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SIMPLEMENT COMPLIQUÉ / THOMAS BERNHARDT
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SIMPLEMENT COMPLIQUÉ
Pièce de Thomas Bernhard
Mise en scène de Georges Wilson
Avec Georges Wilson et Zoé Krawczyk
Mise en scène de Mélissa Ponturo
Assistant mise à la mise en scène Phil Sanders
Lumières : Philippe Vialatte
Son : Vickie Mayne
Réalisation de Alexis de Favitski Hervé Pons
Co production Agat Films - Cinaps Télévision - Arte Live
Résumé
Mettre en scène et interpréter Simplement compliqué est pour mpoi une manière d'interroger une fois encore le théâtre et le sens que j'ai donné à ma vie en m'y consacrant tout entier. Il y a dans ma rencontre avec l'œuvre de Thomas Bernhard et ce texte en particulier, quelque chose de profondément troublant. En effet, je me retrouve et dans l'écrivain lui-même et dans le personnage qui parle. Ce que je vais tenter de mettre en scène , d'incarner, c'est ce parallèle entre une vie d'acteur et moi. Je dirai que je connais, pour l'avoir vécue enfant, cette précarité financière, émotionnelle, corporelle qui est du personnage désigné comme "lui", "vieil acteur"... Ici, je ne peut m'adresser qu'à moi-même...
La presse
À l'automne 2009, alors qu'il se sait malade, Georges Wilson se met lui-même en scène dans la peau d'un vieil acteur dans une pièce que, l'auteur autrichien Thomas Bernhardt a consacré à un auteur comédien de légende Minetti. Georges Wilson y met en abyme sa propre rage de roi déchu, de lion blessé. Telle aura été sa manière de boucler la boucle, à l'approche du terme d'une vie toute entière consacrée au théâtre.
Fabienne Darge , Le Monde
Thomas Bernhard est un écrivain et dramaturge autrichien né le 9 février 1931 à Heerlen et mort le 12 février 1989 à Gmunden.
L'enfance de Thomas Bernhard est marquée par de multiples déménagements et par une maladie pulmonaire dont il souffre jusqu'à sa mort. Au cours de sa vie, l'écrivain a plusieurs fois « pris la direction opposée », le contre-pied de ce qu'on attendait de lui, ou s'est mis à détester ses goûts et ses relations antérieures. Pur Autrichien, Thomas Bernhard n'a jamais eu de mots trop durs envers son pays, tout en enracinant une partie de sa vie dans la campagne autrichienne la plus profonde.
Thomas Bernhard naît le 9 février 1931 à Heerlen aux Pays-Bas. Sa mère Herta, Autrichienne qui y travaillait comme gouvernante, revient à Vienne en 1932, et le confie d'abord à ses grands-parents. Elle se marie en 1936. Thomas Bernhard passe ses premières années à Seekirchen, dans la campagne près de Salzbourg. L'influence de son grand-père, l'écrivain Johannes Freumbichler, récompensé en 1937 par le prix d'État pour la littérature pour son roman Philomena Ellenhub, le marque toute sa vie. Ce sont des années heureuses. En 1938, il part vivre en Bavière avec sa mère, mais garde la nostalgie de Seerkirchen. Ses résultats scolaires deviennent catastrophiques, il vit l'école comme un cauchemar. Ses grands-parents s'installent dans la région en 1939.
En 1942, il fait un séjour dans un centre d'éducation national-socialiste pour enfants en Thuringe, où il est maltraité et humilié. Placé dans un internat nazi à Salzbourg en 1943, il revient en Bavière en 1944 à cause des bombardements alliés, puis retourne au même internat salzbourgeois en 1945. Il raconte dans L'Origine comment l'éducation après-guerre y est la même que sous le nazisme. En 1947, Thomas Bernhard arrête ses études au lycée. Il décide « de prendre la direction opposée » et commence un apprentissage dans une épicerie. Quand, début 1949, il est hospitalisé pour une grave pleurésie purulente, son état est si désespéré que les médecins le considèrent comme condamné. Son grand-père meurt brusquement en 1949, sa mère l'année suivante, et il apprend ces deux décès par hasard dans le journal. Il ne quitte l'hôpital qu'en 1951, mais reste malade.
La période 1949-1952 marque un tournant dans la vie de Bernhard. Il profite de ses hospitalisations pour écrire de la poésie. Il tente aussi de devenir chanteur professionnel. En 1950, il rencontre au sanatorium Hedwig Stavianicek, de 35 ans son aînée, qui devient sa compagne et amie, son être vital, dont il partage désormais la tombe. Hedwig est, jusqu'à sa mort en 1984, son soutien moral et financier. Elle est la première lectrice de ses manuscrits et sans doute la seule se permettant une vive critique du travail de Bernhard.
De 1952 à 1954, Bernhard travaille comme collaborateur indépendant au journal Demokratisches Volksblatt, y écrivant surtout des chroniques judiciaires et culturelles. Il y publie ses premiers poèmes. Parallèlement, il étudie au conservatoire de musique et d'art dramatique de Vienne ainsi qu'au Mozarteum de Salzbourg. Il se lie à la société intellectuelle de Vienne, dont il fait plus tard un portrait féroce dans Des arbres à abattre. Jusqu'en 1961, il écrit essentiellement de la poésie. Il publie, en 1963, son premier roman, Gel. Il rencontre en 1964 l'éditeur Siegfried Unseld, qui dirige les éditions Suhrkamp, où la quasi-totalité de ses textes sont publiés (à l'exception notable des cinq volumes autobiographiques).
En 1965, il achète, grâce en partie au succès de Gel, une ferme à Ohlsdorf en Haute-Autriche qu'il s'attache à remettre en état. Il fait l'acquisition de deux autres maisons dans la même région en 1971 et 1972. Jusque dans les années 1980, il partage son temps entre Ohlsdorf, Vienne, et des voyages, avec une prédilection pour les pays méditerranéens (Italie, Espagne, Yougoslavie, Turquie, ainsi que le Portugal). Opéré des poumons en 1967, il séjourne de nouveau à l'hôpital en 1978, et apprend que son état est incurable. Thomas Bernhard est toute sa vie un personnage exigeant, presque maniaque. Il demande à son entourage des soins constants et, s'il est un bon vivant et d'une compagnie cordiale quand il se sent en sécurité, il suffit d'un mot pour qu'il se ferme complètement et définitivement.
La première grande pièce de Bernhard, Une fête pour Boris, est créée à Hambourg en 1970. En 1971, le téléfilm L'Italien (Der Italiener, de Ferry Radax), dont le scénario est de Bernhard, est tourné au château de Wolfsegg. Ce château est le décor de son grand roman Extinction, publié en 1986. En 1988 la création de sa pièce Place des Héros au Burgtheater de Vienne, « repaire du mensonge » comme il le dit dans sa pièce, déchaîne, dans son pays, huées, insultes, boycott et même jets de pierres de la part des nationalistes. La pièce représentée cent fois reçoit pourtant un grand succès. Elle entre au répertoire de la Comédie-Française le 22 décembre 2004.
Thomas Bernhard meurt des suites de sa maladie pulmonaire en février 1989. Dans son testament il demande que rien de son travail ne soit représenté ou publié en Autriche durant la durée légale.
Œuvre[modifier | modifier le code]
Après avoir écrit des poèmes (la plupart inédits), Thomas Bernhard publie son premier roman, Gel, en 1962, un livre qui est récompensé par de nombreux prix. Il se consacre dès lors à l'écriture, alternant récits en prose et pièces de théâtre. Il développe graduellement un style de prose propre, fondé sur la juxtaposition de longues phrases répétitives et obsédantes. À l'opposé de la phrase proustienne, Thomas Bernhard opère comme une scie circulaire, creusant un unique sillon jusqu'à l'obsession6,7. La scène typique de Bernhard, aussi bien au théâtre qu'en prose, est un monologue ininterrompu livré par un personnage solitaire et misanthrope, critiquant souvent l'Autriche et les Autrichiens. Le lecteur — comme le narrateur de Gel — est fasciné, pris entre frayeur et éclats de rire.
Le style se précise avec Amras (1964) et encore plus avec Perturbation en 1967, décrivant le voyage d'un médecin de campagne à travers les pathologies des habitants de Haute-Autriche. Suivent une série de textes dans les années 1970, en particulier Corrections en 1975. Les récits perdent graduellement leurs paragraphes pour n'être plus qu'un seul bloc de prose. Thomas Bernhard publie de 1975 à 1982 cinq courts volumes autobiographiques. L'Origine (1975) est un récit puissant et horrifiant des années d'internat à Salzbourg, où Bernhard met en parallèle l'éducation reçue dans une institution nazie à la fin de la guerre et l'éducation catholique reçue immédiatement après dans le même établissement. Suivent La Cave (1976), Le Souffle (1978), Le Froid (1981) sur sa rupture avec le lycée et la maladie, et enfin L'Enfant en 1982. Oui est un récit tournant autour de l'achat d'une maison en Haute-Autriche, achat qui semble être le vecteur d'une dépression et de tendances suicidaires8 Il paraît en 1978, après que Bernhard eut appris que sa maladie pulmonaire était incurable, et il est marqué par une relation nouvelle, non métaphorique, à la maladie
S'enchaînent dans les années 1980 les textes les plus importants de Bernhard. Béton (1982), Le Neveu de Wittgenstein (1982), Le Naufragé (1983), hallucination sur l'œuvre musicale de Glenn Gould, Des arbres à abattre (1984), règlement de comptes terrible et hilarant avec les mentors qu'avait Bernhard dans les années 1950. Puis vient Maîtres anciens (1985), la quintessence du style bernhardien, dans lequel le narrateur observe son ami Reger assis sur une banquette du Musée d'art ancien de Vienne, tout en se souvenant des multiples monologues écoutés les jours précédents, qui reviennent comme une antienne avec l'expression « dit Reger ». L’œuvre s'achève sur le grand roman Extinction, un effondrement (1986) où le narrateur, revenant en Autriche pour assister à l'enterrement de ses parents, développe en deux longs monologues la haine qu'il éprouve pour sa famille et son pays. Cette critique de l'Autriche et des Autrichiens, qui prend place dans le grandiose château de Wolfsegg, s'achève par une ultime vengeance.
Thomas Bernhard poursuit parallèlement une riche carrière de dramaturge. La plupart de ses textes sont mis en scène par Claus Peymann, et joués par Bernhard Minetti, un acteur qui semble destiné à incarner le théâtre de Bernhard sur scène, au point qu'une œuvre portant son nom, Minetti, est créée en 197612. Comme sa prose, le théâtre de Bernhard est composé de monologues et répétitions, avec un minimum de dramaturgie et de personnages. En 1970, Ein Fest für Boris est un grand succès au théâtre allemand de Hambourg. Suivent une série de pièces, certaines scandaleuses, dont on notera L'Ignorant et le fou (1972), Le Président (1975), Avant la retraite (1979), Le Réformateur (1980).
Déjeuner chez Wittgenstein est une pièce parue sous le titre original Ritter, Dene, Voss du nom de trois acteurs fétiches de Thomas Bernhard ayant contribué à la création de ses pièces. Cette pièce, notamment inspirée par des liens de Thomas Bernhard avec Paul Wittgenstein (frère du philosophe Ludwig Wittgenstein) met en scène le retour de l'hôpital psychiatrique de Ludwig chez ses deux sœurs, au cours d'un déjeuner dégénérant en bataille de profiteroles. Le personnage principal y vilipende le théâtre et les mécènes. La pièce a remporté un succès populaire. Thomas Bernhard crée Place des Héros en 1988 pour la célébration des cent ans du Burgtheater. Elle est donnée l'année du cinquantième anniversaire de l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne. La pièce attaque l'hypocrisie autrichienne. Cette place des Héros (Heldenplatz), au centre de Vienne, a été le lieu en 1938 d'un discours d'Adolf Hitler qui fut acclamé par une foule immense. Un des personnages vit toujours dans la hantise de ces clameurs, cinquante ans après.
Thomas Bernhard a écrit 250 articles, 5 recueils de poésie, 31 grands textes en prose et nouvelles, 20 pièces de théâtre19.
En France, les pièces de Thomas Bernhard ont notamment été interprétées par Michel Piccoli, Jean-Paul Roussillon, Bernard Freyd, André Marcon, Serge Merlin — qui semble par instants être l'alter-ego français de Minetti —, Denise Gence (Molière de la comédienne 1990 pour Avant la retraite), Catherine Ferran20 ou Bulle Ogier. Place des Héros est entré au répertoire de la Comédie-Française le 22 décembre 2004. Le principal spécialiste et premier traducteur en France de Thomas Bernhard est le germaniste Claude Porcell, traducteur d'une vingtaine de ses ouvrages et auteur de sa biographie dans l'Encyclopædia Universalis
Wikipedia.