MOZART
Comédie Musicale en 3 actes
Livret de Sacha Guitry
Musique de Reynaldo Hahn
Mozart Géori Boué
Baron de Grimm Roger Bourdin
Marquis de Chambreuil Bernard Dhéran
Madame d’Epinay Marthe Alicia
La Guimard Fany Marette
Mademoiselle de Saint-Pons Madeleine Delavaivre
Louise Huguette Hennetier
Grimaud Jacques Pruvot
Orchestre Radio-Lyrique Direction P.M. Leconte
Enregistré en juin 1959
Le CD
Acte I
1 Ouverture
2 Texte
3 Je me suis longtemps souvenu… (Le baron de Grimm)
4 Texte
5 Comme c’est facile… (Mozart)
6 Texte
7 Être adoré… (Mozart)
Acte II
8 Introduction, Quand on pense… (Mozart)
9 Texte
10 Madame n’est pas là ?... (Grimaud, Louise,Mozart)
11Texte
12 Comme elle danse… (Mozart)
13 Texte
14 Depuis ton départ, mon amour… (Mozart)
Acte III
15 Introduction
16 Je t’y prendrais donc toujours… (Grimaud, Louise)
17 Texte
18 La vérité… (Mme d’Epinay)
19 Texte
20 Mélodrame… (Grimaud, Mozzart,La Guimard)
21 Texte
22 Alors adieu donc… (Mozart)
Orchestre Radio-Lyrique Direction P.M. Leconte
Enregistré en juin 1959
Reynaldo HAHN
Né d'une mère vénézuélienne d'origine basque et d'un père allemand venu de Hambourg et d'origine juive Carlos Hahn, Reynaldo Hahn est le cadet de quatre frères (Herman, Federico, Carlos, Eduardo) et de cinq sœurs (Elisa, Elena, Isabel, Maria, Clarita). La famille part pour Paris en 1878 , alors que Reynaldo n'a que trois ans. Montrant des dispositions pour la musique, Reynaldo Hahn entre au Conservatoire de Paris en 1885 et devient l'élève d'Albert Lavignac et de Jules Massenet pour la composition. En 1887, il compose déjà une célèbre mélodie sur un poème de Victor Hugo, Si mes vers avaient des ailes. En 1890, il écrit la musique de L’Obstacle d’Alphonse Daudet… ll fréquente les salons parisiens les plus huppés (chez la princesse Mathilde, la comtesse de Guerne, Madeleine Lemaire), Reynaldo Hahn chante ses mélodies en s'accompagnant au piano. Il s'illustrera brillamment dans ce genre musical durant la première partie de sa vie, il rencontre de grands noms comme Stéphane Mallarmé ou Edmond de Goncourt et Marcel Proust dont il devient l'amant et entretiendra cette amitié jusqu'à la mort de l'écrivain. Dans sa préface à la publication en 1956 des Lettres Emmanuel Berl écrit : « Reynaldo Hahn a été sans doute un des êtres que Proust a le plus aimés. Quiconque a pu approcher un tant soit peu Reynaldo Hahn le comprend sans peine. Sa conversation avait un grand charme qui ne tenait pas seulement à son talent de musicien et de chanteur, mais à l'étendue de sa culture, à son usage du monde, à un enthousiasme généreux et narquois, dont on subissait aussitôt la contagion, à une disponibilité qui est à la fois un attribut de l'intelligence et une forme de la bonté.
En 1897, l'Orchestre Colonne joue son poème symphonique, Nuit d'amour bergamasque. L'année suivante, l'Opéra-Comique présente L'Île du rêve, trois actes inspirés de Pierre Loti. En 1900, il publie les Études latines. En 1902, La Carmélite (d'après l'histoire douloureuse de Louise de La Vallière) s'impose à l'Opéra-Comique. Il voyage beaucoup, de Hambourg à Bucarest, de Rome à Londres, se cultive dans tous les arts, notamment la peinture et la littérature. Il compose la musique de scène des Deux courtisanes (1902) de Francis de Croisset ainsi que deux partitions pour Werther et pour Scarron. Il publie les recueils de mélodies pour piano, Chansons espagnoles, Rondels, etc., des pièces pour le piano, Portraits de peintre, Premières valses, Caprice mélancolique, etc. Pour le théâtre, il produit des ballets : Le Bal de Béatrice d'Este (1907), La Fête chez Thérèse (1910), Le Dieu bleu (1912) créé pour les Ballets russes de Diaghilev.
Naturalisé français, lorsqu'éclate la Première Guerre mondiale en 1914, il est envoyé à sa demande au front jusqu'en 1916, pour ensuite travailler au ministère de la Guerre. Cela ne l'empêche pas de continuer à composer (Le Ruban dénoué, pour deux pianos). Il est promu officier de la Légion d'honneur en 1924, et sera élevé au grade de commandeur du même ordre quelques jours avant sa mort.
En 1920, Reynaldo Hahn devient professeur de chant à l'École normale de musique de Paris (fondée en 1919 par Alfred Cortot et Auguste Mangeot). Il y côtoie Pablo Casals, Jacques Thibaud, Nadia Boulanger. Dans cette période de l'Entre-deux-guerres, il compose ses opérettes les plus célèbres (Ciboulette, 7 avril 1923), Malvina (mars 1935) et des comédies musicales pour Yvonne Printemps (Mozart, 1925) et Arletty (Ô mon bel inconnu sur un livret de Sacha Guitry, octobre 1933). Dans le même temps, il participe à la critique musicale de son temps, à l'Excelsior et au Figaro . Inquiété pour ses origines juives, il doit quitter Paris en 1940 pour Cannes puis Monte-Carlo. En 1945, de retour à Paris, il est élu membre de l'Académie des beaux-arts et devient directeur de l'Opéra de Paris8 . Atteint d'une tumeur au cerveau, il meurt à Paris le 28 janvier 1947..
Toute son œuvre est marquée par un véritable don de l'invention mélodique alliée à un raffinement harmonique certain. Cependant, sa musique restant tournée vers le passé, il est, pour beaucoup, le musicien de la Belle Époque, l'auteur de charmantes mélodies et d'opérettes. Mais une grande partie de son œuvre reste à découvrir, présentant bien d'autres facettes du personnage.