distribution
Maria Callas Violetta Valéry
Giuseppe di Stefano Alfredo Germont
Ettore Bastianini Giorgio Germont
Silvana Zannoli Flora Bervoix
Luisa Mandelli Annina
Giuseppe Zampieri Gastone
Arturo La Porta Le baron Douphol
Antonio Zerbini Le marchand d'Obigny
Franco Ricciardi Giuseppe
Orchestre et Chœurs de la Scala de Milan
Direction Carlo Maria Giulini
Enregistré au Théâtre de la Scala de Milan 1955
CD1
01 – Preludio (Orchestra)
ACTE I
2- Dell'invito trascorsa è già l'ora
3- Libiamo, ne' lieti calici
4- Che è cio? (Coro / Nioletta / Flora / Marchese / Barone / Dottore / Gastone / Alfredo)
5- Un di felice, eterea (Alfredo / Nioletta)
06 - Ebben ? Che diavol fate? (Gastone / Nioletta
Alfredo)
07 - Si ridesta in ciel /'aurora (Flora / Gastone/ Barone Dottore / Marchese / Coro)
08 - È strano ! È strano !
09 - Ah, fors'è lui che l'anima
10 - Follie! follie! Delirio vano è questo ! (Violetta)
11 - Sempre libera (Violetta / Alfredo)
ACTE ll
12 - Lunge da lei
13 - De' miei bollenti spiriti (Alfredo)
14 - Annina, donde vieni ?Alfredo ? Per Parigi or or partiva (Alfredo /Annina / Nioletta / Germont)
15 Pura sicome un angelo
16 Non sapete quale affeto
17 Un di, quando le veneri
18 Ah ! dite alla giovine
19 Imponete ...Non amarlo ditegli
20 Morro ! La mia memoria (Germont / Nioletta)
21 Dammi tu forza, o cielo ! (Violetta / Annina )
22 Che fai? ...Nula (Alfredo / Nioletta)
23 Ah, vive sol quel core all'amor mio ! (Alfredo / Commissionaro /Germont)
24 Di Provenza il mar (Germont / Alfredo )
CD 2
1 Avrem lieta di maschere la notte (Flora / Marchese / Dottore)
2 Noi siamo zingarelle (Coro / Flora / Marchese / Dottore)
3 Di Madride noi Siam mattadori (Coro / Gastone / Flora /Dottore / Marchese)
4 Alfredo Voi !
5 lnvitato a qui seguirmi (Flora / Gastone / Dottore Marchese /Coro / Alfredo / Nioletta / Barone)
6 Ogni suo aver tal femmina (Alfredo / Gastone Barone / Dottore / Marchese / Coro)
7 Di sprezzo degno se stesso rende (Germont/ Alfredo / Flora / Gastone / Barone / Dottore Marchese /Coro)
8 Alfredo Alfredo di questo core (Violetta/Flora Germont / Gastone / Barone/ Dottore/ Marchese Coro /Alfredo)
9 Preludio (Orchestra)
10 Annina? ...Comandate? (Violetta / Annina / Dottore)
11 Teneste la promessa
12 Addio, del passato (Violetta)
13 Largo al quadrupede (Coro)
14 Signora! ...Che t'accadde ?
15 Parigi, o cara (Annina / Nioletta /Alfredo)
16 Ah, non più, a un tempio
17 Ah ! gran Dio ! Morir si giovine (Violetta / Alfredo)
18 Ah, Violetta ! ...Voi, signor !
19 Prendi, quest'è l'immagine (Germont / Nioletta / Alfredo )
20 Se una pudica vergine (Violetta / Germont / Alfredo / Annina / Dottore)
LA TRAVIATA
Synopsis
L’action se déroule à Paris et dans ses environs autour de 1850 (en août pour le premier acte, janvier pour le deuxième et février pour le troisième).
Alfredo Germont, jeune homme issu d'une bonne famille provençale, tombe amoureux d’une courtisane en vue, Violetta Valéry, lors d’une soirée privée à Paris. Sincèrement amoureuse, Violetta abandonne son métier et se donne sans réserve à Alfredo. Cependant, monsieur Germont, le père d'Alfredo, au nom de la respectabilité bourgeoise, obtient d'elle qu'elle rompe avec son fils. Violetta écrit alors une lettre de rupture à Alfredo sans dévoiler le motif réel de sa décision. La maladie mortelle (la tuberculose) dont elle était déjà atteinte, reprend alors de plus belle. Un mois plus tard, Alfredo apprend de son père que Violetta n’a jamais cessé de l’aimer, et qu'elle a sacrifié son amour à la réputation de son amant. Saisi par le remords, il accourt à son chevet, mais trop tard : épuisée par la maladie, Violetta meurt dans ses bras.
Acte I
Le prélude installe d'emblée le climat pathétique de l'opéra. Le rideau se lève sur un salon dans un hôtel particulier à Paris. Pour s'étourdir, Violetta Valéry, courtisane célèbre, donne une fête. Tous ses amis sont réunis autour d'elle, à commencer par son protecteur et amant en titre, le baron Douphol. Au cours de cette fête, Gaston, un admirateur lui présente un de ses amis venu de province, Alfredo Germont. Après que tous les invités, Alfredo en tête, ont porté un toast à la joie de vivre (c'est le célèbre brindisi : « Libiamo ne' lieti calici (Buvons dans ces joyeuses coupes) »), le nouveau venu déclare sa flamme à Violetta, qui dans le duo qui suit (« Un dì, felice, eterea (Un jour, heureuse, sublime) ») se laisse tenter par l'espoir d'un amour véritable, avant de rejeter cette perspective irréaliste, - une fois restée seule, dans le célèbre grand air qui clôt ce premier acte È strano ! È strano !... / Ah, fors'è lui che l'anima... / Follie, Follie ! Delirio vano è questo ! ... (« C'est étrange ! C'est étrange ! ... » / « Ah, peut-être qu'il est celui que [mon] âme ... » / « Folies ! Folies ! Ce n'est qu'un vain délire ! ... »).
Acte II
Alfredo et Violetta se sont installés dans une villa, près de Paris et vivent le parfait amour, quand Alfredo apprend par Annina, la femme de chambre, que Violetta est obligée de vendre meubles et bijoux pour subvenir à leurs dépenses personnelles. Il se rend donc à Paris pour payer les dettes de Violetta.
Restée seule, Violetta reçoit la visite inattendue du père d'Alfredo, Giorgio Germont. Monsieur Germont, en vrai « père noble » du drame romantique, reproche à Violetta d'entretenir une union immorale avec son fils, et regrette que cette aventure jette le discrédit sur toute sa famille, en empêchant notamment le mariage de la jeune sœur d'Alfredo avec un homme d'une famille distinguée, qu'on devine assez conservatrice. Il l'accuse également de pousser Alfredo à la dépense. Il joue ainsi sur le désir de reconnaissance de la « fille » qu'est de toutes façons à ses yeux Violetta, précisant cruellement qu'une liaison entre personnes de milieux si différents ne pourra jamais être couronnée par un mariage. Il lui demande donc de renoncer à cette liaison. Cédant à ces injonctions, Violetta fait remettre sa lettre de rupture à Alfredo, et part rejoindre les invités de la fête que donne Flora, son amie, à Paris.
Alfredo se rend aussi à cette fête à laquelle Violetta se présente accompagnée du Baron Douphol. Après avoir insolemment gagné au jeu, Alfredo rappelle les invités dans le salon et jette l'or qu'il vient de gagner, par terre devant Violetta. Les invités sont scandalisés par son geste. Giorgio Germont survient à propos pour condamner à son tour la goujaterie de son fils.
Acte III
Violetta en proie à une rechute de son mal est soignée par Annina dans son appartement parisien surveillé par les créanciers. Elle relit la lettre de Giorgio Germont, qui lui révèle qu'il a tout avoué à son fils, et qui lui annonce qu'Alfredo viendra lui-même lui rendre visite. Pendant qu'au-dehors retentit la joie du carnaval, Violetta tourne le dos à son passé de pécheresse, en attendant le retour d'Alfredo, l'homme qu'elle n'a jamais cessé d'aimer. Mais à peine ce dernier se fait-il annoncer, qu'elle meurt à bout de forces dans ses bras.
Giuseppe VERDI
Né en 1813 et mort en 1901, Giuseppe Verdi a marqué la deuxième moitié du XIXe siècle en créant un nouveau modèle d'opéra italien après celui dont Rossini, Donizetti et Bellini avaient été les architectes. Il commence à écrire après avoir été nommé maître de chapelle à Busseto en 1836 et s'est essentiellement consacré à la composition d'opéras, laissant une production lyrique prolifique : outre les grands ouvrages les plus couramment représentés, ses opéras de jeunesse sont également donnés sur les scènes lyriques actuellement. Au niveau musical, l'écriture mélodique de Verdi opère une transition entre les opéras aux formes stéréotypées du bel canto des décennies 1820-1830 vers une déclamation plus proche de l'arioso, tout en conservant le primat d'une ligne vocale ample, signature du lyrisme italien. De façon plus frappante encore, sa conception de la dramaturgie avec une unité dramatique renforcée et l'approfondissement de la psychologie des personnages constituent des apports primordiaux de Verdi à l'opéra du XIXe siècle.
Contemporain de plusieurs compositeurs majeurs du XIXe siècle, Verdi est à la croisée de plusieurs générations et tendances marquant son temps. Un parcours atypique à l'instar de Wagner ou Berlioz, dont la formation quasi « auto-didacte » (aucun n'était instrumentiste) pourrait expliquer le dépassement des conventions opératiques chez ces trois compositeurs. Verdi avait déjà tenté de percer à Milan mais a échoué au concours d'entrée au Conservatoire de la ville avant d'être nommé maître de chapelle à Busseto.
Le premier opéra de Verdi date de 1839 : il s'agit d'Oberto, qui remporte un succès modeste à la Scala de Milan. Malgré l'échec de son deuxième opéra Un jour de règne (1840) dans le genre bouffe, Verdi se voit proposer une troisième commande sur le livret de Nabucco, premier véritable triomphe du compositeur en 1842 à la Scala. Dès lors, les commandes affluent de deux à trois opéras par an et plusieurs œuvres telles que Les Lombards (1843), Ernani (1844), Macbeth (1847) ou encore Luisa Miller (1849) voient le jour.
À partir de 1845, Verdi rompt avec le directeur de la Scala pour se consacrer aux autres grands théâtres lyriques de Naples, Venise, Florence, ou même Londres en 1847 avec Les Brigands. Les opéras de la décennie 1840 sont marqués par de nombreuses références patriotiques en écho au mouvement du Risorgimento, mais également par le début de la collaboration entre Verdi et le librettiste Francesco Maria Piave. Souvent considérées comme les années de galère du compositeur, cette première période prend fin avec Luisa Miller, opéra de transition qui s'éloigne des grands tableaux historiques pour un drame plus introspectif. Après ce tournant, ce sont trois opéras décisifs qui sont créés : Rigoletto en 1851, puis Le Trouvère et La Traviata en 1853, « trilogie » qui permet à Verdi d'accéder à une reconnaissance européenne. La trilogie populaire marque un tournant dans la conception dramaturgique de Verdi : avec le succès croissant qu'il acquiert à partir des années 1850, il peut s'émanciper peu à peu des modèles opératiques que les directeurs d'opéras lui ont imposés jusqu'alors, à la recherche d'une plus grande unité dramatique. Verdi enchaîne les opéras, et honore notamment des commandes internationales : Les Vêpres siciliennes (1855) et Don Carlos (1867) pour Paris, La Force du Destin (1862) pour Saint-Pétersbourg et enfin Aida (1867) pour l'Opéra du Caire.
À partir de La Force du Destin, la cadence ralentit et Verdi élabore minutieusement la conception des livrets, le rythme dramatique ainsi que l'orchestration de ses ouvrages, qui peuvent être considérés comme des opéras de la maturité avec Otello (1887) et Falstaff (1893). Verdi ne revient au genre bouffe qu'avec son dernier opéra achevé, Falstaff, une fois libre de réaliser son opéra comme il l'entend. C'est également à la fin de sa vie qu'il compose son Requiem, à la mémoire de son ami Alessandro Manzoni.
Les influences musicales de Verdi se situent tant du côté français et du Grand Opéra Historique (par exemple la place des chœurs, comme dans Nabucco) que du côté germanique, avec Wagner, son exact contemporain dont l'œuvre a cherché par d'autres biais à atteindre l'unité dramatique tant recherchée au XIXe siècle. Ces deux influences musicales seront plus manifestes encore dans l'orchestration des derniers opéras, à la fois plus théâtrale et plus raffinée. Son œuvre ne peut être dissociée d'une dimension politique, perceptible dans les opéras de la décennie 1840 (avec le mouvement du Risorgimento proclamant l'identité et l'unité italiennes contre l'hégémonie germanique) dès Oberto, ainsi que ceux de la fin de sa carrière dans les grandes tragédies que sont Aida et Otello. Enfin, les influences littéraires qui marquent la production lyrique de Verdi ancrent véritablement ce compositeur dans son temps avec des auteurs comme Schiller (Giovanna D'Arco, Les Brigands, Luisa Miller puis Don Carlos), Victor Hugo (Ernani, Rigoletto), Alexandre Dumas fils (La Traviata), et enfin Shakespeare (Macbeth, Otello, Falstaff et un opéra inachevé sur Le Roi Lear).