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Johnny CASH / 100 TITRES 5 CD / 5 € I WALK THE LINE
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CD1
1 I walk the line J. R. Cash
2 Folsom prison blues J. R. Cash Ed
3 Cry, cry, cryJ.R. Cash
4 So doggone lonesomJ.R. Cash
5 Luther played the boogieJ. R. Cash
6 Hey porterJ.R. Cash
7 There you goJ. R. Cash
8 Rock island lineJ. R. Cash
9 Country boyJ. R. Cash
10 If the good lord's willinH. Reed
11 Train of loveJ. R. Cash
12 Get rhythmJ. R. Cash
13 Next in lineJ .R. Cash
14 I Was there when it happenedJ. Davis
15 The wreck of the old 97J .R. Cash
16 Home of the bluesJ .R. Cash - G.Tubb / L. McAlpin
17 Big riverJ .R. Cash
18 Give my love to roseJ .R. Cash
19 Ballad of a teenage queenJ. Clement
20 Come in stranger J .R. Cash
CD2
1 You dreamer youJ .R. Cash
2 I got stripesJ .R. Cash / C. Williams
3 All over againJ .R. Cash
4 What do i careJ .R. Cash
5 I still miss someoneJ .R. Cash / R. Cash Sr
6 You're the nearest thing to heavenJ .R. Cash / H. Johnson / J. Atkins
7 Guess things happen that wayJ . Clement
8 The ways of a woman in loveC. Rich / B. Justis
9 I'll remember youJ .R. Cash
10 LorenaC .Wiliams
11 Smiling Bill McCallJ .R. Cash
12 Second honeymoonA. Inman
13 Run softly, blue riverJ .R. Cash
14 Frankie's man JohnnyJ. R. Cash
15 The rebel - Johnny YumaR. Markowitz / A. Fenady
16 The troubadourC. Walker
17 One more rideB. Nolan
18 That's enoughD.L. Coates
19 Don't take your guns to townJ. R. Cash
20 It was jesusJ.R. Cash
CD3
1 Remember the AlamoJ. Bowers
2 Are all the children inB. Starrett
3 The old accountJ.R. Cash
4 Swing low, sweet chariotTraditional
5 Lead me fatherJ.R. Cash
6 I call himJ.R. Cash / R.Cash, Sr
7 These things shall passS. Hamblen
8 God willM. Wilkin / J.D. Loudermilk
9 Drink to meJ.R. Cash
10 Five feet high and risingJ.R. Cash
11 Hank and Joe and meJ.R. Cash
12 I want to go homeJ.R. Cash
13 Old apache squawJ.R. Cash
14 Don't step on mother's rosesJ.R. Cash
15 My grandfather's clockJ.R. Cash
16 It could be you (instead of him)V. McAlpin / D.Tubb
17 Girl in saskatoonJ.R. Cash / J. Horton
18 Locomotive manJ.R. Cash
19 Seasons of my heartG. Jones / D. Edwards
20 I feel better all overK. Rodgers / L. Smith
CD4
1 Tennessee flat top boxJ.R. Cash
2 Forty shades of greenJ.R. Cash
3 Tall menK. Darby
4 Time changes everythingT. Duncan
5 I'd just be fool enough (to fall)M. Endsley
6 Transfusion blues T.J. Amal
7 Why do you punish me (for loving you)E. King
8 I'm so lonesome i could cryH. Williams
9 Honky-tonk girlH. Thomson / B. Gray
10 Loading coalM. Travis
11 Dorraine of PonchartrainJ.R. Cash
12 Going to MemphisH. Dew
13 When papa played the dobroJ.R. Cash
14 I got shoesJ.R. Cash
15 Let the lower lights be burningJ.R. Cash
16 These handsE. Noack
17 If we never meet againA. Brumley
18 Taller than treesL. Forebee
19 My god is realK. Morris
20 A little at a timeJ.R. Cash / G. Terry
CD5
1 Pick a bale o' cottonH. Leadbetter
2 Bonanza !J.Livingston / R. Evans
3 Were you there (when they crucified my lord) J.R. Cash
4 The big battleJ.R. Cash
5 (There'll be) Peace in the valley (for me)T.A. Dorsey
6 Send a picture of mother J.R. Cash
7 Lost on the desertB. Mize / D. Frazier
8 In the jailhouse nowJ. Rodgers
9 Mr. lonesomeT. Glaser
10 You won't have far to goC. Glaser
11 In them old cottonfields back homeTraditional
12 Delia's goneK. Silbersdorf / D.Toops
13 You remembered meJ.R. Cash
14 I'm free from the chain gang nowL. Herscher / S.Klein
15 Sing it pretty, sueJ.R. Cash
16 The legend of John Henry's HammerJ.R. Cash / J.Carter
17 Tell him i'm gone J.R. Cash
18 BustedH. Howard
19 Casey jonesJ.R. Cash
20 Roughneck S. Wooley
Johnny Cash (né J. R. Cash1 le 26 février 1932 à Kingsland dans l'Arkansas, et mort le 12 septembre 2003 à Nashville, dans le Tennessee) est un chanteur, acteur, guitariste et auteur-compositeur de musique country américain qui a également pratiqué les styles rock 'n' roll, rockabilly, blues, folk ou encore gospel.
Johnny Cash était le mari de la célèbre chanteuse country June Carter.
Johnny Cash est connu pour sa voix caractéristique de baryton et ses basses profondes. Ses vêtements sombres et sa guitare acoustique noire lui ont valu le surnom de Man In Black (« l’Homme en noir »).
Une grande partie de l'œuvre musicale de Johnny Cash - en particulier celle de sa fin de carrière - fait écho aux thèmes de la douleur, de l'affliction morale et de la rédemption2, comme ses chansons I Walk the Line, Folsom Prison Blues, Ring of Fire, Get Rhythm et Man in Black. Il a également enregistré des chansons humoristiques, telles que One Piece at a Time et A Boy Named Sue, un duo avec sa future épouse June Carter intitulé Jackson, ainsi que des train songs dont Hey Porter et Rock Island Line3.
Avec 90 millions d'albums vendus en près de cinquante ans de carrière, il est considéré comme une figure majeure de la musique américaine du xxe siècle4. Sa discographie officielle comprend 55 albums studio et 6 albums live. Par ailleurs, il existe 84 compilations de ses enregistrements. Le magazine Rolling Stone l'a classé 21e meilleur chanteur de tous les temps5.
Johnny Cash est respecté pour son action en faveur des détenus des pénitenciers où il s'est plusieurs fois produit et également pour ses engagements politiques6.Il avait cru durant sa jeunesse qu'il était d’origine irlandaise et partiellement amérindienne. Même après avoir appris qu'il n'était pas d’origine amérindienne, Johnny Cash a gardé de l'empathie et de la compassion pour les Amérindiens. Il a exprimé ces sentiments dans plusieurs de ses chansons, dont Apache Tears et The Ballad of Ira Hayes, écrites par le chanteur de folk Peter La Farge, et sur son album, Bitter Tears: Ballads of the American Indian.
Johnny Cash naît le 26 février 1932, pendant la Grande Dépression, dans une famille pauvre et rurale d'origine écossaise de Kingsland, Arkansas, États-Unis. Ses parents, Ray Cash (1897 - 1985) et Carrie Cloveree Rivers (1904 - 1991) ne pouvant s'entendre sur le prénom à donner au bébé13, il est seulement baptisé des initiales J. R. Il n'adoptera les prénoms John Ray qu'à 18 ans, au moment de son engagement dans l'armée de l'air des États-Unis, qui ne veut pas d'un soldat doté de seules initiales14, puis prendra Johnny comme nom de scène en 1955. Ray et Carrie auront en tout six enfants : Reba Hancock, Jack, Joanne Cash-Yates, Roy et Louise Cash Garrett15. Son plus jeune frère, Tommy, deviendra également un célèbre chanteur country.
Dès l'âge de cinq ans, il travaille avec sa famille dans les champs de coton à Dyess en Arkansas et y est imprégné des chants des travailleurs. Le Sud des États-Unis est alors baigné par le folk, les hymnes religieux, le gospel et la country6. Les temps sont durs et les difficultés de la famille, qu'elles soient dues aux conséquences de la Grande Dépression ou à une inondation, inspireront plusieurs des futures chansons de Cash. Fasciné par les chansons entendues à la radio, le jeune J.R. reçoit l'enseignement musical de sa mère et d'un ami d'enfance, et joue très tôt de la guitare et commence à écrire des chansons. Il se produira à la radio avant même d'être sorti de l'école secondaire.
Très proche de son frère Jack, de deux ans son aîné, J. Cash reste définitivement marqué par la mort de celui-ci, qui est presque coupé en deux par une scie circulaire avec laquelle il travaillait, à l'âge de 14 ans6. Cash était absent lors du drame et a exprimé à de nombreuses reprises la culpabilité qu'il ressentait quant à cet événement, affirmant voir souvent son frère en rêve.
Après plusieurs expériences de travail difficiles dans plusieurs domaines, Cash s’enrôle dans l’US Air Force et est envoyé à San Antonio, au Texas, pour y être entraîné à l'interception de communication radio codées. Il part ensuite pour la base aérienne de Landsberg, en Allemagne. Il y restera trois ans, pendant lesquels il écoute les communications des Soviétiques, achète sa première guitare et forme son premier groupe nommé The Landsberg Barbarians16. Il est démobilisé le 3 juillet 1954, avec le grade de sergent, et retourne vivre au Texas17.
En 1968, treize ans après leur première rencontre dans les coulisses du Grand Ole Opry, Johnny Cash demande en mariage la chanteuse de country June Carter, en plein concert à London dans la province canadienne de l'Ontario20, pendant l'interprétation de leur duo Jackson (chanson qui obtiendra, le 29 février 1968 le Grammy Awards du Meilleur duo)21. Ils se marient le 1er mars 1968 à Franklin, dans le Kentucky. Il l'avait déjà demandée en mariage à plusieurs reprises, mais elle avait toujours refusé. De cette nouvelle union naîtra leur unique fils, John Carter Cash, le 3 mars 1970. Johnny Cash et June Carter ont continué à travailler ensemble pendant trente-cinq ans, jusqu'à la mort de June Carter le 15 mai 2003. Johnny Cash meurt quatre mois plus tard des suites de complications dues au diabète. June Carter a coécrit un de ses plus grands succès, Ring of Fire, et ils ont remporté deux prix Grammy Awards pour leur duo.
En 1954, Johnny Cash et sa femme déménagent à Memphis, dans le Tennessee, où il travaille comme vendeur tout en étudiant pour devenir speaker à la radio. Il passe ses nuits à répéter avec deux amis musiciens, le guitariste Luther Perkins et le contrebassiste Marshall Grant (en), qui se font appeler les Tennessee Two22. Il trouve finalement le courage de solliciter une audition à la maison de disques de Sam Phillips, Sun Records, berceau du rock 'n' roll blanc avec notamment les pionniers Elvis Presley et Jerry Lee Lewis. Peu impressionné par le gospel que lui présente le groupe, Phillips les encourage à trouver leur propre son, et finit par les engager lorsque Cash lui chante les chansons qu'il a lui-même écrites, dans le style rythmique qui fera la célébrité de son groupe. Leur premier enregistrement pour Sun, comprenant Hey Porter et Cry! Cry! Cry!, sort en 1955 et se vend raisonnablement bien.
Dès lors, tout s'accélère : le single suivant de Cash, Folsom Prison Blues, atteint la 5e place des meilleures ventes country. Johnny Cash a été inspiré pour écrire cette chanson par le film Inside the Walls of Folsom Prison (en) (1951), qu'il a vu pendant son service militaire en Allemagne dans l'Armée de l'Air des États-Unis. Cash a raconté : « Je me suis assis avec mon stylo en main, en essayant de penser à la plus mauvaise raison qu'une personne pourrait avoir pour en tuer une autre23.»
Le 4 décembre 1956, il participe à une séance d'enregistrement impromptue qui le réunit à Elvis Presley, Jerry Lee Lewis et Carl Perkins dans les studios Sun à Memphis. Ce quatuor improvisé sera surnommé the Million Dollar Quartet (en français : le quatuor à un million de dollars)24Puis I Walk the Line se classe premier. Suit en juin 1957 Home of the Blues, après quoi Cash devient le premier artiste Sun à sortir un album, les singles régnant alors en maîtres sur le marché du disque. Le label de Sam Phillips devient rapidement trop petit pour Cash, son artiste le plus vendeur. Elvis Presley a déjà quitté Sun, et Sam Phillips se concentre désormais sur la carrière de Jerry Lee Lewis. En 1957, à la recherche de plus de liberté artistique, le chanteur accepte l'offre alléchante de la compagnie de disque Columbia Records. Sur ce label, il enregistre au début des années 1960, Don’t Take Your Guns to Town et The Ballad of Ira Hayes.
À la même époque, il tourne avec la Carter Family, famille de musiciens country légendaire aux États-Unis. Une relation ambiguë naît entre Cash et l'une des filles de la famille, June Carter, chacun étant de son côté marié et chargé de famille.
En 1961, Cash devient également acteur, pour le film Five Minutes to Live, rebaptisé plus tard Door-to-door Maniac.
En 1974, Johnny Cash tourne dans le septième épisode de la troisième saison de Columbo : Le Chant du cygne (Swan Song). Il y interprète le rôle de Tommy Brown, un chanteur de country qui a assassiné sa femme. On y entend les tubes I Saw the Light (reprise de Hank Williams) et Sunday Morning Coming Down puis l'on y aperçoit, pour l'occasion, des images recyclées de l'un de ses concerts.
Au début des années 1960, Cash commence à consommer de grandes quantités d'alcool et de drogues, notamment pour tenir lors des longues et difficiles tournées (comptant pas moins de 300 spectacles par an, souvent dans des lieux très éloignés qu'il faut rejoindre en voiture). Il devient rapidement dépendant des amphétamines et des barbituriques, qui affectent grandement son comportement. Pendant quelque temps, il partage un appartement à Nashville avec le chanteur country Waylon Jennings, lui aussi dépendant des amphétamines6. Cash affirmera plus tard avoir essayé « toutes les drogues qu'on pouvait essayer ».
Bien que perdant peu à peu tout contrôle sur sa vie, Cash reste très productif et les succès continuent : en 1963 sort le titre Ring of Fire, chanson écrite par June Carter et Merle Kilgore et décrivant le « cercle de feu » entourant le chanteur, référence à sa dépendance à l'alcool et à la drogue6. Avec son arrangement original de cuivres dans le style des mariachis, une idée de Cash, la chanson atteint la 1re place des charts country, et entre au Top 20 des ventes de disques pop.
En 1965, il est arrêté à El Paso (au Texas) par la brigade des stupéfiants, qui le soupçonne de transporter de l'héroïne depuis le Mexique. Il est rapidement relâché, car on ne trouve, cachés dans son étui de guitare, que des amphétamines et barbituriques légaux, pour lesquels il dispose d'une ordonnance. Il est néanmoins condamné à une peine avec sursis. Il est à nouveau arrêté le 11 mai 1965, à Starkville, Mississippi, pour s'être introduit en pleine nuit dans un jardin privé dans le but d'y cueillir des fleurs. Ce sera la source de sa chanson Starkville City Jail. Malgré ces incidents, Cash ne passera jamais plus d'une nuit en prison, ce qui ne l'empêchera pas de cultiver une image romantique de détenu endurci, de nombreux fans croyant réellement qu'il a passé des années au pénitencier de Folsom.
Au milieu des années 1960, Cash sort plusieurs albums concept, dont Bitter Tears en 1964, sur le thème des Amérindiens, et Ballads of the True West en 1965, disque expérimental qui mêle chansons traditionnelles de l'Ouest américain et interventions parlées. C'est la pire période de ses problèmes de drogue. Son comportement erratique précipite son divorce d'avec sa première femme et provoque de nombreuses annulations de concerts. Ce qui ne l'empêche pas d'obtenir en 1967 un Grammy Award avec June Carter pour la chanson Jackson.
En 1968, Cash parvient à se sevrer de la drogue. Il affirme dans son autobiographie avoir eu une révélation surnaturelle après une tentative de suicide sous l'influence de la drogue. Il serait descendu dans une caverne pour y mourir, mais le souffle de Dieu l'aurait poussé à en sortir et à recommencer sa vie. Il vit cet épisode, réel ou fantasmé, comme une véritable seconde naissance. Plus prosaïquement, il reçoit l'aide de June Carter et de sa famille (dont sa mère Maybelle Carter), qui s'isolent chez lui pendant un mois pour s'occuper de sa désintoxication. Cash redécouvre sa foi religieuse, célébrant l'évènement par une cérémonie dirigée par le pasteur Jimmy Rodgers Snow, fils du musicien country Hank Snow. Il demande la main de June Carter, qui a promis de l'épouser quand il serait « clean », sur scène au cours d'un concert au London Gardens, à London au Canada, le 22 février 196825).
Impressionné en Allemagne par le film documentaire Inside the Walls of Folsom Prison (1951), Johnny Cash s'est intéressé au sort des détenus, inspirant son célèbre morceau Folsom Prison Blues, et son image romantique de prisonnier. À la fin des années 1960, il commence à se produire pour les pensionnaires de diverses prisons des États-Unis6. En résulteront deux célèbres albums live, At Folsom Prison (1968) et At San Quentin (1969).
À noter que l'album At Folsom Prison fut originellement édité dans une version censurée, débarrassée des divers écarts de langage proférés par Cash et le public au cours du concert. Les rééditions sur CD présentent l'intégralité du spectacle et des échanges entre les chansons, bien qu'une partie des réactions du public soient en fait des sons enregistrés en studio et ajoutés au mixage. L'album At Folsom Prison figure dans le Registre national des enregistrements (National Recording Registry) de la Bibliothèque du Congrès, et a été classé dans la liste Les 500 plus grands albums de tous les temps du magazine Rolling Stone. En 1969, Gordon Jenkins accuse Cash d'avoir plagié sa chanson Crescent City Blues sortie en 1954 avec Folsom Prison Blues (en effet les deux premiers et deux derniers vers sont identiques) et décide de le poursuivre. Un accord à l'amiable sera trouvé en 1969 moyennant un dédommagement de 75 000 dollars.
À l'occasion des concerts à la prison de Folsom, Cash rencontre le détenu Glen Sherley, lui-même chanteur country, dont il interprète la chanson Greystone Chapel, qui figure sur l'album live. La partition lui avait été donnée la veille seulement par le pasteur de la prison. Cash prendra ensuite fait et cause pour Sherley, parvenant à faire démarrer sa carrière de chanteur et même à le faire libérer de prison. Mais Sherley supportera mal la liberté et la vie de musicien célèbre, retombera dans l'anonymat dans les années 1970 avant de se suicider en 1978. Cet échec n'empêchera pas Cash de continuer à s'engager politiquement pour améliorer le sort des prisonniers aux États-Unis.
S'ajoute à ces albums « de prison » le disque På Österåker, enregistré en 1972 dans la prison suédoise de Österåker. On peut notamment y entendre Cash parler en suédois, ce qui avait beaucoup impressionné les détenus.
Kris Kristofferson, quant à lui, commençait à se faire un nom en tant qu'auteur-compositeur lorsque son passage au Johnny Cash Show donna à sa carrière un sérieux coup de pouce. Cash refusa en effet, contre l'avis des cadres de la chaîne, de lui faire changer les paroles de la chanson Sunday Mornin' Comin' Down, qui comprenait une allusion à la drogue : « On a Sunday morning sidewalk / I'm wishin', Lord, that I was stoned » (« Sur ce trottoir le dimanche matin / Mon Dieu, que j'aimerais être défoncé »).
Au début des années 1970, Cash est connu comme « The Man in Black » (« l'Homme en Noir ») pour ses tenues de scène noires contrastant fortement avec celles des autres groupes country de l'époque, généralement vêtus de chapeaux de cow-boys et de costumes bariolés, mais aussi pour ses tenues de ville également noires. En 1971, Cash renforce encore avec sa chanson Man in Black cette singulière image qui a marqué jusqu'à aujourd'hui la culture américaine : les uniformes noirs de la marine des États-Unis sont surnommés des « Johnny Cashes »26.
Au milieu des années 1970, la popularité de Cash et ses ventes de disques commencent à décliner. Il enregistre alors notamment des titres d’auteurs progressistes tels que Bob Dylan, Kris Kristofferson et Nick Lowe. Il paye cher ces collaborations : de nombreuses stations de radio country boycottent ce nouveau style et lui préfèrent des artistes au son plus traditionnel. Cash se lance alors dans la rédaction de son autobiographie, The Man in Black ; publiée en 1975 elle se vend à plus d'1,3 million d'exemplaires. En collaboration avec son ami Billy Graham, il produit The Gospel Road (Le Sentier de l’Évangile), un film sur la vie de Jésus Christ dont il est le narrateur et le coscénariste. La foi prenant de plus en plus de place dans sa vie, il participe également à plusieurs reprises aux manifestations religieuses organisées par Graham.
Cash continue à se produire à la télévision : il présente notamment une soirée de Noël sur CBS tout au long des années 1970, avant d'apparaître occasionnellement dans les séries Columbo (épisode « Le chant du cygne »), La Petite Maison dans la prairie (épisode « The Collection »), et de tenir le rôle de l'abolitionniste John Brown dans la mini-série de 1985 Nord et Sud.
Cash continue également à intervenir en politique, il est familier de tous les présidents américains. Il rencontre Richard Nixon en 1972 à la Maison-Blanche. Prié par le président de chanter les morceaux Okie from Muskogee de Merle Haggard, et Welfare Cadillac de Guy Drake, qui se moquent des manifestants anti-guerre et de l'État-providence, il refuse et les remplace notamment par The Ballad of Ira Hayes, chanson parlant d'un vétéran amérindien de la Seconde Guerre mondiale maltraité à son retour. Il affirmera plus tard n'avoir fait ce choix que par manque de temps pour apprendre les chansons demandées par Nixon. Cash deviendra par la suite un ami très proche du président Jimmy Carter.
En 1980, Cash devient le plus jeune lauréat vivant du Country Music Hall of Fame27. Ses années 1980 sont toutefois assombries par des problèmes de santé, un succès discographique amoindri et la fin de son association avec Columbia Records. Cash continue tout de même à parcourir l’Amérique à bord de son bus de tournée, tant en solo qu’avec ses amis Waylon Jennings, Willie Nelson et Kris Kristofferson, au sein du supergroupe The Highwaymen. Formé au milieu des années 1980, le quatuor réalisera avec succès deux albums.
Il continue de plus à apparaître à la télévision et au cinéma, remportant de bonnes critiques pour sa prestation dans les films The Pride of Jesse Hallam en 1981 et Murder in Coweta County en 1983, où il joue le rôle d'un shérif. Il intervient également en tant que « very special guest star » dans un épisode de 1981 du Muppet Show.
En 1983, il retombe momentanément dans ses problèmes de dépendance aux drogues, à la suite de l'absorption d'analgésiques à l'hôpital, où il est soigné après avoir été blessé par un animal dans sa ferme. De retour à l'hôpital pour des problèmes cardiaques en 1988, Cash refuse cette fois l'usage d'anti-douleurs en dépit d'un double pontage.
La carrière de Cash, ainsi que ses relations avec l'establishment de la musique country à Nashville, sont au plus bas dans les années 1980. Vexé par la passivité de Columbia Records, qui ne fait à cette époque plus aucun effort de promotion à son égard, il enregistre une chanson et une vidéo auto-parodiques, Chicken in Black (Le Poulet en Noir), dans laquelle son cerveau est transféré dans le corps d'un poulet, tandis qu'on lui transplante l'encéphale d'un braqueur de banques. L'effet ne se fait pas attendre, et son contrat avec Columbia est rapidement rompu.
En 1986, Cash retourne aux studios Sun, où il a fait ses débuts, pour enregistrer avec Roy Orbison, Jerry Lee Lewis et Carl Perkins l'album Class of '55. La même année, il publie son unique roman, Man in White (L'Homme en Blanc), qui raconte la vie de l'apôtre Paul. Une veine religieuse qu'il poursuit en enregistrant Johnny Cash Reads The Complete New Testament (Johnny Cash lit le Nouveau Testament) en 1990.
En 1992, Johnny Cash est nommé au Rock and Roll Hall of Fame et devient ainsi la seule personne à avoir été introduite à la fois au Rock and Roll Hall of Fame, au Country Music Hall of Fame et au Songwriters Hall of Fame. La fin du millénaire prend ensuite une tournure inattendue, avec la rencontre du producteur Rick Rubin.
Après avoir quitté Columbia Records, Cash avait en effet signé avec Mercury Records en 1987, mais cet accord s'avèrera être un échec, avec des ventes d'album diminuant. Au cours des années 1990, il redevient malgré tout populaire, notamment auprès d’un public jeune, pourtant en général peu attiré par la musique country. Il chante notamment sur l’album de U2 Zooropa en 1993, puis signe sur le label American Recordings de Rick Rubin, habituellement spécialisé dans le rap et le metal (y figure notamment le groupe System of a Down).
Sous la direction de Rubin, il enregistre en 1994 son premier album sur ce label, simplement intitulé American Recordings 1. Seul dans sa chambre avec sa guitare, Cash y interprète des reprises d’artistes contemporains sélectionnés par Rubin. Le succès commercial est au rendez-vous et l’album remporte le Grammy Award du meilleur album folk contemporain (Best Contemporary Folk Album). Cash se produit notamment en 1994 au Festival de Glastonbury, où il est accueilli triomphalement. Il écrira plus tard que cet accueil constitue pour lui l’un des sommets de sa carrière. Suivra une série de cinq albums supplémentaires dits American Recordings, les cinquième et sixième parus de manière posthume. Ces albums représentent pour beaucoup le renouveau artistique de Johnny Cash ; ils contiennent de nombreuses reprises d’artistes d’horizons très variés comme Depeche Mode, U2, Leonard Cohen, Nick Cave, Soundgarden ou Nine Inch Nails.
En 1996, le second album American Recordings, Unchained, remporte à nouveau un grand succès, et est couronné d’un Grammy pour « meilleur album country » (Best Country Album). On peut notamment y entendre Cash accompagné par Tom Petty and the Heartbreakers.
Parmi les autres activités de Cash au cours des années 1990, on trouve notamment des apparitions dans la série télévisée Docteur Quinn, femme médecin avec sa femme June, ainsi que dans le dessin animé Les Simpson, dans lequel il prête sa voix à un coyote de l’espace qui guide Homer Simpson dans une quête spirituelle à la suite d’un abus de piment provoquant des hallucinations (épisode « Le Mystérieux Voyage d’Homer »). En 1997, il sort une seconde autobiographie, intitulée Johnny Cash : the Autobiography.
En 1997, on diagnostique à Johnny Cash une maladie neurodégénérative, le syndrome de Shy-Drager. Le diagnostic est ensuite changé en neuropathie associée au diabète28. L’année suivante, il est hospitalisé pour une pneumonie sévère, qui endommage ses reins. La maladie force Cash à restreindre ses activités musicales et ses tournées, ce qui ne l’empêche pas d’enregistrer les albums American III: Solitary Man (2000) et American IV: The Man Comes Around (2002), qui contiennent de nombreuses allusions à ses problèmes de santé. Le second contient notamment une reprise du morceau Hurt du groupe de rock industriel Nine Inch Nails, particulièrement saluée par la critique et le public, ainsi que le titre Personal Jesus du groupe britannique Depeche Mode.
Le 15 mai 2003, June Carter meurt d’une complication chirurgicale, à l’âge de soixante-treize ans. Suivant le vœu de son épouse, Cash continue à travailler, se produisant notamment en concert avec la Carter Family. Il donne son ultime concert le 5 juillet 2003 et meurt à son tour le 12 septembre 2003, au Baptist Hospital de Nashville29,30,31, seulement quatre mois après son épouse. Johnny Cash est inhumé avec June Carter près de leur maison, au Memorial Gardens de Hendersonville (Tennessee). La famille n'a pas voulu de fleurs pour la tombe, mais elle a demandé à la place de faire des dons à SOS Villages d'Enfants États-Unis32.
Beaucoup de chanteurs, dont Mick Jagger des Rolling Stones et Elvis Costello ont été parmi les premiers à réagir à sa mort. Le président des États-Unis George W. Bush a salué une légende de la musique en disant : « Sa voix et sa compassion ont gagné le cœur et l'âme de plusieurs générations »33.
Le 4 juillet 2006, Rick Rubin sort l’une de ses dernières collaborations avec Johnny Cash, l’album posthume American V: A Hundred Highways. La suite, American VI: Ain’t no grave, sort le 23 février 2010, trois jours avant la date qui aurait marqué le 78e anniversaire de Johnny Cash
Le célèbre « Hello, I'm Johnny Cash. » trouve son origine lors des débuts de l'American Tour. Alors que Johnny Cash, encore inconnu du grand public, fait ses débuts sur scène aux côtés de grands noms, il se sent obligé de se présenter au début de chacune de ses prestations. Cette présentation devient par la suite une habitude, et une des marques de fabrique du chanteur.
Son appellation de « Man In Black » (« l'Homme en Noir ») vient du fait que Johnny Cash portait très souvent des costumes noirs sur scène. Cette habitude du noir trouve sa source dans plusieurs facteurs. Lors de son audition à Memphis aux studios de Sun Records, Cash est un homme pauvre qui ne possède qu'un seul costume réellement présentable et celui-ci est noir. Cette habitude vient également de son enfance : en effet Johnny Cash vient d'une famille très croyante et extrêmement pratiquante. Tous les dimanches et jours de fêtes religieuses, la famille se rendait en costume à l'église, ces costumes se devaient d'être de couleur noire.
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